Commentaire de texte Aristote : La conscience de soi
Par Vasa Talyck • 4 Février 2018 • Commentaire de texte • 1 327 Mots (6 Pages) • 1 991 Vues
Valentin Salperwyck TES1
Philosophie
Aristote traite ici des difficultés de la connaissance de soi. Le philosophe étant celui qui cherche cette connaissance de soi, est-elle incompatible avec la présence de l’autre ou au contraire est-ce que l’autre agit tel un catalyseur de la connaissance de soi ? Dans l’exposition de sa réponse, Aristote considère que la connaissance de soi est impossible sans la présence d’un ami, et que cet ami est comme un miroir sur nous-même. Aristote expose ses premières constatations, l’apprentissage de la connaissance de soi est difficile mais il en résulte un plaisir (l.1 à 2). Il exclut ensuite l’hypothèse de la connaissance de soi par l’introspection (l.2 à 6). Il expose ensuite son argument à l’aide d’une analogie (l.6 à 9). Enfin Aristote conclus sa pensée, et c’est ici qu’est résumé son argument selon lequel l’homme et l’amitié sont la combinaison nécessaire à la connaissance de soi (l.9 à 11). Mais alors quelle action peut-on attendre de cet ami afin qu’il rende notre esprit fertile à la connaissance de soi et qu’il ne soit pas un inhibiteur à celle-ci ? De plus est-ce que ce rôle d’ami qui déclenche la connaissance de notre esprit peut être rempli par n’importe qui ?
La connaissance de soi est un impératif socratique. Le philosophe, dans sa quête pour la sagesse, recherche une connaissance de lui-même la plus complète possible, mais cette quête est aussi inhérente à la vie de chacun. Aristote dit simplement dans cette première partie que cet exercice est difficile mais qu’il est source de plaisir, à la mesure de cette difficulté. Plus loin, il attire notre attention sur les limites de l’introspection et de sa non-validité philosophique. En effet, on ne peut pas chercher à connaître soi-même le contenu de son esprit à cause de « l’indulgence et la passion qui nous empêche de juger correctement » (l.5 à 6), c’est-à-dire que de par notre position de décideur et d’exécutant de nos actions, nous nous portons un jugement trop partial, qui nous empêche de nous connaître réellement. D’autre part, les fortes émotions peuvent elles aussi brouiller notre jugement. Qui n’a jamais agit sous le coup de la colère ou de la peur ? Ne dit-on pas « l’amour est aveugle » ? Ces fortes émotions provoquent d’énormes réactions dans l’esprit humain et elles modifient nos comportements et nos perceptions, y compris intérieures. Pour l’illustrer, Aristote prend l’exemple d’une hypocrisie interne : « les reproches que nous adressons à d’autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs », ainsi nous blâmerions plus sévèrement les fautes des autres que les nôtres, bien qu’elles soient de gravités égales : nous faisons preuve de trop d’indulgence à notre égard, notre capacité de jugement en est alors altérée. Après avoir affirmé l’aspect hypothétique de l’introspection, Aristote nous conseille alors de tourner son regard non pas vers nous-même mais vers l’autre. C’est alors qu’apparait cette analogie, entre notre reflet dans un miroir et la présence de l’ami pour se connaître. Ainsi Aristote écrit « à la façon dont nous regardons dans un miroir […] c’est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir » (l.6 à 7). Dans cette analogie, l’ami apparait comme un autre moi-même, comme un alter ego qui sert à avoir un jugement sur notre propre personne. C’est à la manière d’un miroir donc, car celui-ci nous sert à nous regarder, il nous en apprend donc plus sur nous. Aristote tire alors des conclusions de son raisonnement, il conclut que la connaissance de soi est un plaisir atteignable seulement par la présence d’un ami pour nous renseigner sur notre propre condition. Ainsi n’est qu’a moitié sage celui qui se suffit à lui-même, il a tout de même besoin d’amitié pour atteindre la connaissance de soi et ainsi la vraie sagesse. La pensée antique semble donc accorder beaucoup d’importance à l’existence humaine, puisqu’elle admet nécessairement l’existence de l’ami comme condition de la connaissance de soi donc de la sagesse.
...