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La conscience fait-elle la grandeur ou la misère de l'Homme?

Par   •  11 Juin 2018  •  1 577 Mots (7 Pages)  •  2 016 Vues

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qu’il mourra un jour et beaucoup de ses actes seront dictés par cette peur parfois irrationnelle qu’il peut mourir à chaque instant. Il est enfermé dans sa conscience d’être et ne peut se concentrer uniquement sur ses besoins primaires comme le font les animaux. Il est obligé de sans cesse se comparer aux autres choses qui existent, de les quantifier et de les classer dans les catégories du bien ou du mal. L’homme ne peut pas cesser d’exister en arrêtant de penser car c’est ce qui le défini. S’il ne pouvait plus percevoir aucun éléments auxquels il pourrait réfléchir, aucun stimuli, son humanité disparaîtrait peu à peu. L’homme qui, comme Robinson Crusoé, vivrait l’expérience totale de la solitude, finirait par perdre certains aspects les plus importants de son humanité comme le langage par exemple.

Pour Sartre, l’Homme est défini par le fait d’exister. Sa nature est celle d’exister et de vivre sa vie. L’existence précède donc l’essence, la nature de l’homme n’est que le résultat de sa vie. Sartre dit que l’homme est ’’Condamné à être libre’’ ce qui signifie que c’est parce que l’homme est libre qu’il est obligé de faire preuve de conscience morale. Il est donc responsable de chacun de ses actes et pensées qu’il a fait consciemment et doit assumer chacun de ses choix face au regard de la société.La liberté totale de l’Homme lui confère donc une responsabilité pleine et entière de ses actes. Il ne pourra pas justifier ses mauvais choix car sa définition même est celle d’un individu qui pense, réfléchi et sais ce qui est bien ou mal. Il doit donc à tout instant se préparer à être jugé par les autres sujets pensants.C’est pourquoi l’Homme est "condamné à être libre".

A l’échelle d’un individu, le poids de la conscience peut se révéler trop lourd à porter car elle est présente dans chacun de nos actes et de nos choix et nous ne pouvons l’empêcher de nous juger et de juger les autres individus.

Le monde extérieur et la présence d’autres hommes est indispensable à la conscience. La conscience morale se forme par rapport à la société et au milieu par rapport auquel le sujet évolue. La société future sera donc engendrée par la conscience des hommes d’aujourd’hui. Selon Marx, c’est la société qui façonne les hommes qui façonnent eux mêmes une nouvelles société en prenant en compte les codes moraux de la précédente. Autrement dit, l’appartenance à une classe sociale déterminée, mais aussi à un moment de l’histoire précis, détermine en grande partie la perception que l’Homme a de lui-même et de ce qu’il voudra pour faire évoluer la société. La société humaine est donc définie par la conscience humaine et les deux sont indissociables. L’homme ne pourrait pas construire une société sans conscience.

La conscience est, selon Rousseau, un instinct naturel, qui existait avant même que l’homme commence à bâtir des sociétés ou des institutions régies par des lois, ils se transmettaient des croyances morales ou des règles morales à travers des histoires contées ou des discours. C’est une sorte de sixième sens de l’Homme qui lui permet d’exister et de se construire en relation avec le monde extérieur. Rousseau la définie comme un ’’instinct divin’’. Elle dérive de l’empathie et donc de la capacité de se construire avec les autres, apportant à l’Homme beaucoup plus qu’un simple instinct animal et sans lequel il serait perdu. Un homme, sans cet instinct redeviendrait une sorte d’animal sauvage et solitaire qui ne pourrait pas se construire en tant que personne.

L’être humain est la seule espèce ayant autant évolué à travers les âges, construisant de nombreuses sociétés régies par des lois. Le fait qu’il sait qu’il existe le conduit au fait pouvoir se définir et donc évoluer de façon à pouvoir s’améliorer. Selon certains théoriciens, sans sa conscience, l’espèce humaine se serait peut être éteinte petit à petit car c’est seulement sa conscience morale qui lui permet de fonder de nouvelles choses et de se construire avec les autres êtres humains. Sa survie a dépendu également de sa conscience de lui étant donné qu’il était capable de penser à autre chose qu’au besoin présent, ce qui lui a permis d’évoluer au cours de l’histoire.

La conscience de l’homme à l’échelle de la nature, fait donc sa grandeur. Cependant, à l’échelle de chaque individus, elle peut vite devenir une fatalité. L’homme ne peut être défini comme tel sans conscience bien qu’elle puisse lui apparaître comme un fardeau qu’il porte dans ses gènes depuis des milliards d’années. Sans conscience, l’homme passerait au statut d’animal et ne pourrait évoluer au cours de sa vie et de l’histoire de son espèce.

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