Le choc des civilisations, Samuel P. Huntington

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Existe-t’il une civilisation universelle (Chapitre 3, Ière partie)

→Etres humains partagent certaines valeurs de base, sorte de moralité minimale sur le bien et le mal.

●le terme « civilisation universelle » peut désigner les principes, valeurs et les doctrines auxquelles adhèrent nombre d’Occidentaux (et de représentants d’autres civilisations). C’est ce qu’on pourrait appeler la culture de Davos : chaque année une centaine de dirigeants d’entreprise, banquiers, hauts fonctionnaires, intellectuels et journalistes venant de divers pays se retrouvent au Forum de l’économie mondiale en Janvier à la Davos en Suisse. Partagent tous la même foi dans les vertus de l’individualisme, de l’économie de marché et de la démocratie politique.Pourtant loin de former une culture universelle, concernant seulement une élite

Consommation/ culture commune ?

→La diffusion des structures de consommation et de la culture populaire occidentale à travers le monde ne crée pas de civilisation universelle ! Plutôt « modes » qui vont et viennent sans changer la culture sous-jacente à la civilisation qui les adopte.

ex : durant des siècles le monde occidental s’est périodiquement enthousiasmé pour de nombreux emprunts aux cultures chinoises et hindoue.« L’essence de la civilisation occidentale, c’est le droit, pas le MacDo. Le fait que les non-Occidentaux puissent opter pour le second n’implique pas qu’ils acceptent le premier »Seule l’arrogance occidentale considère que l’occidentalisation des non occidentaux viendra par la consommation de leurs produits. Cette hégémonie encourage cependant les hommes politiques populistes non occidentaux à dénoncer l’impérialisme culturel occidental et à en appeler à la défense des cultures indigènes.

Langue Si une civilisation universelle émerge, une langue et une culture universelles tiendront à émerger. On peut croire que la langue mondiale est l’anglais. FAUX.

Au cours de l’histoire certaines langues sont devenues lingua franca (langue utilisée pour communiquer entre pays différents). L’anglais est en ce sens (historiquement après le latin puis le français) le mode de communication interculturel mondial comme le calendrier chrétien est le mode mondial de découpage du temps, les chiffres arabes le mode mondial de numération. Mais l’anglais utilisé comme mode de communication interculturelle : donc cultures distinctes. C’est un outil, non un vecteur d’identité li un lien communautaire.

ex : Inde : maintien de l’anglais comme 2e langue nationale témoigne de la volonté des pop ne parlant pas l’hindi de préserver leur propre langue et leur propre culture, ainsi que la nécessité pour l’Inde de rester une société plurilingue. De plus l’anglo-indien acquiert des spécificités régionales en s’indianisant : absorbé dans la culture indienne, tout comme le sanscrit et le persan jadis.

-Dans les sociétés non occidentales : 2 tendances opposées sont à l’œuvre : d’un côté l’anglais est de plus en plus utilisé à l’université pour former des diplômés à être efficaces dans la compétition commerciale, et de l’autre la pression sociale et politique conduit à utiliser de + en + les langues indigènes. Donc utilisation de l’anglais pour communiquer avec d’autres cultures est un moyen de préservation de sa propre culture. [pic 1]

→Idée selon laquelle le commerce réduirait la probabilité de guerre entre les nations n’est pas démontrée. On trouve des preuves du contraire : en 1913 le commerce international atteignait des niveaux record

→Séparation des pouvoirs : Dieu et César, l’Eglise et l’Etat, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel : voilà une forme de dualisme typique de la culture occidentale. Dans l’islam, Dieu est César, en Chine et au Japon César est Dieu, dans le monde orthodoxe : Dieu est au service de César. Conceptions qui diffèrent[GRATALOUP]

→caractère unique de l’Occident : combinaison de l’individualisme, corps intermédiaires, Etat de droit, pluralisme social…

Réactions à l’Occident et à la modernisation

-Le rejet : longtemps pratiqué par le Japon (jusqu’à la restauration de l’ère Meiji en 1868). Depuis le 20e s, le rejt total de la modernisation mais aussi de l’occidentalisation n’est guère possible. Seuls les fondamentalistes les plus extrémistes rejettent la mondialisation avec l’occidentalisation (Islam) : rejet peu viable et impraticable. Modernisation et occidentalisation pas désirables.-le kémalisme : consiste à adhérer à la fois à la modernisation et à l’occidentalisation. Fondé sur idée que modernisation est désirable + nécessaire, et que société doit s’occidentaliser afin de se moderniser. (plusieurs pays à la fin du 20e s). Pipes fait le même raisonnement en référence à l’Islam : « il faut donc reconnaitre la domination de la civilisation occidentale de façon à pouvoir apprendre d’elle »

-le réformisme : tente de combiner la modernisation avec la préservation des valeurs et culture indigène. Modernisation désirable et possible sans occidentalisation (qui n’est pas désirable)

Fait une courbe : première phase où occidentalisation favorise modernisation puis modernisation favorise la désoccidentalisation. Japon, Singapour, Taiwan, Arabie Saoudite et à un moindre degré l’Iran (efforts du Shah pour suivre la voie kémaliste ont suscité une intense réaction antimoderne et anti-occidentale) sont devenus des sociétés modernes sans s’occidentaliser.

→Même les anti-occidentaux et les extrémistes de la revitalisation des cultures n’hésitent pas à utiliser des techniques modernes pour promouvoir leur cause.→ Certains pays, comme la Russie, la Turquie et le Mexique, ont tenté de s’occidentaliser, au prix toutefois de déchirements qui ont souvent mis en échec ce processus.→Comme le disait Fernand Braudel il serait « infantile » de penser que la modernisation ou « le triomphe de la civilisation au singulier » mettra un terme à la pluralité des cultures historiques. La modernisation au lieu de cela renforce ces cultures et réduit la puissance relative de l’Occident.

Fondamentalement, le monde est en train de devenir plus moderne et moins occidental.

Synthèse autres parties :

Huntington lance à l’Occident un appel au ressaisissement. La survie de l’Occident dépendra de la capacité et de la volonté des Américains de réaffirmer leur identité