L'Histoire a-t-elle un sens?

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Concrètement, le sens de l’histoire : - la réalisation progressive de la démocratie?

- la liberté individuelle?

Dans quelle mesure peut-on dire que la démocratisation est un progrès?

Parler de sens de l’histoire c’est toujours sous-tendre certain présupposés politiques ou philosophiques qui nous font dire que la démocratisation est un progrès. Ou bien l’histoire n’a pas de sens ou bien il y a un sens mais quel est-il? Le sens peut être négatif, ça peut être la décadence (—> la perfectibilité de Rousseau). Problème épistémologique par rapport a la connaissance historique —> l’historien doit faire un choix d’importance entre les différentes données historiques.

Parler du sens de l’histoire en terme de progression c’est postuler moralement un mieux être possible. Si je dois penser un sens de l’histoire je dois le penser comme devoir moral pour consolider ma résolution à l’action. Même dans un monde de brutes l’impératif moral est present.

Deux types de sens de l’histoire = l’histoire a un sens objectif, un sens qui est donné et inscrit dans l’histoire elle-même que les hommes ne ferait que deployer —> qui est soit illisible soit on y adhere pas. Ce sens est remis en question.

= le sens subjectif, des accentuations. On peut former un projet collectif même si nous sommes pas surs de sa réalisation.

Si l’histoire à un sens objectif, il y a un sens inscrit dans le développement non seulement des faits mais aussi des époques. Le paradoxe est que les individus pourrait ne pas connaitre ce sens —> les individus peuvent être sceptiques face à ce sens. Le sens subjectif de l’histoire c’est le fait de donner sens soi-même par sa subjectivité à un déroulement temporel —> ce que l’on appelle l’historicité (= le fait que le sens de l’histoire ne peut venir que d’une subjectivité d’un être qui comprend le monde auquel il se rapporte). L’historicité en ce sens est un propriété de l’être humain dont le sens d’être ne se réduit pas à une substance (= ce qui se soutient soi-même par soi-même) mais est animée par la temporalité. Elle est la dimension temporelle propre de l’homme qui se rapporte au passé en se projetant vers son avenir. L’historicité en ce sens est l’ouverture des possibilités depuis les possibilités héritées. Autrement dit, l’historicité indique la liberté de l’existence humaine. Le sens de l’histoire c’est ce que nous pouvons nous assigner comme but/objectif.

B. Le regard des philosophies de l’Histoire

Hegel est le philosophe de l’histoire qui postule qu’il y a une raison à l’oeuvre dans l’histoire. C-a-d qu’il y a des catégories constitutives d’une téléologie —> il y a un progrès. Le postulat de Hegel

—> la raison gouverne le monde et par conséquent gouverne et a gouverné l’histoire. Le monde est instrumentalisé par la raison. Dans les principes de la philosophie du droit, Hegel nous montre ce qu’est le déploiement raisonné, rationnel, effectif de la morale. La phénoménologie de l’esprit de Hegel —> le parcours d’une conscience dans la vie jusqu’à ce qu’elle atteigne la raison absolue qui est pour Hegel l’esprit. C’est le postula selon lequel les événements sont liés entre eux pour une raison, c’est donc une philosophie déterministe au sens où il y a des causes qui impliquent des effets. C-a-d que Hegel applique de manière générale a tout les événements et au monde le principe de raison suffisante (= tout événement à une raison/cause pour qu’il en soit ainsi et pas autrement, même le Mal). C-a-d que Hegel postule une intelligibilité (= compréhensible par la raison car il y a du sens) totale du réel —> on doit pouvoir rendre compte de tout même de ce qui est dénuer de raison (ex: les guerres). “Tout ce qui est réel est rationnel et tout ce qui est rationnel est réel” - Hegel —> la raison gouverne tout, ce qui implique une volonté d’expliqué totalement le réel. Il s’agit de comprendre la raison immanente à l’oeuvre dans l’histoire. Une philosophie idéaliste.

La théorie de la ruse de la raison chez Hegel —> la raison qui, pour se déployer et s’accomplir, emploie la figure de son autre (ex: les passions, les guerres, les chaos). La raison existe en soi mais l’apparence du désordre n’est que pour nous —> le déploiement dialectique de l’histoire.

“Nous voyons les fins les plus grandes et les plus élevées, rabougries et détruites par les passions humaines” - Hegel

“L’autel où on était sacrifiés le bonheur des peuples”, la sagesse des Etats et la vertu des individus” - Hegel (en parlant de l’histoire)

La raison dans l’histoire est le déploiement des contradictions qui arrivent à se résoudre.

C. Exemples d’historiographies (= écriture de l’histoire)

La question decisive de l’histoire est “Est-ce que l’histoire universelle a un but ultime?” et “Est-ce que la philosophie peut déchiffrer ce sens sans s’en remettre à la théologie?”. Pour répondre a ces questions, Hegel juge nécessaire de réfléchir sur les manières d’écrire l’histoire, sur l’historiographie. Il distingue 3 façons d’écrire l’histoire :

- l’histoire originale —> l’histoire des premiers historiens (ex: Hérodote, Thucydide) qui racontent les différents événements auxquels ils sont personnellement liés. Il y a certes une reflexion critique et une certaine méthode par l’usage des témoignages. C’est l’histoire immédiate où il y a une critique spirituel mais avec un fort point de vue subjectif. L’histoire des anecdotes, l’histoire vivante. C’est ce qu’Hegel appelle “l’en soi” (l’objet) (= s’oppose avec le “pour soi” —> le sujet)

- l’histoire réfléchissante —> l’histoire apparait comme réfléchie “Il s’agit d’une forme d’histoire qui transcende l’actualité dans laquelle vit l’historien et qui traite le passé le plus reculé comme actuel en esprit” - Hegel.

- l’histoire philosophique —> l’histoire qui a des intérêts spécifiques, celle de la raison elle-même, qui postule un sens de l’histoire “La seule idée qu’apporte la philosophie est l’idée de la raison, l’idée que la raison gouverne le monde”. Il s’agit d’essayer de montrer dans le monde qu’il