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Stéréotype comportementale

Par   •  11 Novembre 2018  •  2 670 Mots (11 Pages)  •  483 Vues

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Un premier test a été administré à un groupe sans consigne particulière : les résultats ont montré qu’hommes et femmes avaient de bons résultats aux subtests faciles. Lorsqu’ils étaient difficiles, les hommes ont eu des scores moins bons, mais supérieurs à ceux des femmes. Puis une deuxième épreuve a été administrée à un autre groupe d’étudiants avec un mélange de questions faciles et difficiles. Une partie du groupe a reçu l’information « ce test ne fait pas apparaître de différence entre les sexes », tandis que l’autre partie a reçu comme information « ce test fait apparaître une différence entre les sexes ». Ceux qui n’ont pas reçu la phrase induisant le stéréotype sur la différence entre les sexes ont eu de bons résultats (hommes et femmes), mais dans l’autre groupe, le stéréotype a eu un effet dévastateur sur les filles tandis que pour les garçons il a été motivant.

Partant du postulat que le stéréotype dessert la performance des femmes douées en mathématiques, nous avons choisi de réaliser l’expérience suivante sur une population d’étudiants n’ayant pas de prédilections particulières dans le domaine scientifique. Nous avons fait passer un test de mathématiques à 400 étudiants (deux groupes de 200 étudiants composé à parts égales d’hommes et de femmes) qui ont obtenu le baccalauréat depuis 3 ans, sous prétexte de tester leurs aptitudes scientifiques « post baccalauréat ». Nous avons cherché à établir si les femmes étaient toujours influencées par le stéréotype qu’on leur induisait en début d’épreuve et si les hommes étaient toujours stimulés.

Méthode

Participants

400 étudiants de l’Université de Bourgogne à Dijon (dont 200 hommes et 200 femmes) choisis de façon aléatoire et ayant eu le baccalauréat en 2012.

Matériel

Test sur feuille distribuée (voir annexes 2 et 3).

Procédure

Quatre étudiantes âgées de 18 à 21 ans ont mené cette recherche.

400 étudiants issus de différentes filières et ayant eu le baccalauréat il y a 3 ans ont été sélectionnés. Nous leur avons fait part de la raison pour laquelle ils passaient ce test en leur disant que nous souhaitions « évaluer les performances mathématiques des étudiants 3 années après le baccalauréat ». Nous avons divisé la population en 2 groupes de 200 étudiants, chacun ayant été composé à parts égales de 100 hommes et de 100 femmes.

Les conditions de passation ont été les mêmes pour tous : le temps de passation était d’une heure, les épreuves se sont déroulées à 9 heures du matin dans deux amphithéâtres distincts.

Nous avons présenté au groupe 1 un test de mathématiques composé de quatre sous-épreuves. Chaque sous-épreuve comprenait une liste de 10 équations à résoudre par le biais de l’addition, de la soustraction, de la division et de la multiplication, avec des nombres pouvant aller de 0 à 345 (Annexe 2).

Nous avons présenté ce même test de mathématiques à réaliser pour le groupe 2, mais nous avons choisi d’activer le stéréotype de la différence entre les hommes et les femmes en inscrivant à la suite des consignes que : « les résultats de cette épreuve font apparaître une différence entre les sexes » (annexe 3).

A la fin de l’expérience, tous les étudiants ont été remerciés pour leur participation.

Résultats

Les résultats permettent de constater une différence minime entre les hommes et les femmes du groupe 1 qui a été soumis à un test de mathématiques sans phrase stéréotypée. Cependant, nous observons que dans le groupe 2 les hommes ont obtenu de meilleurs résultats que les femmes.

Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1

Moyenne Obtenue Pour Les Deux Sexes Selon Leur Groupe D’Appartenance Lors De L’Epreuve De Mathématiques

Hommes Femmes Ecart scores inter-sexes

Groupe 1 36/40 35/40 1

Groupe 2 39/40 25/40 14

Discussion

Cette expérience avait pour but de démontrer que les stéréotypes influencent les capacités en mathématiques des hommes et des femmes lors d'une épreuve identique. Les données que nous avons obtenues ont montré que la performance lors d'une épreuve de mathématique pouvait être altérée par l’activation du stéréotype. On remarque que les femmes qui ont réalisé l'épreuve de mathématique en ayant été soumises au stéréotype de différence entre les sexes se retrouvent déstabilisées et ne réussissent pas leur épreuve, tandis que les hommes ayant reçu la phrase induisant le stéréotype a augmenté leur performance. Mais lorsque les femmes ne sont pas soumises au stéréotype, elles effectuent leur épreuve de manière normale et la réussissent de manière quasi identique aux hommes. Les résultats que nous avons obtenus viennent donc appuyer les résultats de l'expérience de Claude Steele ainsi que sa théorie : l’activation du stéréotype sexiste conduit à la dégradation des performances en mathématiques des femmes qui agit de manière inconsciente. Les femmes ont les mêmes capacités que les hommes en mathématiques tant qu'elles ne subissent pas la pression du stéréotype.

Il apparaît donc comme possible que les femmes choisissent des filières moins scientifiques suite au stéréotype induit par la société qui vise à dire qu'elles seraient moins douées que les hommes en mathématiques.

L'Académie de Grenoble a réalisé un article en 2007 à ce sujet sur « les mathématiques ont-elles un sexe ? ». Cet article a permis de mettre en évidence que les filles sont très nombreuses dans les filières littéraires contrairement aux garçons qui sont quant à eux majoritairement présents dans des filières scientifiques.

Ces résultats pourraient alors appuyer la théorie de Benbow (1992) selon laquelle les femmes auraient tendance à s'orienter vers des métiers autres que les métiers scientifiques de par leur intérêt pour la valeur humaine plus que pour l’objet.

Nous pourrions alors nous interroger sur les conséquences de l'éducation que

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