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Etat et liberté cas

Par   •  14 Mai 2018  •  1 351 Mots (6 Pages)  •  477 Vues

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différentes instances. Ainsi Montesquieu dans L’Esprit des lois, explique que le législatif, le judiciaire et l’exécutif doivent être séparés afin que l’équilibre des puissances soit garanti. Nous pouvons également remarquer qu’à l’extérieur d’un État, on peut créer une instance de contrôle, qui pourrait juger des lois, selon des principes dépassant les préoccupations de la société particulière et qui seraient rattachés aux droits relatifs à une nature humaine. Ainsi, après 1945, est née la notion de crime contre l’humanité et, avec elle, l’idée d’un tribunal international qui juge au nom des Droits de l’Homme.

B – Le contrat social, reste un idéal de liberté définie comme autonomie

Mais ces principes ne sont valables que pour un État déjà en place. Il faut également trouver un principe qui garantisse la préservation des libertés pour la formation même de l’État. Ainsi l’État doit répondre à ce que Rousseau dans le Contrat social appelle la « volonté générale », c’est-à-dire qu’il doit être l’expression de l’intérêt général. Il doit, selon l’idéal démocratique, représenter grâce au vote ce qui correspond le mieux à l’intérêt général. Mais être capable de voter en vue de l’intérêt général nécessite aussi d’avoir eu une éducation qui éclaire la raison du citoyen. La liberté des individus ne sera pas envisagée ici comme indépendance ou absence d’obstacle mais comme autonomie, c’est-à-dire capacité à se donner à soi-même sa propre loi, par le biais des instances représentatives. Ce n’est alors que parce que les hommes obéiront aux lois qu’ils n’obéiront pas aux hommes, et qu’ils seront préservés de toutes formes de soumission à des maîtres. Le contrat social ne peut être, comme l’entendait Hobbes, un pacte de soumission, il doit être selon Rousseau un pacte d’association.

II – L’Etat, abuseur de ses pouvoirs

L’Etat est garant de la liberté cependant il a tendance à abuser parfois de ses pouvoirs. Afin d’au mieux appréhender cette notion nous verrons que parfois un Etat social abusif serait pire qu’un Etat de nature (A), puis nous évoquerons qu’un Etat sans société est impossible la dissociation est improbable (B).

A – Un état social abusif serait pire qu’un état de nature

Rousseau, devant la survalorisation de l’exigence de sécurité, rétorque dans le Contrat social que, même si on « vit tranquille dans les cachots », cela ne suffit pas à s’y trouver bien. En effet, la liberté est l’essence de l’homme, et une liberté seulement pensée ne serait pas encore une véritable liberté. Or si l’absence d’obstacle peut être une condition de la liberté, ce n’est pas encore ce qui permet à l’homme d’agir selon son libre-arbitre, c’est-à-dire en étant à lui-même sa propre cause. On peut dans un régime despotique faire en sorte que les hommes ne s’agressent pas entre eux, ne soient pas une menace l’un pour l’autre, mais alors ils peuvent être confrontés à un danger bien plus important que la force individuelle d’autrui, la force publique (armée, police) contre laquelle individuellement ils ne peuvent rien, d’autant plus si l’État qui la sous-tend est injuste. En ce sens un état civil corrompu serait pire que l’état de nature et nous serions alors plus libres sans État.

B – L’Etat et la société, une dissociation impossible

Au risque de limitation des libertés individuelles, on peut revendiquer la création d’une société organisée sans ce qui peut être source de conflit, à savoir la propriété, et selon un principe d’association volontaire à plus petite échelle comme des mutuelles ou des coopératives. Ainsi l’idéal de l’anarchisme politique s’appuie sur le refus de tout principe extérieur d’autorité religieuse ou politique, « ni Dieu ni maître », afin de préserver les libertés individuelles dans toutes leurs dimensions (de pensée et d’action). Proudhon affirme en ce sens que « le plus haut degré d’ordre dans la société s’exprime par le plus haut degré de liberté individuelle, en un mot par l’anarchie ». Cet idéal d’une société sans État où règnerait une liberté intégrale aurait pour contrepartie de laisser les hommes régler leurs différends par la seule force physique individuelle.

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