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Histoire de la vie politique.

Par   •  15 Juin 2018  •  37 920 Mots (152 Pages)  •  729 Vues

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II/ L'Etat moderne : une invention contre-naturelle

1/ L'Etat dynastique, ancêtre de l'Etat moderne

Politique contre-nature car invente quelque chose de nouveau, complètement façonné par l’Homme, invente comme dit Bourdieu une fiction juridique, avec règles différentes de la nature. Droit = rempart à la nature -> entreprise de dénaturation. Dans certains débats, on met en avant idée de nature (mariage pour tous, conception in vitro…), or il faut garder le présent à l’esprit et que la société et donc tout l’ordre politique et tout le droit sont choses que nous avons créés pour faire remparts face a nature. Donc État construit pour faire mourir dynastique.

N’allons-nous pas trop loin parfois dans exercice de la contre-nature au point de remettre en cause existence ? État construit contre la nature mais État dynastique prenait sa force dans la nature car transmission naturelle du pouvoir. Donc transmission héréditaire du pouvoir permet que cela dure. Richesse publique et privée se confondent. Au Moyen-Age, aucune séparation entre le pouvoir public et privé, donc le roi a le droit de dire ça. Mais État se met en place à l’encontre de ce modèle. Comment État d’aujourd’hui va naitre ? Car on va abandonner État dynastique, nouvelles règles, nouvelles normes. État dans lequel quelque chose sera plus important que le roi lui même : le Royaume.

L'Etat moderne à proprement dit a été construit contre-nature. En effet, il s'est progressivement institué en faisant mourir petit à petit un Etat qui existait déjà et que l'on appelait l'Etat dynastique. Cet Etat dynastique puisait, en effet, sa force de la nature elle-même. Pourquoi ? Parce que l'Etat dynastique se résumait en une transmission naturelle du pouvoir. Tout d'abord, une première transmission du pouvoir par délégation (de Dieu au Pape puis du Pape au Prince) et, par suite, une seconde qui prend place suite à la mort du Prince en question. En effet, ce dernier transmet "naturellement" le pouvoir qui lui fut octroyé. Des choses "naturelles" permettent, en conséquence, de déterminer le successeur : l'aîné mâle (puisque les filles ne figurent généralement pas dans les lois de succession). Si le roi n'a pas de fils, il cherchera alors l'aîné mâle le plus proche : un frère, un oncle, etc. Ce sont donc les liens familiaux et génétiques qui permettent de transmettre le pouvoir de façon naturelle dans l'Etat dynastique. Par ailleurs, il est impératif de noter que tous ceux qui étaient proches du pouvoir étaient forcément liés au roi. Subsistait, par conséquent, dans le modèle dynastique, une profonde confusion entre le public et le privé, entre la poche du roi et celle du royaume. La gérance était donc familiale, privée et non publique. Nous aurons avec l'Etat moderne un nouvel ordre, de nouvelles personnes, une nouvelle race de gens qui ne sont pas au service du roi et ne lui sont en aucun cas liés, mais au service du Royaume, au service d'une administration.

Remarque : le roi qui travaille à faire passer un Etat dynastique à un Etat moderne causera sa perte.

2/ De l'Etat dynastique à l'Etat moderne

Bourdieu : monument de la socio française. Thèmes : habitus, reproduction sociale, administration et bureaucratie. But : faire comprendre comment on passe État dynastique a État moderne ou bureaucratie. Prend en compte État moderne -> contre-nature. Nous sommes dans l’État, cf Thomas Bernard cité par Bourdieu, « des gens qui servent la contre-nature ». En tant que citoyens, nous manquons de recul pour parler de l’Etat.

Pour Hobbes, à l'état de nature, nous avons des Hommes qui sont exclusivement mus par une pulsion interne qui est le "conatus" et qui nous pousse à vouloir rester en vie. Nous faisons donc ce qu'il faut pour notre survie. Mais comme il existe un tel impératif naturel qu'est la survie, il m'appartient de posséder tout ce qui peut me servir à ma survie : c'est le droit sur toute chose. C'est le fondement du droit naturel. Il existe donc un droit naturel d'emblée. Sauf que si on pousse le raisonnement jusqu'au bout, on ne cessera alors de se battre. Or si je persiste à me conformer à ce droit, je risque ma vie qui va contre l'impératif naturel qu'est la survie. On propose donc un moyen de survivre : le corps politique. Ils abandonnent le droit sur toute chose afin de disposer d'un droit qui concerne tout le monde, une force qui puisse imposer le respect. A ce moment, ils créèrent quelque chose de contre-nature qui est l'Etat. Rousseau : « Les meilleures institutions sont celles qui savent le mieux dénaturer l’Homme ».

Un capital économique, un capital financier, un capital symbolique, un capital de puissance physique, etc. Tout cela se trouvait, conformément au modèle dynastique, dans la maison du roi, dans sa famille élargie. Remarque : Nous retrouvons également l'idée de famille dans la théologico-politique où le père est Dieu. État dynastique ancré dans la naturalité. Pour Bourdieu K éco, culturel, économique, lié à la connaissance et militaire, concentré entre les mains du roi. Unité vient de la famille, Dieu est le père de la Nation. Transmission du pouvoir repose sur la reproduction avec le 1er mâle né dans la lignée -> fondement biologique. Stabilité/structure de l’institution doit aussi se reproduire. On retrouve habitus dans le reproduire (avocats de mère en fille) -> reproduction ensemble du système et des capitaux. Donc Etat dynastique complètement ancré dans la naturalité puisqu’il dépend d’un phénomène biologique.

La base de l'Etat dynastique est la reproduction, d'abord au sens biologique, mais dans une dimension plus grande, dans un Etat, dans l'ensemble du système des capitaux, qui se reproduit constamment et assure une certaine stabilité. L'Etat est ancré dans la naturalité puisqu'il dépend de la reproduction, dans les liens de sang. Par ailleurs, dans un Etat dynastique, sa concentration entre les mains d'une famille, a pour but de permettre, entre autre, de baigner ses membres dans une atmosphère de pouvoir. Toutefois, dans cette maison du roi, il y a quelque chose d'extrêmement intéressant. En effet, en dépit de la toute-puissance du roi, existe quelque chose qui le transcende : c'est la royauté, le pouvoir, une fonction qui survivra après lui et qu'il pourra éventuellement transmettre. Sous Philippe le Bel,

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