Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

Sujet : Est-il dans la nature humaine de faire la guerre ?

Par   •  14 Juin 2018  •  2 832 Mots (12 Pages)  •  1 098 Vues

Page 1 sur 12

...

De second abord, et en tant qu'antithèse, nous exposerons le fait que la guerre n'est pas un phénomène naturel chez l'homme. En effet, pour certains auteurs, le fait de se battre n'est autre que volontaire, et dû à la vie en société : autrement dit, une certaine lutte pour accéder au pouvoir, consciemment voulu par les individus. Même, la guerre peut être culturelle. Chez l'humain, la lutte pour la vie et la liberté prend la forme de conflits assassins. Ce « vouloir-vivre » qui est la volonté de l'espèce humaine, conduit les créatures à entrer en guerre.

Emmanuel Kant fut un très grand auteur, du fait que son parcours était tel qu'il pouvait défendre plusieurs thèses. Dans son ouvrage Les Fondements de la métaphysique des mœurs ,(1785), l'auteur a un autre point de vue : pour lui, la guerre est aussi un phénomène volontaire, et donc, un produit de l'homme, ce qui supprime distingue clairement la guerre de la nature humaine. En effet, dans sa vie, un individu se doit de respecter en l'autre sa dimension de sujet. En effet, Kant cherche à définir l'essence du vrai devoir, qu'il met en évidence à travers une forme spécifique d'injonction morale qu'il nomme Impératif catégorique. Celui ci symbolise donc le devoir des hommes en faisant appel à la raison et sans conditions, sans intérêts extérieurs à lui même, d'où sa qualification de « catégorique ». Donc, le fait d'entrer en conflit avec les autres serait d'une certaine rareté et l'homme le ferait à contre cœur, et ne respecterais pas son impératif catégorique, basé sur certaines valeurs. Mais l'auteur, avant de discuter de cet impératif, en avait déjà imaginé un avant goût : l'impératif hypothétique. Celui ci est l'inverse du premier : il désigne un devoir fait pour autre chose que par respect pour la loi morale (par exemple, un commerçant est honnête pour conserver ses affaires). Autrui prend dans l'exigence morale de l'impératif catégorique la figure de la personne humaine que je me dois de respecter en ne la traitant pas comme instrument (= en la combattant notemment en temps de guerre ou de conflit). Autrui est donc, comme moi même, un être que je me dois de respecter en temps que sujet moral, en tant que conscience et être de liberté. Nous en déduisons que faire la guerre selon Kant est également une forme de surpassement personnel : Les hommes se devant le respect, surpassent les valeurs humaines pour les intérêts à défendre en temps de guerre. Kant s'est donc interrogé sur ce que pourrait être une loi déterminée par une volonté bonne, absolument et sans restriction. Une telle loi ne serait motivée par aucun intérêt, ni inclination, ni impulsion personnelle, donc ni penchant, ce qui est paradoxal face à la première thèse sur la nature humaine, mais seulement par elle même.

A son tour, Rousseau voit la société comme produit du hasard. Un des ouvrages exposant sa thèse est le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, en 1755. Selon Jean Jacques Rousseau, la vie en société peut apparaître comme une contrainte artificielle, dont les hommes n'ont pas nécessairement besoin. De plus, la société générerait les inégalités entre les individus, faisant perdre à l'homme sa spontanéité naturelle. Plus précisément, Rousseau corrompt la nature de l'homme. En effet, l'auteur distingue deux états humains. Le premier désigne l'homme avant qu'il entre en société : l'état de nature. Celui ci n'a été vécu par aucun individu, c'est donc l'idéal de satisfaction du philosophe. Il désigne un homme tel un animal solitaire paisible, caractérisé émotionnellement par la pitié et l'amour. Puis, à partir du moment ou l'individu entre en société, il entre en état de dénaturation : son essence est modifiée (c'est à dire sa nature propre, donnant à l'homme sa réalité fondamentale). Le sentiment prédominant est l’orgueil,ce qui rapproche légèrement son analyse de celle de Hobbes, car ce trait de caractère est facteur de rivalité, autrui devient adversaire. Donc, pour Rousseau, le progrès humain est source de conflit et de guerre, celle ci n'est pas due à la nature humaine ou à quelque instinct naturel : l’homme progresse extérieurement, (la culture, les technologies, l'art...), mais sa paix intérieure régresse : en s'éloignant de son état naturel, il s'abaisse plus bas que la bête. Rousseau appelle ceci le concept de perfectibilité, ce qui est le contraire de perfection. On peut définir ce concept par le fait que l'état de nature ne peut pas se maintenir, mais il devrait, afin d'obtenir un monde meilleur : la transofmation d'un individu n'est pas une nécessite et aucune sociabilité naturelle de l'homme ne la justifie. Seul le hasard des circonstances est donc responsable de la naissance de la société (augmentation et rassemblement des hommes) et de l'invention, de la propriété.

Puis, en troisième point, nous pouvons dépasser le clivage. La guerre, selon nos arguments, apparaîtrait comme un phénomène culturel, politique ou économique, naturel ou non chez l'homme. Mais celui ci est spécifiquement humain. Parler de ''Guerre'' évoque rapidement des visions de conflits physiques et armés, elle serait synonyme de barbarie.

Montesquieu (1689 -1755) définit les lois, dans son ouvrage De L'Esprit des Lois comme les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses. De ce fait toutes choses (animaux, hommes, Dieu, etc.) ont leurs lois. C’est là la condition nécessaire pour que le monde, une fois créé, subsiste et ne s’effondre pas sur lui-même. L’existence de ces lois est donc prouvée par la persistance du monde. Les lois de la nature, qui précèdent les lois politiques sont celles qui régissent un homme avant l’établissement des sociétés. Quelles peuvent-elles être ?Cela revient à décrire l’état de nature, thème politique popularisé par Hobbes. A la différence de ce dernier, Montesquieu ne décrit pas celui-ci comme un état de guerre, dans lequel chaque homme serait un loup pour l’homme.Dans cet état, chacun se sent inférieur et fuit farouchement la compagnie des autres hommes. De ce fait, l’état de nature est un état de paix. Certes Hobbes demande pourquoi les hommes ferment leur maison à clé s’ils sont naturellement amis. Mais Montesquieu montre qu’il s’agit là d’une question mal posée : en effet, c’est là leur attribuer des éléments de la société civile (une maison, une clé), donc des désirs qui ne peuvent avoir lieu dans l’état

...

Télécharger :   txt (17.4 Kb)   pdf (81.7 Kb)   docx (17.3 Kb)  
Voir 11 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club