Exemple d'un dossier sur l'héminégligence
Par Plum05 • 23 Septembre 2018 • 3 651 Mots (15 Pages) • 536 Vues
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Est-ce la seule dimension créant le plus de biais ou y en a-t-il d'autres ?
Voyer, Voyer, & Tramonte (2012) ont réalisés une méta-analyse sur 112 textes pour connaître la dimension, les facteurs les plus influents sur la latéralisation hémisphérique vers la gauche. Le facteur modérateur qui impacte la taille de l'effet est la population sur laquelle la tâche est induite (individus normaux, maniaques/dépressifs, schizophrènes, autistes/aspergers, ayant des troubles attentionnels, ayant des dommages cérébraux à droite ou à gauche, gauchers, droitiers ou ambidextres). Ils prennent aussi en compte différents facteurs procéduraux tels que le type de stimulus (visages, échelle de gris etc), la position du stimulus (l'un au dessus de l'autre, à côté ou avec les trois images – les deux visages chimériques et l'original par exemple.), le support sur lequel on présente les stimuli (ordinateur, papier etc) ainsi que le temps de réponse (temps limité pour répondre ou non). Aux vues des résultats, certaines dimensions auraient un effet important sur la latéralisation hémisphérique vers la gauche tandis que d'autres non. En effet le support et la position ne donneraient aucun effet significatif tandis que ce serait les individus normaux et maniaques/dépressifs qui auraient le biais le plus important. Les cérébro-lésés droit sembleraient avoir un biais vers la droite et les cérébro-lésée gauche un biais plus petit vers la gauche que les individus normaux. Les droitiers posséderaient un biais à gauche plus prononcé que les gauchers et les ambidextres. Il semblerait que ce soit les visages expressifs qui entraîneraient un biais plus significatif vers la gauche et un temps limité de réponses.
En conséquence, pour pouvoir éliminer le biais vers la gauche, il nous faudrait des indices qui orientent l'attention à droite ou à gauche de l'écran, des individus droitiers normaux, sans lésions, troubles attentionnels ou schizophrénie, se servir de visages expressifs âgés comme stimuli et donner un temps limité de réponse. Avec toutes ces conditions réunies, nous devrions créer une latéralisation hémisphérique très importante sur la gauche et donc pouvoir réfuter ou non notre hypothèse selon laquelle la latéralisation hémisphérique vers la gauche peut-être biaisée en orientant l'attention d'un côté ou de l'autre du stimulus. Par des soucis de manque de temps, certaines propriétés des indices cités précédemment ne sont pas respectées dans notre expérience.
* Méthode :
Participants
Au total, nous avons 25 participants ( 12 hommes, 13 femmes ), étudiants à l'université de Moncton, Nouveau-Brunswick, CA et âgés en moyenne de 22,9 ans ( ET= 5,05).
Nous choisissons des sujets droitiers, pour observer correctement le biais vers la gauche, à la vision normale ou corrigée à la normale. Pour s'assurer que les sujets sont droitiers, le questionnaire Edinburg handedness inventory leur est administré.
Stimuli et instrument de mesure
Nous utilisons pour notre expérience le visage d'une femme tiré de l'expérience de Coronel et Federmeier (2014).
Il apparaît sur un écran blanc, et pour chaque essai, un point de fixation pendant 500 ms suivit de deux visages chimériques en noir et blanc d'une femme, de type caucasien, l'un au dessus de l'autre.
Les émotions testées sont : la joie, la tristesse, la peur, la surprise et le dégoût. Le visage du haut est composé de la partie émotionnelle à gauche et de la partie neutre à droite, celui du bas est le miroir de ce dernier, et cet ordre est inversé au cours des essais. On ne signale pas au sujet qu'il s'agit de visage chimérique pour ne pas modifier le biais qui a lieu naturellement vers la gauche.
On se retrouve avec un total de cinq stimuli et leurs miroirs, soit dix stimuli: les cinq émotions exprimées soit à droite, soit à gauche du visage. (voir fig.1)
Pour tester l'hypothèse attentionnelle, un carré monochrome rouge apparaît ou non, selon une asynchronie temporelle différente (0 ms, 200 ms ou 500 ms), à droite ou à gauche des visages, aligné sur le plan vertical avec le centre de l'écran avant de disparaître (voir fig.2 a et b). Il reste à l'écran pendant 50 ms.
Tous les essais sont formés aléatoirement et contrebalancés de cinq conditions : la position des visages (côté gauche émotionnel en haut ou en bas), le côté émotionnel du visage (à gauche ou à droite), l'émotion testée (les cinq citées plus haut), le côté de présentation du carré (à droite, à gauche ou absent) et sa durée de présentation (0 ms, 200 ms ou 500 ms).
Le logiciel E-prime 2.0 est utilisé pour monter l'expérience et récolter les résultats.
L'individu ne dispose pas d'une durée limitée pour répondre mais ne doit pas non plus mettre trop de temps - on lui demande de répondre selon sa première intuition. Le stimulus disparaît de l'écran une fois que le sujet émet sa réponse à l'aide du clavier d'ordinateur. Il doit appuyer sur la lettre H pour signaler que le visage du haut est celui qui correspond le plus à l'émotion présenté et sur la lettre B pour celui du bas.
Déroulement
Nous testons les sujets individuellement, dans une salle calme et bien éclairée. Chaque participant donne son consentement écrit avant de recevoir des instructions verbales de la part de l’expérimentateur. Le premier écran affiche des instructions écrites, soit les mêmes que celles données par ce dernier :
Bienvenue à l'expérience !
Au début de chaque essai vous devez fixer une croix de fixation qui se trouvera au centre de l’écran. Suite à la croix de fixation une des cinq émotions suivantes sera écrite au centre de l’écran : Colère, Dégoût, Joie, Peur ou Tristesse.
Deux visages superposés suivront cette indication. Votre tâche est d’indiquer lequel des deux visages représente le mieux l’émotion précédente avec la lettre « H » pour le visage du haut ou la lettre « B » pour le visage du bas. Dans certains essais il y aura un carré rouge qui apparaîtra soit à gauche ou à droite.
Veuillez appuyer sur la barre d'espacement pour débuter l'expérience.
Quand
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