Rapport stage observation PE
Par Orhan • 19 Novembre 2018 • 1 875 Mots (8 Pages) • 666 Vues
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Ainsi, à chaque fin de dictée quotidienne, les élèves se lèvent afin de repérer, comparer, compter et corriger leurs fautes (Annexe 2). Suite à cela, le maître affiche la dictée sur le TBI afin d’expliquer les éventuelles difficultés que les élèves ont pu avoir lors de cette dictée. (ex : Homophones, Groupes nominaux…).
De même, après chaque activité effectuée par les élèves de manière individuelle, ceux-là ont l’autorisation de se lever dans la salle de classe afin de confronter leurs résultats, leurs réponses entre eux. Ils argumentent, expliquent à leurs camarades le choix de leurs réponses. Ils s’entraident mutuellement s’ils n’ont pas compris. Les élèves travaillent aussi par binômes et ceux-là sont déterminés en début d’année par le professeur. Ces binômes peuvent être de niveaux différents, c’est-à-dire un CM1 avec un CM2 ou tout simplement deux CM2 d’un niveau distinct. Ce tutorat amène l’élève à expliquer et de ce fait comprendre tout le cheminement d’une règle ou d’une leçon.
Kaye et Rogers nous montrent également que le travail en groupe a une influence sur le comportement social des élèves. En effet, selon les résultats de leur expérience, le travail en groupe aiderait les groupes à s’intégrer au sein de l’école elle-même et permettrait ainsi une diminution de la violence.
Ce qui nous amène au concept d’étayage de J. Bruner qui désigne l’ensemble des interactions d’assistance de l’adulte permettant à l’apprenant d’apprendre à organiser ses conduites afin de pouvoir résoudre seul un problème qu’il ne savait pas résoudre au départ. L’étayage comprenant six dimensions telles que l’enrôlement, la réduction des degrés de liberté, le maintien de l’orientation, la signalisation des caractéristiques déterminantes, le contrôle de la frustration et la démonstration ou présentation de modèles. Cependant l’étayage doit toujours être provisoire, c’est un accompagnement laissant l’apprenant actif et libre avec une équilibration. Cela relève du Socioconstructivisme, Bruner et Vygotsky, où l’apprenant est actif et où le formateur ou enseignant a un rôle de médiation prenant en compte l’environnement social. Tandis que le modèle transmissif (Empirisme) est basé sur la métaphore du remplissage où l’apprenant est passif.
Comme nous l’avons dit précédemment, le Maître met en place, lors de chaque activité, un groupe de confrontations dans lequel les élèves en difficultés peuvent demander de l’aide à leur binôme. Il s’agit donc d’un groupe de besoin ainsi défini par Meirieu. Cependant, en plus d’un groupe de besoin au sein de la classe, le professeur peut mettre en place des groupes d’élèves répartis selon leur niveau. En effet, lors d’une séance de mathématiques des CM2 étaient mélangés avec des CE2/CM1 afin d’expliquer les techniques opératoires de la soustraction. Cette méthode de tutorat amène l’élève à se mettre dans la position de l’enseignant et de comprendre toute la méthodologie d’explication. Le Maître part du principe que toutes les méthodes sont bonnes et qu’il est très intéressant de comprendre la méthodologie de chacun, car nous avons tous une logique différente.
Ces différents groupes de besoin et de niveau constituent des différenciations pédagogiques selon Meirieu. Je peux ainsi affirmer sans me tromper que le professeur pratique la pédagogie différenciée. Celle-ci correspond, selon Philippe Meirieu, à l’atteinte des objectifs communs à l’ensemble d’une classe grâce à l’utilisation de voies différenciées et multiples pour y parvenir. Cette pédagogie y est encore plus visible avec une classe de trois niveaux.
Conclusion
Ces observations me permettent de conclure que la méthode d’enseignement du Maître est semblable au modèle socioconstructiviste de J. Bruner et L.Vygotsky, de par les multiples interactions observées dans la classe. Son travail est très axé sur la pédagogie de groupe de Kaye et Rogers et sa pédagogie différenciée qui est appliquée à chaque niveau dans sa classe, l’est d’autant plus visible que cette dernière est composée de trois niveaux.
Pour ma part je trouve que G. Vergnaud a une idée assez juste en disant que pour mieux former, il faut viser la « conceptualisation », c’est-à-dire équilibre entre pratique et théorie.
Souhaitant devenir Professeur des Écoles, j’essaierai de me rapprocher de la méthode Socioconstructiviste (ZPD / Concept d’Étayage) car je pense que l’acquisition des connaissances passe par la résolution de problèmes. Nous devons donner des obstacles à l’apprenant pour lui permettre d’apprendre, aucun enfant n’a de tête vide, les interactions entre apprenants et formateur / apprenants aident pour l’apprentissage, l’apprentissage ne se fait pas par empilement de connaissances. Et l’apprenant donnera du sens à une connaissance à condition que ce qu’il apprend lui permette de résoudre un problème qu’il se pose. Plus clairement cela fera évoluer l’apprenant beaucoup plus rapidement. J’ajouterai à tout cela une petite partie du Modèle Transmissif (Tête vide →Tête pleine) afin de donner les premiers contours de l’idée recherchée, je pense qu’il en faut pour certaines matières comme les sciences, la grammaire, etc…(ex : différence entre « a » du verbe avoir et « à » la préposition).
A ce jour, je me retrouve avec beaucoup plus de convictions concernant la méthodologie pédagogique, néanmoins il m’est impossible d’avoir des certitudes quand à mes méthodes d’apprentissages, elles dépendront de plusieurs facteurs tels que, le type de public (âge, etc…), l’environnement socio-culturel, l’établissement et les moyens mis à dispositions pour l’apprentissage (Tableaux numériques, tablettes, etc…).
Je pense aujourd’hui pouvoir définir mon type d’approche, mais il faut faire très attention, car on peut facilement basculer d’un modèle à un autre sans forcément avoir le recul nécessaire, et ce recul ne s’acquiert qu’avec la mise en pratique de toutes ces théories. La mise en situation est une étape essentielle pour confirmer ou non notre démarche.
BIBLIOGRAPHIE
BRUNER J. PIAGET J. VYGOTSKY L., Cours de Psychologie des Apprentissages
KAYE B. et ROGERS I. (1973), Pédagogie de groupe.
MEYRIEU P. (1985,1990), L’école, mode d’emploi, des « méthodes actives » à la pédagogie différenciée, Paris,
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