Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
Par Andrea • 28 Novembre 2018 • 1 972 Mots (8 Pages) • 829 Vues
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Autre argument, la connaissance de soi-même n’implique pas que le coté moral, même si on a montré que ce coté était parfois méprisé pour diverses raisons. En effet, le corps est composé de divers mécanismes se déroulant à l’intérieur même de notre corps et dont on ne peut avoir connaissance : la circulation du sang dans nos veines et artères, le virus qui se promène dans notre sang ou bien même les milliers de transformations que notre corps subit chaque jour. Il s’agit là du psychique agissant dans l’inconscient dont Jung dit « Ainsi le Soi est infiniment plus vaste que le Moi .. mon âme et ma conscience, voila ce qu’est mon Soi dans lequel je suis inclus comme une île dans les flots... ». D’après Jung, la partie psychique et donc inconsciente de nous est beaucoup plus vaste que ce que l’on ne peut imaginer et en comparant le Moi que l’on connaît de nous à cette partie, il se rend compte qu’il ne connaît finalement rien de lui-même. On peut rejoindre cet avis car en effet, nous ne connaissons finalement que la partie émergée de notre Moi et que se trouve aussi toute la partie immergée à l’image d’un iceberg. D’ailleurs, il est courant d’illustrer les propos sur la conscience par un schéma d’iceberg qui reprend tout à fait l’idée de Jung, Freud et autres philosophes ayant touché du doigt ce sujet complexe.
Je ne suis donc pas ce que j’ai conscience d’être mais cette connaissance de moi même peut être plus grande même si elle sera forcément bornée par le psychisme dont on ne connaitra jamais tous les secrets. Au final, on peut se demander qui suis je si cette connaissance de moi-même venait à s’accroitre ?
III. Ce que je pense être n’est peut être pas ce que j’ai conscience d’être
Finalement, si je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être alors que suis-je réellement pour moi même ? En effet, le Moi que je connais de moi-même, donc ma conscience intérieure de moi-même, est parfois réprimée voir retenue par diverses interventions extérieures. Exemple, nous ne pouvons pas exprimer ce que l’on sait de nous si elle porte atteinte à autrui : les lois répriment en général les Moi violents. Finalement, la loi m’oblige à me retenir et retenir ce que je sais être à l’intérieur de moi-même, violent dans cet exemple. Comme le disait Freud, « la conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions » et finalement, après reflexion, nous pouvons affirmer cela. En effet, c’est en se mettant des barrières quant à l’expression de pulsions intérieures que l’homme a vu naitre des civilisations. Même si depuis, l’Homme n’a cessé de vouloir contourner ces barrières pour assouvir leur divers désir, la conscience est au final un mécanisme de civilisation. Comme dans l’exemple précédent, des lois règnent afin de réguler les activités de chacun et l’expression de certaines pulsions afin d’éviter de vivre comme dans une jungle où la loi du plus fort règne.
De plus, comme dit lors de la première partie de ce développement, nous sommes tous conscient de nos états à un moment donné. Or, avoir conscience d’une chose provoque forcément des changements et donc nous ne sommes plus ce que l’on supposait être précedemment. Nous pouvons dès lors être comparé à un projet qui subit des modifications continuelles. Un projet étant une phase de réflexion, nous pouvons dire que la conscience est en perpetuelle évolution.
L’homme est en effet le seul être conscient donc le seul chez qui « l’existence précède l’essence » d’après J. P. Sartre. C’est au fur et à mesure de notre évolution dans notre définition personnelle que l’on se construit. C’est en se connaissant mieux que l’on arrive à évoluer. Tout cela induit qu’au final, je ne suis jamais ce que j’ai conscience d’être mais je peux le devenir au fur et à mesure que je me suis construis et donc me connais mieux. On parle là de l’expérience de l’âge, de la vie. Jeune, nous ne nous connaissons très mal et au fur et à mesure que les années passent, nous apprenons à nous connaître, nous savons comment nous allons agir face à telle ou telle situation et finalement, arrivé un certain stade nous nous connaissons beaucoup mieux qu’au départ.
Conclusion :
Finalement, répondre à ce questionnement qu’est « suis je ce que j’ai conscience d’être ? » revient à se demander si l’on peut avoir conscience de ce que l’on va devenir dans le futur éloigné : chose impossible à déterminer mais qui nous forcera à mieux nous connaître afin d’améliorer notre conscience de nous-même. Cette conscience ne sera jamais totale étant donné qu’il existe l’inconscient et qui occupe un place majoritaire dans ce que l’on ne sait pas de nous. Cependant avec un travail sur soi, nous pouvons changer légèrement les choses.
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