Suis-je vraiment ce que j’ai conscience d’être ?
Par nogigbes • 11 Avril 2018 • Dissertation • 868 Mots (4 Pages) • 1 790 Vues
Suis-je vraiment ce que j’ai conscience d’être ?
Socrate disait « Connais-toi toi-même ». Or, est-il possible de se connaître soi-même ? D’avoir conscience de ce que l’on est ? D’en être sûr ?
Tout d’abord conscience vient du latin consciens qui est le participe présent de cōnsciō qui signifie « connaître, avoir connaissance de ». Le mot possède aujourd’hui divers sens tous reliés à la pensée. La conscience serait donc une connaissance, une connaissance de soi-même ou du monde extérieur. Il existerait deux types de conscience : une immédiate et l’autre réfléchie. En plus de cela, conscience et connaissance sont liés car pour avoir connaissance de soi-même il faut avoir conscience de soi-même. On s’intéresse à la connaissance de soi-même. En un sens, nous pensons tous nous connaître, les plus habiles diront qu’ils ne se connaissent pas complètement, mais tous pensons nous connaître un minimum : c’est prendre conscience de soi. On se définit par ce dont on prend conscience. Cela est clair dans certaines situations de la vie, parfois avant de faire quelque chose on hésite car « on se connaît » ou le contraire. De plus, on pense connaître nos qualités, nos défauts : on se dit gentil, agréable, un peu égoïste parfois, et cetera. En outre, « je pense donc je suis », cela signifie que pour être, il faut réfléchir, penser, donc avoir conscience. Il semblerait donc que nous sommes vraiment ce que nous avons conscience d’être.
Nonobstant, cette réflexion sur la définition que l’on se donne à soi-même à partir de ce dont on prend conscience à ses limites. Lorsque l’on y réfléchi, cette réflexion est très subjective : suivant le point de vue (soi-même ou quelqu’un d’autre) l’impression n’est pas similaire. Ainsi, on peut se trouver sympathique alors qu’une autre personne pense le contraire. Tout est question de point de vue et de « vision des choses » : suivant l’éducation, le passé, l’expérience, personnes ne voit un même fait de la même façon. En somme on se connaît soi-même de sa propre vision mais on ne se connaît pas dans l’absolu car pour se faire il faudrait l’avis de tous : Sartre disait « Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même ». On ne peut donc pas se juger soi-même. De plus, on sait de soi seulement ce dont on veut bien prendre conscience. Ainsi, il est des parties de nous que nous laissons de côté, comme par exemple la mauvaise foi. Celle-ci apparaît lorsque l’on nous affirme que ce que l’on pensait n’est pas vrai, ce dont on avait conscience était donc faux ; or il est toujours difficile d’admettre que l’on a faux, cela signifie que notre pensée est fausse, qu’il faut nous remettre en question, ce qui semble compliqué. Notre connaissance de nous-même est donc tronquée, il y a illusion. De surcroît, si on se connaissait dans l’absolu (passé, présent, futur), la vie ne mériterait plus d’être vécue : à quoi bon avancer si on connaît la fin. Le moteur de la vie est la découverte, on cherche toujours à aller plus loin. Cette ignorance de nous-même est la marque de la liberté. La seule chose que l’on sait de soi-même, c’est ce que l’on a été. Qui plus est, lorsque l’on prend conscience de ce que l’on est, inconsciemment ou non, on change. Ce qui fait que techniquement parlant il est impossible de savoir qui l’on est vraiment au présent puisque l’on change au fur et à mesure.
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