Les pays européens doivent-ils poursuivre leur ouverture économique ?

...

Aussi cette ouverture économique plus poussée pourrait nuire à la cohésion nationale des pays qui l’a mettrait en œuvre. En effet cela permettrait de développer un problème déjà présent actuellement à savoir les évasions fiscales des entreprises et des ménages riches qui leurs permet de ne pas participer aux frais des infrastructures publiques. Cela représenterait un manque à gagner colossal pour les Etats qui se verrait dans l’obligation d’exercer une pression fiscale disproportionnée par rapport aux revenus des ménages pour essayer de combler ce vide, provoquant une baisse du pouvoir d’achat des ménages qui ont un sentiment d’injustice pleinement légitime puisqu’ils payent les conséquences de ces actions moralement discutables dont ils ne sont pas responsables. C’est le cas dans un pays comme la France qui voit tout son système social de solidarité subir d’importantes contestations du fait de ce problème, instaurant un climat de suspicion ou personne ne veut cotiser pour personne.

Egalement cette ouverture économique plus approfondie implique comme ce fut le cas dans les accords de libre-échange transatlantique, l’ouverture des marchés publics qui une fois ces accords ratifiés verront certains de leurs services se privatiser. Or cela pose un problème pour certains pays européens dont la France qui possède le plus vaste secteur public du monde, en France historiquement le secteur public accompli des missions comme l’éducation qui est un principe ontologique, fondamental dans l’épanouissement de la République, et le fait que ces missions soient confiées à l’Etat est une garantie de performance car ses intérêts ne sont pas uniquement financiers mais plutôt la volonté d’assurer des prestations de qualité à ses citoyens. Ce qui n’est pas le cas des entreprises privées qui sont régis par l’appât du gain et plus efficace en termes de minimisation des couts même si cela doit se faire aux dépends de l’aspect qualitatif. Ainsi les pays européens ont plutôt intérêt à protéger tout un ensemble de secteurs essentiels comme l’éducation la culture ou même l’agriculture, et de pouvoir préserver ses normes sociales environnementales et sanitaires ce que ne garantit pas l’ouverture économique approfondie.

En conclusion nous sommes en mesure d’affirmer que si les pays européens ouvraient davantage leurs économies, au-delà du fait que ces pays sont dans des situations initiales complètements différentes et que par conséquent les attentes diffèrent selon les pays européens, cela pourrait être bénéfique a bien des égards. En revanche ce processus a des effets curieusement antinomiques car il possède également des effets pervers. Ainsi les pays européens peuvent tout à fait ouvrir davantage leurs économies mais ils ont plutôt intérêt à protéger tout un ensemble de secteurs essentiels comme l’éducation ou la culture, et de pouvoir préserver leurs normes sociales environnementales et sanitaires pour pouvoir sauvegarder leurs cohésions nationales ce que ne garantit pas forcement l’ouverture économique approfondie.