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Sciences administratives

Par   •  1 Novembre 2017  •  10 557 Mots (43 Pages)  •  839 Vues

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Parallèlement au déclin du DA, on observe la mise en place d’institutions de promotion de la SA :

- La formation d’une communauté scientifique en Europe

- Actions de développement de cette science (1910 : premier congrès international de la science administrative à Bruxelles, 1926 : création de la Revue internationale de science administrative[8], 1930 : création de l’institut international de la science administrative)

Cet intérêt croissant de la SA tient également et surtout à une autre influence venue aussi des USA, c’est la science des organisations.

- L’essor des sciences de l’organisation

a-) La science des organisations

Née aux USA, la science des organisations refuse de reconnaître à l’administration publique toute spécificité. En effet, ces théoriciens considèrent l’administration publique comme une espèce particulière d’un genre organisationnel plus général qui la dépasse et l’englobe[9]. Cette science s’intéresse à ce qui est commun à toutes les organisations, qu’elles soient publiques ou privées. La connaissance du phénomène administratif à travers le schéma de l’organisation résulte d’abord des travaux de sociologues (Marx, Engels, Max WEBBER, Robert…..) essentiellement consacrés aux organisations politico-administratives.

b-) L’organisation scientifique du travail[10]

Les théoriciens de l’OST (Taylor et Henri Fayol) consacrent l’essentiel de leurs travaux à la découverte d’une rationalité économique fondée sur l’aménagement interne des fonctions au sein de l’entreprise, ainsi que sur les conditions d’accomplissement des tâches : spécialisation des tâches, élimination des gestes inutiles, distinction entre tache de conception et tâche d’exécution.

c-) L’école des relations humaines

Selon cette école, née au lendemain de la crise de 1929, l’entreprise n’est pas une simple machine, mais constitue aussi et surtout un groupe social. Dès lors elle va mettre à jours l’importance des facteurs humains dans l’entreprise, et elle va surtout mettre en relief les liens étroits entre les facteurs humains et la productivité et la rentabilité de l’entreprise.

En dépit de ce développement sans précédent, la science des organisations a eu du mal à se développer. La raison tient à ce que les européens n’ont pas admis que l’administration publique puisse être considéré comme une simple organisation et encore moins comme une entreprise privée. Mais les résistances et obstacles vont peu à peu être levés dans la mesure où la science des organisations ainsi que le vent de réformisme administratif visent un seul et même objectif : assurer les conditions d’une meilleure efficacité de la gestion publique[11]. On peut donc dire qu’au nom de l’efficacité de l’action administrative, le réformisme administratif européen a fini par croiser la science des organisations venue des USA. De cette rencontre va déboucher la renaissance d’une science administrative dont cependant le statut de science ne laisse pas d’interpeller.

Paragraphe 2 : Les conditions d’accès au statut de science

Pour accéder au statut de science, la science administrative devrait se plier à certain nombre de conditions épistémologiques, puis disposer d’une base méthodologique dans sa construction.

- Les conditions épistémologiques

L’épistémologique, c’est l’étude critique des sciences en vue d’en déterminer l’origine logique et la valeur scientifique. Pour accéder à la connaissance scientifique du phénomène administratif, il y a lieu d’opérer une rupture épistémologique, c’est-à-dire que le chercheur doit prendre ses distances avec tout ce qui pourrait « polluer » ou constituer un obstacle à une démarche scientifique. Ce qui est vrai avec les sciences exactes[12], l’est plus encore avec les sciences sociales[13]. Du reste ces obstacles sont nombreux lorsqu’il s’agit de l’étude de phénomène administratif : la sacralisation du pouvoir d’Etat[14], l’opacité, mais pire la rétribution des chercheurs, caractère secret de l’administration. La nécessité d’une rupture épistémologique est encore plus grande ici. Il s’agit notamment d’opposer un triple refus face à un certain nombre de préjugés.

- Le refus de la visée pragmatique

Est pragmatique ce qui est adapté à l’action sur le réel ou qui est susceptible d’application pratique. Refuser la visée pragmatique, c’est donc se garder de considérer d’emblée la science administrative comme un moyen d’améliorer le fonctionnement de l’administration. En cela, la science administrative se distingue de la politique administrative ou de la réforme administrative qui vise à rechercher les causes des dysfonctionnements au sein de l’appareil administratif et à y apporter des correctifs. Car la science administrative n’a qu’un objectif, celui qui est de découvrir les mécanismes qui commandent le fonctionnement réel de l’administration. La visée pragmatique a l’inconvénient d’être non critique et peu objective[15].

2-le refus de la tentation normative.

Le normativisme consiste à poser des normes théoriques qui doivent guider l’administration et à raisonner par rapport à celle-ci. La démarche normative est une démarche déductive ce qui signifie que le réel soit déduit de la norme. Dans cette démarche il s’agit de ramener le réel à la norme. Exemple : pour connaître l’administration locale, la démarche normative voudra que l’on parte des règles de l’organisation administrative à partir desquelles on dira que l’administration locale est :

-déconcentrée et gérée par des agents nommés par le pouvoir central ou encore,

-l’administration centrale est décentralisée et gérée par des élus locaux.

Cependant, la sociologie révèle tout autre chose, à savoir qu’au-delà de leurs différences, agents déconcentrés et décentralisés sont dans une position identique. Position décentrée au regard du pouvoir central et qu’il existe entre eux une interdépendance et une grande complicité.

On observe donc que la démarche normative ne permet pas de rendre compte

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