Dossier Forces et Comportements Politiques en Europe
Par Plum05 • 19 Octobre 2017 • 2 040 Mots (9 Pages) • 863 Vues
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Pourtant, une crise économique dévastatrice accompagnée d'une gestion d’austérité de celle-ci, et un cycle plus large des mobilisations, rencontrent deux contextes qui favorisent les mobilisations. Cependant, paraphrasant Marx, « la révolution arrive quand personne l’attend ». En fait, il est presque impossible d'imaginer l'émergence de ces mouvements quelques semaines ou même quelques jours avant qu'ils aient commencé. Pour le cas de l'Espagne, la répression d'une manifestation à « Puerta Del Sol » quelques jours avant le 15 - M aurait fut le catalyseur qui a permis des mobilisations de déclenchement.
En Grèce, au contraire, il y a eu un cycle de protestations puissante en 2010, avec des manifestations et des grèves, dans lesquelles près d'un tiers de la population grecque a participé (Rudig & Karyotis, 2014). C’était, dans ce cas, l'annonce d’un nouveau paquet d'austérité le 23 mai qui a declanché le mouvement « aganaktismenoi » (Sotirakopoulos & Sotiropoulos, 2013).
En Espagne, le mouvement des indignés a émergé en occupant la place « Puerta del Sol », créant une espèce de " ville dans la ville " auto-organisé d'une manière horizontale, avec un fonctionnement en assemblés (Laraña & Díez, 2012).
La composition des mouvements présente des variations :
En Grèce, certaines attentes ont été confirmés tandis que d'autres hypothèses importants ont été remises en question : En 2010 il y avait une croissance significative de la participation des femmes à des grèves. De plus, les personnes de tous les âges ont participé, étant le groupe d’un âge moyen (45-54 ans) entre les plus participatives. Néanmoins, l'implication dans les protestations est l'une des principaux facteurs d'engagement de la société grecque. Donc, les jeunes, les hommes, personnes de gauche, les valeurs post-matérialistes et l'enseignement supérieur ont tendance à participer plus dans ces mobilisations. Également les employés à temps plein. Donc, l'approche des ressources à la mobilisation peut très bien expliquer la participation. Il est également intéressant de mentionner que l’évaluation " coûts-avantages " est important pour ceux qui se sont opposés à l’austérité, ont soutenu les protestations ou ceux qui ont protesté.
En Espagne, d'une autre part, les données disponibles des manifestations montrent que « la génération précaire » est présente à des niveaux assez importants (50,5 % des participants d'un échantillon de 4 démonstrations) : ce groupe est principalement composé par des jeunes avec des études supérieures (indépendants, avec des emplois précaires ou chômeurs) (Della Porta et Andretta, 2015). Le sexe n'a pas d'effet, tandis que l'âge et l'éducation ont une influence très importante (Calvo, 2013). Pourtant nous pouvons voir que deux caractéristiques socio-économiques contradictoires sont présentes dans le mouvement. Une proportion importante des participants a le niveau attendu de ressources, néanmoins, ils sont dans une situation économique plus favorable à s’abstenir de participer. Nous pouvons supposer, alors, que les griefs (au niveau macro et micro) et la nouveauté des formes de manifestation du mouvement, pourraient surmonter l'effet négatif des « outsiderness ». On pourrait dire que les personnes engagées dans des manifestations n’ont pas pu se trouver dans le lieu de travail et ils ont dû créer une communauté dans les places.
Les attentes de base des mouvements étaient, d'une part, un nouveau défi contre l'austérité et la libéralisation des services publics, et de l'autre, un chant pour la démocratie plus participative, ainsi que des réformes dans le système politique. Les deux élites politiques et économiques ont été accusés : « No somos mercancía en manos de políticos y banqueros " (nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des politiciens et des banquiers) était l'un des principales devises du 15 - M. Lorsque on regarde ses objectifs plus importants, nous pouvons voir les questions appartenant à l’échelle à la fois matériel et l'échelle de Inglehart post- matériel, comme le tableau ci-dessous indique :
[pic 1]
[pic 2]
Comme on peut voir, ces mouvements suivent, à un certain degré, la tendance proposée par Dalton d'un nouveau style de politique fait par les citoyens. Néanmoins, sa nature mixte à la fois en ce qui concerne leur composition et les objectifs principaux suggèrent qu'il est utile de les caractériser spécifiquement comme « mouvements de crise » en revanche des « nouveaux mouvements sociaux » (Rudig & Karyotis, 2014).
Pour terminer, dans les deux cas suivants, selon le schéma proposé par Kriesi, ces mouvements ont eu un impact dans l'arène électorale. Si le mouvement anti- austérité auraient eu plus d’amplitude que la base électorale de SYRIZA en 2010 (Rudig & Karyotis, 2014), dans les dernières élections grecques SYRIZA a obtenu la majorité et le traditionnel parti de centre- gauche, le PASOK, est finalement tombé. D’une autre part, en Espagne, après quelques années d'impasse et un cumule de protestations, Podemos a émergé en 2014, à partir d'un cycle accéléré de changements dans le système des partis, qui va se manifester dans les prochaines élections législatives.
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