Enjeux éthiques, juridiques est sociétaux des TI - TN3
Par Christopher • 18 Octobre 2018 • 2 871 Mots (12 Pages) • 461 Vues
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Bien que Rodhain et Fallery ne fassent pas de lien direct avec Internet, il n’en demeure pas moins que l’idée des bourses des déchets s’inscrit dans cette hypothèse. Le site www.bourse-des-dechets.fr est une solution ingénieuse aux problèmes environnementaux puisque, tel qu’il est possible de le lire sur leur site «les déchets des uns sont souvent la matière première des autres». Ainsi, Internet permet aux entreprises d’échanger leurs matériaux au lieu de les envoyer au site d’enfouissement, faisant d’Internet un élément concret de la préservation de l’environnement. Il est évident que cette solution doit s’inscrire dans une démarche plus large puisqu’à elle seule, elle n’aura pas un assez grand impact pour que les sites d’enfouissements se vident, mais en collaboration avec les services de recyclage et une meilleure éducation à la réutilisation (qu’il faut désormais distinguer du recyclage), on pourrait voir une différence à moyen et long terme.
- Dans un article de L’usine digitale, Internet peut-il sauver la planète?, on peut lire les grandes lignes de l’étude SMARTer 2020, réalisée en 2008[10]. Cette étude, révèle que «globalement, le potentiel d’économies en énergie offert par les TIC d’ici 2020 dans divers secteurs d’activité est équivalent à 7 fois leur empreinte carbone soit 9,1 gigatonnes d’équivalent CO2[11]». On y apprend que des économies de carbone potentielles sont à prévoir dans les secteurs de l’énergie, du transport (en améliorant la logistique, grâce aux TIC), de l’agriculture (par l’évaluation des quantités d’eau et d’engrais nécessaires), du bâtiment (en utilisant des dispositifs intelligents qui optimiserait la consommation énergétique), de l’industrie (par un meilleur contrôle et une optimisation de la consommation énergétique) et des services (le commerce en ligne, tel le téléchargement de musique, diminue grandement l’impact écologique)[12]. Cet article s’aligne parfaitement l’hypothèse positive présentée par Rohdain et Fallery, l’informatique comme moyen de préserver l’environnement (par la réduction de 9,1 gigatonnes de CO2 d’ici 2020), mais aussi celle de l’innovation technologique pour améliorer l’efficacité énergétique (en utilisant des dispositifs intelligents dans les bâtiments et les habitations, permettant de réduire les besoins énergétiques du bâtiment).
Question 2
- Le consentement, autrefois à la base même de la divulgation de renseignements personnels et typique de la gestion en vase clôt (silo), semble voir sa pertinence remise en question dans le cadre d’une gestion efficace dans le secteur de la santé et des services sociaux. En effet, avec le «développement croissant des projets de recherche multicentriques et internationaux», le partage de renseignements personnels devient crucial dans l’atteinte des résultats, de même que dans le cadre d’un «meilleur suivi de l’état de santé des personnes physiques, [d’une] meilleure qualité des soins, [d’une] meilleure maîtrise des dépenses [et d’une] meilleure communication entre les professionnels de la santé». Bien que la communauté juridique y soit toujours très attaché, le consentement est un devenue «un outil peu adapté à la protection des droits dans les univers en réseaux». Avec le développement des nouvelles technologies et leur application dans la conservation et la diffusion des données, non seulement le mode de gestion, le mode de gestion en vase clôt devient impossible à maintenir et fait désormais place à la gestion en réseau. Ce type de gestion des renseignements personnels, qui implique un lien de confiance entre «l’émetteur et le destinataire de la confiance», fait face à un défi de taille, soit la protection des données sensibles.
Pour y arriver, deux enjeux doivent être considérés, soit la gestion des droits d’accès et les flux transfrontières de données. La gestion des droits d’accès est un enjeu crucial puisque, non seulement, il est impératif que les différentes lois sur la protection de la vie privée et des renseignements personnels soient respectés, mais elle implique de réguler les droits d’accès des personnes autorisées et des personnes concernées, tout en maintenant le niveau de confidentialité nécessaire au partage de ses renseignements. «Déterminer si l’accès doit être entier ou réduit[13]» devient donc du cas par cas. La possibilité de faire rectifier ou supprimer des données permet aussi de savoir si des renseignements ont été transférés à l’étranger. Le Canada et certains pays d’Europe considèrent le partage et le transfert de données directement liées à la santé de patients à l’extérieur de leur frontière comme acceptable, mais sans toutefois contourner les règles de protection des renseignements personnels en vigueur.
- Avec la décentralisation qui s'opère dans le système de santé depuis plusieurs années, la gestion en réseau, qui permet la circulation et le partage d'information, devient essentielle. Offrant la rapidité et l'efficacité au bout des doigts, la gestion en réseau a permis à l'hôpital Sainte-Justine, en 2004, de mettre en place le dossier patient informatisé (PI), qui regroupe toutes les informations nécessaires aux personnel traitant, non pas uniquement à l’hôpital même, mais disponibles «à travers un groupe d'organisations de santé partenaires[14]». Un tel dossier permet de «conserver la mémoire des informations médicales concernant le patient[15]» et devient indispensable dans la coordination des équipes et leur collaboration. Mais le PI n'est qu'un des éléments permettant de constater l'importance des TIC dans le milieu de la santé et, comme le souligne Grosjean et Bonneville, de nombreux travaux empiriques ont établi un lien avec la décentralisation progressive, ce qui a pour effet de favoriser le développement des réseaux de communication non hiérarchiques et l'apparition d'espaces d'autonomie (Greenan, 2002). De cette manière, les données sont à la fois accessible «aux structures formelles et hiérarchisées (les hôpitaux, centre de santé, etc.)» et les «unités périphériques (pharmacies, laboratoires)[16]».
L'implantation des TIC peut toutefois être synonyme de réingénierie du travail, ayant pour effet d'augmenter la cadence du travail. Un point important à mentionner est que «le vrai pouvoir des technologies n'est pas d'améliorer les anciens processus, mais de permettre aux organisations de briser les anciennes règles et de créer de nouvelles façons de travailler, c'est-à-dire de se reconfigurer (Hammer et
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