Enjeux et débats économiques européens
Par Andrea • 29 Avril 2018 • 8 418 Mots (34 Pages) • 418 Vues
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3) A l’ opposé de cette vision classique du chômage, vision fondamentalement libérale au sens 1er du terme, nous exposerons celle de Keynes, celui-ci considérant et livrant des éléments d’analyse visant à montrer que le chômage est avant tout involontaire. Nous verrons que si Keynes reconnait qu’une part du chômage involontaire peut s’expliquer en des termes classiques (rigidité à la baisse des salaires), il tient avant tout aux incertitudes du cycle des affaires et reste fondamentalement tributaire des anticipations faites par les firmes quant àleurs débouchés, déterminant leurs besoins en main d’œuvre. Le chômage tiendra ici avant tout à d’éventuels problèmes d’insuffisance de la demande, pouvant justifier certains programmes de relance économique ; mais pas vraiment à un problème de cout du travail et pas, en particulier, à un problème de chômage.
Dans la continuité, et bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’analyses strictemernt keynésiennes, nous verrons quelles théories expliquent qu’il existe du chômage Classique ou non keynésien, c'est-à-dire non lié à une insuffisance de la demande, mais sans qu’on puisse classiquement en rejeter la faute, comme le font les Classiques, sur l’état (à travers sa possible volonté d’imposer un taux se salaire minimum par exemple) ou encore sur les syndicats ‘à travers leurs luttes pour défendre les travailleurs et leurs salaires en particulier, sur un mode collectif conforme à l’adage qui veut que « l’union [fasse] la force »).
- Théorie dite du « salaire d’efficience », montrant que ce sont les entreprises, elles-mêmes, qui sont à l’origine de taux de salaire fréquemment supérieur aux taux supposés mettre fin au chômage.
Les gens les plus formés sont moins au chômage mais quand ils y sont, leur période de chômage est plus longue car ils ont le temps de chercher un job qualifié en fonction de leur souhait quand ils ont mis de l’argent de coté.
France ½ point de taux d’inflation.
Le marché lui même peut créer du chômage par une concurrence non parfaite.
Les Classiques ne veulent pas de SMIC.
4) Enfin, et en lien avec l’ensemble des points de vue théoriques que nous aurons exposés, nous traiterons des questions/problèmes suivants :
4.1 – Des salaires minima tels qu’ils existent dans divers pays : est-ce une force ou une faiblesse ? Et, le cas échéant, à quels niveaux ? Est-ce notamment un problème pour la compétitivité des pays qui les ont instaurés ? Si oui, de quelle compétitivité parle-t-on ici ? Cela nous permet donc d’aborder la notion de compétitivité, sur quoi repose-t-elle, en quoi certains pays qui ont un salaire minimum ne semblent pas en souffrir, etc. En bref, et plus largement, la compétitivité est-elle seulement un problème de cout du travail, notamment peu qualifié puisque les salaires minimum visent…
Au delà de la question de l’impact plus ou moins négatif, et parfois inexistant, voire >0, des salaires minimum sur la compétitivité des pays (puisque beaucoup dépend de la structure et du positionnement industriel des pays), y-a-t-il, ou non, des aspects positifs quant au fait d’avoir un salaire minimum servant de référence à quantité de rémunérations ? Y-a-t-il en particulier des propriétés d’anti-cyclicité ?
4.2 Dans le même esprit, nous traiterons ensuite du financement des systèmes d’indemnisation du chômage et plus largement de la protection sociale, en lien toujours avec la question de compétitivité des pays. Dans quelle mesure faut-il réformer les modes de financements de ces systèmes en lien avec la performance relative de tel ou tel pays par rapport à ses concurrents ?
4.3 Enfin, nous aborderons la question des effets dés-incitatifs, ou non, des systèmes d’indemnisation du chômage. Dans quelle mesure est-ce un encouragement à la paraisse comme on l’entend souvent ? Ou est-ce un cout inévitable à assumer dans un environnement toujours plus mouvant ou les transitions intersectorielles vont s’accélérant, permettant aux individus écartés par telle mutation –voire disparition- de secteur, de trouver les jobs qui leur vont le mieux, au bénéfice de la collectivité dans son ensemble, grâce à de meilleurs appariements (une meilleure adéquation) entre jobs et individus devant retrouver un emploi. Sur ce point, l’étude comparative des dispositifs d’accompagnement et autres systèmes d’indemnisation des chômeurs dans divers pays (USA, UK, Danemark, Allemagne ou Suède) pourra s’avérer utile.
I] Fonctionnement canonique du marché du travail
Pour comprendre le fonctionnement du marché du travail, le plus simple est de partir de sa représentation graphique, ou :
- DL représentera la demande globale de travail émanent des entreprises ayant des besoins en main d’œuvre et placées, par hypothèse en situation de CPP (Concurrence Pure et Parfaite) : i.e. se faisant concurrence à la fois sur leurs marchés, mais aussi pour recruter de la main d’œuvre, quelle qu’elle soit : des ouvriers, des employés, des commerciaux, des cadres, des ingénieurs, des dirigeants.
- OL représentera l’offre globale de travail émanent de l’ensemble des travailleurs d’un même niveau de qualification/compétences et ayant besoin de travailler, placés, la aussi par hypothèse, en situation de CPP entre eux sur leurs marchés respectifs.
- Les quantités de travail « L » qui seront effectivement demandées, offertes, et finalement échangées contre rémunération, sur le marché du travail seront portées en abscisse du graphique.
- Le taux de salaire réel « W/P », avec W : le taux nominal (ou monétaire) et P : le niveau (ou indice) des prix, sera, quant à lui, porté en ordonné. y figurera notamment la représentation graphique suivante du marché du travail.
[pic 1]
Explications et commentaires :
A) A propos de la fonction d’offre globale OL :
A.1 Elle débute à un taux de salaire (W/P)R, dit de réserve, en deçà duquel, même le travailleur le « moins » exigent, comprenez le moins « gourmand » en termes de rémunération, ou le plus nécessiteux…, préféraient renoncer à travailler si le taux proposer devait ainsi être inférieur à (W/P)R.
A.2 Elle est continuellement croissante du salaire réel (W/P,
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