Enjeux éthiques en Administration
Par Junecooper • 5 Mai 2018 • 29 148 Mots (117 Pages) • 500 Vues
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L’éthique de conviction : fondée sur des principes intangibles.
L’éthique de responsabilité : qui tient compte des conséquences possibles de ses décisions, de ses actes, et laisse donc place au compromis et à la négociation.
Responsabilité et déontologie sont caractérisées par leur dimension collective.
Responsabilité et déontologie peuvent et doivent être formalisées. Elles demandent à être articulées et intégrées dans les différents niveaux de l’organisation concernée (administration, entreprise, mais aussi organisation syndicale, parti, etc.), dans une tension constante entre l’individuel et le collectif. En revanche, l’éthique renvoie d’abord à l’individu.
L’éthique : une branche de la philosophie disputant de principes. Raisonnement et pensée critique.
La morale : l’application de règles de comportement jugées désirables par notre milieu. Pratique observable et évaluable.
Les approches dites utilitaristes se fondent sur le calcul des conséquences (comme pour choisir entre deux investissements en finance); les approches dites déontologiques, sur le respect de règles préétablies (lois, normes internes, code d’éthique); les approches contractuelles, sur le consensus (comme dans la négociation collective); les approches de l’éthique environnementale, sur le principe de précaution (comme dans le cas des manipulations génétiques).
La responsabilité sociale de l’entreprise est formée de l’ensemble des obligations, légalement requises ou volontairement choisies, qu’une entreprise doit assumer afin de passer pour un modèle imitable de bonne citoyenneté dans un milieu donné.
La gestion des parties prenantes (stakeholder management) : qui consiste pour l’entreprise à assurer la qualité de ses relations avec l’ensemble de ses interlocuteurs, internes comme externes, est l’outil privilégié de la responsabilité sociale. Le développement durable en est la philosophie.
Le développement durable : créer de la richesse, se préoccuper des intérêts de ses employés et des populations locales, protéger l’environnement. Sont ainsi associées trois dimensions traditionnellement considérées comme peu compatibles au sein d’une entreprise : la rentabilité économique, la protection sociale et la préservation de la nature.
La légitimité d’une entreprise est sa capacité d’exercer ses activités d’une manière acceptable pour ses parties prenantes.
La gouvernance sociétale : gouvernance d’entreprise (corporate governance). Il concerne le droit de contrôle que sont censés exercer les actionnaires sur les dirigeants de leur entreprise. C’est le sens qu’on lui donne en finance ou en droit.
La gouvernance sociétale (social governance) de l’entreprise. Au sens large, le concept de gouvernance s’étend au droit de contrôle que peut pratiquer l’ensemble de la société sur les activités des entreprises.
La gouvernance mondiale : De nouvelles aires d’autonomie se dégagent pour ces entreprises, qui peuvent largement échapper à certains contrôles nationaux. Or, il n’existe pas de gouvernement mondial capable de leur imposer ses lois.
Pacte mondial : code d’éthique supranational, constitué de 10 principes extraits de quatre conventions internationales ratifiées par tous les États membres de l’organisation. Sa légitimité repose sur cette quasi-universalité. Ces principes sont divisés en quatre catégories: droits humains, droits des travailleurs, protection de l’environnement et lutte contre la corruption.
L’approche libertarienne est minimaliste en termes d’exigence éthique. Elle défend l’existence de règles du jeu propres au monde des affaires: l’impératif de la croissance serait un absolu qui justifierait tous les moyens d’y parvenir. Serait donc éthique toute méthode de nature à « faire grossir le gâteau» sans souci de sa répartition équitable, voire en légitimant l’existence de très fortes inégalités si ces dernières contribuent à une plus grande efficacité dans la production des richesses.
L’éthique stratégique peut se résumer par la formule anglo-saxonne : « good ethics is good business ». Le titre d’un ouvrage écrit par deux défenseurs de l’éthique des affaires est représentatif de cette conception conciliatrice – « la morale en affaires, clé de la réussite» – selon laquelle, bien qu’elle soit orientée vers la croissance de l’activité de l’entreprise, tous les moyens ne sont pas bons pour réaliser cette fin, le souci d’une déontologie étant la garantie du succès. Ce raisonnement est caractéristique de la conception « gagnant/gagnant », liée à une morale utilitariste qui recherche l’accroissement du bien-être global sans remettre en cause le paradigme de la croissance illimitée.
La minoration des valeurs dans la stratégie. – L’entreprise recourt à des valeurs: bien souvent, celles-ci concernent les conditions de son bon fonctionnement sans que soient mises en avant d’autres dimensions.
La rhétorique masquant les conflits d’intérêt. – Un deuxième problème dû au flou qui entoure la conception éthique des codes des entreprises apparaît à leur simple lecture.
Le caractère faussement universel des codes. – L’internationalisation des grands groupes a permis de mettre en évidence la tension entre l’universalité – proclamée ou visée – des principes et la particularité culturelle des milieux où ils doivent être appliqués. Les problèmes sont divers: la traduction et la réception des codes destinés à des auditoires de langues diverses, l’adaptation des principes en fonction des particularités culturelles et les choix opérés par les directions des entreprises en cas de conflit.
Les incohérences liées à une perspective parcellaire. – Une quatrième ambiguïté dans l’application des déclarations déontologiques des entreprises tient à l’incohérence des décisions prises par un groupe dans le cadre de stratégies contradictoires.
Le décalage entre le discours et les faits. – Le cas limite est celui de la manipulation des déclarations éthiques.
Les facteurs influant sur la prise de décision éthique
Les facteurs individuels les plus souvent étudiés, généralement sous forme de variables, sont le sexe, l’orientation des valeurs, l’éducation,
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