Le quinquennat a-t-il modifié la nature de la Ve République ?
Par Junecooper • 29 Mars 2018 • 1 240 Mots (5 Pages) • 652 Vues
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- Des modifications secondaires
Dans la suite des modifications souhaitées, cette réforme sur le quinquennat affirme le rôle du président de la République et ceci au détriment du premier ministre. De plus, le pouvoir du parlement peut sembler diminué du fait de l’impossibilité de la cohabitation sauf erreur politique de la part du président (comme l’avait fait le président Jacques Chirac en 1997). Cependant le fait d’empêcher la cohabitation semble paradoxal avec le réforme elle même, en effet la mise en application du quinquennat est née de la cohabitation entre le président Jacques Chirac et son premier ministre Lionel Jospin. C’est d’ailleurs ce dernier qui met un point d’honneur à faire cette réforme et c’est le président qui est contraint d’accepter.
Comme dit dans l’introduction la Vème République a toujours oscillée entre deux orientations possibles, l’une parlementariste et l’autre présidentialiste. Cette réforme met en exergue le rôle dominant du président et de ce fait éloigne la Vème République d’un possible régime parlementaire. Cependant, la France n’est pas un réel régime présidentialiste, elle a juste une tendance à promouvoir le président face au parlement mais pour qu’il soit complet d’autres réformes devraient êtres mises en place et pour certains la mise en place du quinquennat est insuffisante. Peut être était-elle une prémices à des réformes présidentialistes ?
- Une réforme potentiellement incomplète
- Des conditions d’application
La mise en place du quinquennat implique quelques adaptations au sein des institutions françaises comme par exemple la simultanéité des élections présidentielles et parlementaires, ce dont ne voulait pas le président Georges Pompidou en 1973. En effet il doit y avoir coïncidence des majorités pour éviter une cohabitation. L’organisation des élections en simultané est donc indissociable du principe du quinquennat. Cependant, si le président de la République Georges Pompidou était contre cette idée ce n’est pas par pur caprice mais parce qu’il redoutait un désintérêt de la population pour les élections parlementaire face à l’élection du président qui est le suffrage le plus populaire. De ce fait peut être que l’ancien président se méfiait d’une hyper-présidentialisation du régime au détriment du Parlement qui à l’image des élections ne serait qu’au second plan, pour l’opinion publique tout du moins.
- Une réforme à conjuguer
Aujourd’hui encore la question du quinquennat n’est pas vraiment close, en effet lors de la promulgation de la loi constitutionnelle n°2000-964 relative à la durée du mandat présidentiel, le président Jacques Chirac avait utilisé l’expression « quinquennat sec » ce qui signifiait pour lui qu’il acceptait de réduire la durée du mandat mais que se serait la seule réforme qui aurait lieu. Cependant, certains hommes politiques de nos jours comme d’hier considèrent que la réforme du quinquennat n’est que la première pierre d’un ensemble de réformes constitutionnelles. En effet, dès sa promulgation le premier ministre de l’époque Lionel Jospin défendait l’idée qu’en faite ce n’était que le point de départ de réformes plus importantes du système constitutionnel. Ainsi, ce dernier comme un candidat pour l’élection présidentielle du 6 mai 2012, François Hollande, souhaitent une réforme sur le non cumul des mandats.
Par conséquent, le quinquennat a bel et bien modifié les institutions de la Vème République en profondeur tout en la dirigeant vers un régime plus présidentialiste que parlementaire. De plus des questions peuvent être posées quant à des possibles futures réformes qui suivraient cette réforme importante de notre Etat.
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