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Analyse de poèmes sur la Mort

Par   •  11 Octobre 2018  •  5 510 Mots (23 Pages)  •  651 Vues

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Cette métamorphose est une grande caractéristique du Baroque, tout comme le thème de la mort. L’utilisation du passé composé mais aussi du présent crée l’illusion que le poète se trouve entre deux mondes (présent et passé) (mort et vivant).

- De l’angoisse à l’acceptation

L’approche de la mort provoque des sentiments d’angoisse chez Ronsard. Mais le premier sentiment est celui de la peur, vue d’abord dans le vers 4. Sans oublier les allitérations en p, t, d et k « plus que … squelette » (vers 1) « Décharné …. Dépulpé » (vers 2) (pour en présenter quelques uns – voir poème) qui créent un effet de peur. Ronsard exprime l’angoisse à travers la périphrase désignant l’enfer « Adieu, plaisant Soleil, mon œil est étoupé » (vers 8). La mélancolie est aussi éprouvée par le poète, surtout grâce aux sonorités plus sourdes « an » et « on » : « Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble » (vers 5).

Ensuite, la mort est dramatisée. Ces sentiments sont amplifiés avec de nombreuses figures de style, comme, pour donner quelques exemples :

- L’accumulation « Décharné, dénervé, démusclé, dépulpé » (vers 2)

- La personnification de la mort « Que le trait de la mort sans pardon a frappé » (vers 3), ce qui lui donne un caractère plus réel

- Les hyperboles qui accentuent la dégradation physique du corps qui se montre incontrôlable (vers 1, 3 ,8 et 9)

C’est seulement dans le dernier tercet que le poète accepte finalement la mort.

Le poète se console auprès de ses amis avec lesquels il éprouve de forts liens, ce qui le rend plus serein face à la mort. Ronsard atténue aussi la mort grâce à un euphémisme apaisant dans lequel il compare la mort au sommeil (vers 12).

Il évoque enfin un point de vue spirituel sur la mort, et plus précisément une vie après la mort.

Pour conclure, c’est un sonnet d’adieu dans lequel Ronsard évoque la peur de mourir pour finalement mieux l’accepter. Sa perception très réaliste de la mort change grâce à l’influence du Baroque (mouvement et métamorphoses) et il réussit à créer un lieu spirituel qui l’aide à mieux anticiper son sort final.

Titre : Souvenir de la nuit du 4 (1870)

Auteur : Victor Hugo (1802-1885)

Recueil : Les Châtiments (1852)

L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.

Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;

On voyait un rameau bénit sur un portrait.

Une vieille grand-mère était là qui pleurait.

Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,

Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son œil farouche ;

Ses bras pendants semblaient demander des appuis.

Il avait dans sa poche une toupie en buis.

On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.

Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?

Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.

L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,

Disant : "Comme il est blanc ! approchez donc la lampe !

Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe !"

Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.

La nuit était lugubre ; on entendait des coups

De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.

- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.

Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.

L'aïeule cependant l'approchait du foyer,

Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.

Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides

Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !

Elle pencha la tête et lui tira ses bas,

Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.

"Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre !

Cria-t-elle ! monsieur, il n'avait pas huit ans !

Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.

Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,

C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre

A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !

On est donc des brigands ? Je vous demande un peu,

Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !

Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !

Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.

Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.

Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ;

Cela n'aurait rien fait à monsieur Bonaparte

De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! "

Elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant,

Puis elle dit, et tous pleuraient près de l'aïeule :

"Que vais-je devenir à présent, toute seule ?

Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd'hui.

Hélas ! je n'avais plus de sa mère que lui.

Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique.

L'enfant n'a pas crié vive la République."

Nous nous taisions, debout et graves, chapeau

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