Pilotage de la performance durable
Par Ramy • 20 Novembre 2018 • 1 400 Mots (6 Pages) • 542 Vues
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dans la lecture de la métrique. Un indicateur qui augmente n’aura pas toujours la même signification de l’évolution des chiffres, ce qui sera beaucoup plus complexe que lorsque le même indicateur s’adresse à une catégorie des parties prenantes en particulier, à savoir les shareholders. Donc c’est beaucoup plus riche parce que cela introduit une discussion autour de la notion de performance.
Mais, des défis liés à l’intégration de la performance environnementale au mode de pilotage traditionnel.
La performance environnementale contribue à enrichir les outils du contrôle de gestion. Mais, ce que l’on trouve actuellement en matière de contrôle de gestion environnemental (CGE) ne serait-ce que des tableaux de bord, des budgets alloués à des activités écologiques (développement de l’espace vert, dons aux associations écologiques, recyclage, équipement en énergie solaire, etc.).
En effet, mesurer la performance environnementale est un exercice complexe. Contrairement à la finance, nous n’allons pas pouvoir synthétiser la PE dans un indicateur unique. Plutôt, la PE va faire l’objet d’une multitude de métriques incompatibles à l’addition et qui vont figurer les uns à côté des autres. Donc, il sera difficile à la fin de constater si la performance globale (PG) de l’entreprise s’est, ou ne s’est pas, améliorée. Aussi, il y aura un véritable acte de traduction et un jugement à porter sur la PG de l’entreprise par chaque partie prenante et cela risque d’engendrer des interprétations divergentes pour un même indicateur. L’enjeu est de savoir comment traduit-on, par chaque partie prenante, le sens de variation des différents indicateurs pour converger les intérêts de toutes les parties prenantes vers un point de consensus.
De même, le CGE apporte de nouvelles notions au CG traditionnel telle que le coût d’opportunité, le coût immatériel, coût des externalités négatives, produits des externalités positives, coût d’acquisition et/ou produit de cession des titres conférant des droits de polluer, etc. Le véritable défi qu’introduit le management environnemental pour l’entreprise, c’est l’intégration de toutes ces métriques (coûts, budgets) et TDB environnementaux aux métriques et au TDB traditionnels business de l’entreprise.
En matière de système du contrôle de gestion, on constate deux grandes tendances chez les entreprises. La première tendance qui consiste à tenir séparément le système de CG traditionnel et celui du CGE. Alors, on peut se demander quelle est leur véritable efficacité synergique s’ils ne sont pas intégrés et se douter de la place de la performance environnementale dans la performance globale de l’entreprise (primauté de la performance financière sur la performance environnementale ?), ce qui n’est pas un avantage pour l’entreprise responsable devant la société et l’environnement.
En revanche, lorsqu’on intègre ces deux systèmes en un seul système de pilotage de la performance globale, on obtient un mode de pilotage plus riche, mais aussi plus complexe puisqu’il va conduire à une multiplication des indicateurs. Dans ce cas, le véritable défi pour l’entreprise est alors d’arriver à simplifier son mode de pilotage de façon pour avoir un tableau de bord maîtrisable à la fois pour les managers et pour les opérationnels de terrain dans les limites de leurs compétences.
En guise de synthèse, la prise en compte de la PE pose de nouvelles questions au système de contrôle de gestion, ou du moins, le pousse à revisiter ses vielles problématiques sous un nouvel angle. La réponse à la problématique posée met en relief le paradoxe lié à la mesure de la performance globale de l’entreprise ainsi qu’au mode de pilotage de cette performance. Les métriques environnementales sont difficiles à traduire en termes de coûts. Elles ne sont souvent pas additives pour former un seul indicateur synthétique. L’interprétation de ces métriques n’a pas la même signification chez toutes les parties prenantes. L’adoption de deux systèmes de pilotages risque de mettre en seconde place la PE par rapport à la PF.
Afin d’y remédier, nous pensons à prévoir dans la nomenclature comptable des codes de situation et de résultat qui permettront de véhiculer l’information environnementale (acquisitions (actif) et émission (passif) de titres et droits de polluer, compte de charge lié à la consommation d’énergie (carburant, électricité, eau, papier etc.), prise en charge du recyclage des déchets dans la comptabilité analytique. Egalement, créer un marché pour la négociation des titres et droits verts) et internaliser les externalités négatives (charge) et positives (produit). A la fin, la question sur des éventuelles solutions aux défis liés à la prise en charges de la PE dans la PG de l’entreprise par le CG reste ouverte pour toute tentative de
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