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Eugénisme, utopie ou dérive génétique

Par   •  23 Août 2018  •  3 103 Mots (13 Pages)  •  499 Vues

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plus, les problèmes que cherche à éradiquer l’eugénisme ne proviennent pas forcément d’une anomalie génétique, ou du moins pas uniquement. Les très nombreuses recherches ayant eu lieu au cours des derniers siècles n’ont jamais pu prouver que l’intelligence prenait ses racines dans le génome. Parfois certains caractères comme l’obésité ne prennent que partiellement source dans le génome. Si certaines protéines secrétées par le corps (et donc par le génome) tendent à créer un chemin favorable à l’obésité, elles n’en sont pas la cause totale et éradiquer ces dernières n’endiguerait en aucun cas le problème d’obésité.

Finalement, le problème majeur entrainé par cette pratique, scientifiquement parlant, est l’appauvrissement allélique que pourrait créer une pratique intensive de l’eugénisme (principalement négatif). La suppression systématique de tout allèle néfaste au corps humain n’a pas qu’un effet bénéfique sur le développement de l’espèce.llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll Imaginons un gène gérant la taille des voies nasales. Ce gène possède de très nombreux allèles influant donc sur la taille du nez. Si, nous décidions que la taille du nez ne devait pas excéder une taille précise nous nous mettrions à supprimer par eugénisme négatif chaque allèle amenant à une taille de nez supérieure à cette valeur. Par conséquent, le nombre d’allèles de ce gène diminuera fortement. Il est alors dit que l’on a appauvrit génétiquement cette population. Or cette diversité génétique est ce qui permet à une population de survivre à différentes crises. Pour reprendre notre exemple, imaginons une catastrophe empêchant toute personne ayant un nez dont la longueur est inferieure à une valeur de vivre. En temps normal, l’espèce aurait pu survivre, le nombre d’allèles de ce gène étant important, il aurait été plus probable que certains survivent et donc perpétuent l’espèce. Mais, cette espèce ayant déjà vu le nombre d’allèles de ce gène diminuer, il est presque impossible qu’elle survive à cette crise.

Ainsi, l’eugénisme pourrait créer plus de maladies qu’il arrive à en résoudre mais aussi rendre l’espèce humaine beaucoup plus sensible aux crises. Et ceux, principalement à cause du manque de connaissances actuel sur le génome humain.

Les problèmes éthiques

Mais l’idéologie eugéniste ne fait pas seulement face à une opposition scientifique, elle fait aussi face à une opposition éthique.

D’une part, comme nous l’avons vu, on ne sait jamais vraiment si un gène est complètement néfaste au corps. Il peut très bien le protéger contre un problème encore plus néfaste. Ainsi, qui peut se permettre de juger que tel ou tel gène est néfaste ? Et si ce gène se révèle quelques années plus tard essentiel au maintien de l’espèce, qui viendra-t-on blâmer ? Le scientifique ayant choisi cela en se basant sur les connaissances de son époque, les milliers de médecins et d’infirmiers(ères) ayant réalisé la suppression de ces gènes ?

D’autre part, la principale problématique que pose l’eugénisme : Pouvons-nous tuer des embryons ?

Cette question ne possède pas de réelle réponse aujourd’hui. En effet, s’il est admis que, dès la fécondation, le zygote possède toute l’information génétique amenant à la formation du vivant, personne ne peut affirmer quand la vie apparaît au sens propre du terme. Si certains jugent que dès la fécondation la cellule-œuf est vivante, d’autres considèrent que la vie n’apparaît qu’à la fin du deuxième mois, c’est-à-dire après la formation du cerveau ou bien d’autres ne voient son arrivée que lors de la naissance, avec le premier cri.

Ainsi, cette question sans réponse jusqu’à maintenant, rend injustifiable la pratique de l’eugénisme pour beaucoup.

Des controverses sociales : vers un eugénisme « racial »

Dans la théorie comme dans la pratique, l’eugénisme a toujours eu comme but de permettre à une espèce d’action génétique. Outre le problème de subjectivité du mot perfection, se rapprochant énormément de la question éthique de qui peut décider qu’un gène prévaut sur un autre, l’eugénisme dans l’histoire a toujours été utilisé comme un outil de sélection « raciale ».

En effet, plus qu’un outil d‘évolution, les techniques eugéniques furent toujours utilisées dans un but discriminatoire dans le sens où on cherche à appauvrir génétiquement les individus d’une origine précise afin de la voir disparaître totalement du patrimoine génétique de l’espèce humaine. Au contraire, on cherche aussi à maximiser la présence d’allèles d’une origine précise afin d’en diffuser la présence dans notre patrimoine.

Ainsi, l’eugénisme fut transformé en outil de ségrégation.

L’exemple frappant de l’Allemagne nazie

Toute l’entièreté de l’idéologie nazie est basée sur le principe d’une race humaine incarnant la perfection, ces fameux humains blonds aux yeux bleus : la race aryenne. Cette « race » incarnait, pour tous les adeptes du nazisme, la perfection de l’espèce humaine. Et, par conséquent, tout autre « race » humaine, des déchets, des erreurs de la nature, des sous-hommes.

La politique d’Hitler pendant la seconde guerre mondiale se divisa alors en deux parties bien distinctes.

D’une part, toutes les personnes étant considérées comme des sous-hommes telles que les handicapés, les malades mentaux, les alcooliques, les étrangers, les tsiganes … furent dans un premier temps incarcérées. Très rapidement, elles furent stérilisées pour éviter que « leur maladie génétique » ne se répande au sein de la population allemande. Et finalement, elles furent exterminées. Cette manière de procéder rappelle sans contexte la pratique d’un eugénisme négatif. En effet, en prétextant un problème génétique néfaste au développement de l’espèce, il a été entrepris de supprimer tous les allèles incriminés.

D’autre part, il fut créées différentes choses visant la pérennité des gènes entraînant le développement d’une race aryenne parfaite. Ainsi, il était fortement conseillé aux aryens de se marier entre eux, et il était interdit aux

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