Analyse de la pratique
Par Orhan • 10 Décembre 2017 • 1 371 Mots (6 Pages) • 627 Vues
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du cœur... Le cadre, étonné, me dit : « Et bien ! Vous avez beaucoup de connaissances. Vous êtes déjà allée en cardiologie pour savoir tout ça ? C’est très bien en tout cas ».
Ses paroles motivantes et encourageantes, sa valorisation de mes connaissances, m’ont redonné confiance en moi et je me suis dit qu’effectivement je ne savais pas tout, mais j’en savais quand même et ce que je ne savais pas j’ai encore une année pour l’apprendre.
DIFFICULTES, POINTS A APPROFONDIR, REAJUSTEMENTS ENVISAGES :
A la fin de ce soin d’aspiration naso-pharyngée je ne me suis pas sentie à la hauteur d’un étudiant de troisième année. Un étudiant de troisième année a pour moi des connaissances aussi bien théoriques que pratiques, il sait s’adapter à n’importe quel situation et sait travailler efficacement et dans l’urgence. Or, les connaissances théoriques sur ce soin je les savais, mais je n’avais jamais pratiqué ce soin en stage. De plus, l’urgence de la situation, le fait que je ne connaissais pas le patient, ni le secteur 2 (je n’avais été jusqu’à présent que dans le secteur 1 et c’était ma première matinée dans le secteur 2), le fait que l’interne et l’infirmière me regardent, attendent et s’impatientent un peu m’ont déstabilisée et ont été des difficultés supplémentaires à la réalisation de ce soin.
Je réalise après coup que je me mets sûrement la barre haute et que je me mets beaucoup de pression. Un étudiant infirmier n’est pas encore infirmier, il a encore à apprendre et à perfectionner.
ANALYSE : recherche de connaissances appropriées - propositions d’hypothèses…
Suite à cette situation, j’ai essayé de ne pas me laisser abattre, de ne pas remettre en question tout le stage pour un soin qui ne s’était pas passé comme je l’aurai souhaité. J’ai continué la matinée en prenant en charge de manière globale un groupe de patients dont je m’occupais, effectuant les soins suivant la planification que j’avais élaboré, collaborant avec les aides soignantes, et montrant ainsi à l’infirmière qu’elle pouvait tout de même me faire confiance.
Puis, lorsque j’ai eu du temps en fin de matinée, j’ai demandé à l’infirmière si je pouvais chercher le matériel d’aspiration afin que je puisse m’entraîner à monter et démonter le dispositif et qu’elle m’encadre là dessus. Elle a accepté volontiers et j’ai pu ainsi pratiquer ce soin au calme avec elle. Je pense que cette attitude professionnelle lui a plu. Prendre les devants plutôt que d’attendre qu’un professionnel vienne à moi et me montre, savoir me remettre en question et chercher à apprendre par moi même : cette attitude est celle d’un étudiant de troisième année. Ainsi, un étudiant de troisième année ne sait pas tout, mais lorsqu’il ne sait pas il cherche à savoir.
Vous sentez-vous suffisamment autonome pour assumer cette situation ?
Pourquoi ?
Oui, je me sens suffisamment autonome à présent pour gérer une aspiration naso-pharyngée seule, car j’ai revu le protocole, j’ai été encadré, j’ai pu manipulé le matériel au calme et j’ai inscrit toutes les étapes du déroulement du soin dans un carnet.
Depuis, il n’y a pas encore eu d’autres occasions d’aspirations. Cependant, en tout cas, je n’ai pas eu d’autres situations lors de ce stage où j’ai ressenti une pression de la part des professionnels du fait que j’étais en troisième année. L’équipe est toujours prête à m’encadrer ou à m’évaluer si je le demande, à répondre à mes questions, à m’expliquer ou à me faire rechercher des informations.
Je suis arrivée dans ce stage avec beaucoup d’appréhensions, car j’avais entendu que le stage de S5 était difficile, car les équipes pouvaient nous en demander beaucoup du fait de notre statut d’étudiants de troisième année. Au final, il n’en est rien et le stage se passe bien. Je me rends compte au contraire que c’est moi qui me mets beaucoup de pression toute seule. Il y a des jours où je me sens professionnelle, valorisée, confiante, douée et motivée. Mais parfois, il arrive qu’il y ait des jours où je n’ai pas confiance en moi et où je me dis que je ne sais pas grand-chose. Mais dans ce cas, je vois que je peux compter sur l’équipe pour me montrer et m’encourager, et ainsi me permettre de continuer mon cheminement, progresser et m’amener peu à peu à devenir une professionnelle compétente.
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