La démocratie, l'exercice du droit de vote
Par Christopher • 11 Février 2018 • 3 378 Mots (14 Pages) • 769 Vues
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- Le déclin relatif de l’actuel système de démocratie représentative
La qualité d’électeur détermine la reconnaissance du droit de vote. Dans un système où, comme en France, le vote est facultatif et non obligatoire, l’exercice de cette prérogative dépend de la volonté de chaque électeur. Les usages du droit ont alors varié au cours du temps. L’époque actuelle se caractérise par un déclin, certes relatif mais néanmoins réel.
- Le déclin de l’usage du droit de vote
Dans tous les types d'élections on décèle une même tendance à l'érosion de la participation électorale. Ainsi en dépit d'une hausse régulière de la compétitivité du système (multiplication du nombre des candidatures) et de la progression du niveau culturel moyen de l'électeur, l'usage du vote par le citoyen s'est raréfié. C'est le cas dans le monde entier. La manifestation électorale reste pourtant relativement élevée en France, bien qu'en déclin. Aucune autre activité politique (associations, manifestations, partis politiques) n'atteint un tel niveau. Lors du référendum du 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen, 69.4 % des inscrits sur les listes électorales sont allés voter. On a alors parlé d’une « exceptionnelle mobilisation ». Cependant, au début de la Vème République, les référendums gaulliens mobilisaient plus. Le référendum du 28 septembre 1958, 84.9% des électeurs inscrits. Lors des premières élections régionales en 1986, 78,2 % des électeurs inscrits ont voté, contre 62.1% en 2004. Lors des élections législatives, même constatation : 83.3% en 1978, contre « seulement » 64.4% en 2002. Les élections présidentielles démontrent également une diminution de l’usage du vote : Pour le 1er tour de 1965, première élection présidentielle, 84.7% des inscrits ont votés contre 71.6% pour le 1er tour de 2002. Cependant, malgré une augmentation régulière de la compétitivité du système (multiplication du nombre des candidatures) et de la progression du niveau culturel moyen de l’électeur, l’usage du vote par le citoyen a diminué. Cette tendance française correspond à une érosion générale dans le monde depuis les années 1990. En dépit d’un déclin avéré, la participation électorale en France reste relativement élevée.
- La relative force du vote
Le caractère universel du vote est avancé de telle manière que c'est comme si seule la souveraineté du nombre pouvait fonder la légitimité de l'action. On se trouve face à une réelle « civilisation du vote ». Celui-ci est avéré dans des sociétés très anciennes. Le vote devient le fondement de l'organisation du pouvoir grâce aux révolutions anglaises, américaine et française. D'abord perçu comme réservé aux meilleurs il s'étend petit à petit à tous et permet d'exprimer et de contraster valeurs, choix et conceptions du monde. Plus qu'un austère devoir à accomplir, il est dit par Philippe Braud que le citoyen vote par plaisir, il peut ainsi se sentir intégré dans la grande société d'hommes et de femmes, il exorcise ses peurs et angoisses du désordre et du conflit par la libération de ses expressions. Il a pour un dimanche l'impression de pouvoir entrer « dans la sphère prestigieuse et auréolée de mystère du pouvoir ». Bien que faisant l'objet d'une forte connotation symbolique, le vote être perçu comme « routinisé » à travers justement tous ses aspects prédéfinis. On peut alors définir le vote davantage comme moyen (le geste électoral) que comme finalité (le choix électoral), faisant de l'acte électoral le lieu même du processus d'intégration civique. Olivier Ihl en dit « Si l'on vote pour un candidat, l'on vote plus encore pour l'institution même du vote ». Les sociétés démocratiques défendent un idéal de participation politique à la fois civique, rationnel et individuel dans un monde pacifié, régulé et légitimé. Michael Walzer note que « les citoyens entrent dans le forum politique exclusivement avec leurs arguments : tous les biens non politiques - armes et portefeuilles, titres et grades - doivent être laissés aux vestiaires. C'est la marque d'une intégration civique réussie. Le vote est de moins en moins un devoir mais de plus en plus un droit dont on décide librement l'usage. Il est devenu l'acte individualiste par excellence, acte politique dont la nécessité se mesure à l'efficacité qu'on peut en attendre et qui est utilisé comme un moyen parmi d'autres au sein d'un répertoire d'action de plus en plus diversifié.
Cependant, il est important de noter qu’une meilleure représentation du pluralisme des courants politiques à l’Assemblée nationale est nécessaire.
- La nécessité d’une meilleure représentation du pluralisme des courants politiques à l’Assemblée nationale
- Les limites de l’actuelle démocratie représentative malgré la reconnaissance du vote blanc (loi du 21 février 2014)
La démocratie représentative montrerait ses limites. L’avancée que devait constituer dans ce contexte la reconnaissance du vote blanc par la loi du 21 février 2014, n’a, en outre, été que limitée. Certains auteurs mettent toutefois en garde contre un recours abusif, en substitution, au mécanisme de la démocratie directe.
- Des limites
Une des limites de la démocratie représentative tiendrait au système de participation. L a représentation politique apparaît pour certains comme un pur sophisme, notamment car une fois élus, les gouvernants ont peine à accomplir les promesses qu'ils avaient énoncées et qui les rendaient représentatifs d'une opinion. Cette institution était perçue par les auteurs dits « classiques » tels qu' Hegel dans la Constitution allemande comme « un principe de l'opinion publique, elle fait aujourd'hui partie de la saine raison humaine ». Comment expliquer une telle discordance entre l'enthousiasme exprimé par les auteurs classiques et le désamour le désintérêt ou la résistance par l'abstention qui se montre aujourd'hui ? Il est incontestable que cette institution ait- été utilisée en sens contraire des conventions et usages que les fondateurs y attachaient, comme la perspective de sélection de l'élite dirigeante qui reposait sur l'obligation de la confiance mise à mal par les aléas politiques puis par nombre d'interprétations
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