Elon Musk, le rôle du manager.
Par Ramy • 27 Mai 2018 • 1 829 Mots (8 Pages) • 566 Vues
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2. Peter Drucker a décrit le manager comme un gestionnaire. Le manager doit fixer des objectifs, analyser et organiser les activités, motiver et communiquer avec les collaborateurs et les équipes, mesurer et contrôler le travail et développer et former le personnel. Il a une forte dimension humaine, il anime des équipes.
Elon Musk est « un excellent chef d’orchestre, capable d’intégrer de manière magistrale ingénierie, design, logistique et distribution dans un modèle d’affaires réaliste » (Jean-Louis Gassée). En effet, il motive ses collaborateurs en permanence, même après un crash. Il considère que les objectifs qu’ils visent sont assez importants pour risquer des gros échecs, il a la folie du contrôle et du design et l’obsession maladive du détail. Musk dit de lui-même qu’il est un « nano-manager ». Il veut tellement contrôler son travail et ses équipes qu’il peut aller jusqu’à choisir les acronymes que ses ouvriers ont le droit d’utiliser dans ses sociétés. Il a imposé que ses voitures devaient avoir des poignées de porte rétractables ou qu’elles devaient avoir des ouvertures de portes en ailes de faucon. Outre son obsession, il développe son entourage en s’entourant de collaborateurs prêt à aller « aux portes de l’enfer » pour lui. C’est un manager sans états d’âmes qui dirige et anime ses équipes avec comme seul mot d’ordre, la perfection.
Warren Bennis et Burt Nanus a décrit le manager comme un leader. Le manager doit donner des directives, définir un objectif, donner un sens à l’action, créer et maintenir un sentiment de confiance, prendre des risques, susciter l’espoir et l’optimisme qui permettent la réussite. Il faut une introduction d’une dose d’incertitude dans l’organisation pour faire émerger l’innovation.
Musk a une confiance en lui gigantesque, il a la conviction quasi messianique qu’il peut changer le monde. Pour cela il prend des risques (mise sa fortune dans des projets en apparence voués à l’échec). Il a une inébranlable certitude de réussir et il persévère dans tout ce qu’il fait ce qui a conduit Tesla à valoir autant en bourse que Renault et Peugeot réunis. Il suscite l’espoir en promettant la lune avec son optimisme. Son aventure entière est un message d’espoir pour tout le monde. Musk pense qu’une nouvelle révolution industrielle pointe le bout de son nez et que rêver de grands projets n’est pas interdit. La seule ambition qui le pousse est de réduire le réchauffement climatique. Musk associe sa réussite à une approche originale de l’innovation en 4 piliers : l’obsession de la question (« trouver la question est plus difficile que de trouver la réponse. Si vous pouvez formuler correctement la question à un problème posé alors la solution jaillira naturellement »), le passé est mauvais conseiller (il ne faut pas raisonner par analogie du passé mais résoudre les problèmes en repartant des vérités de base comme la physique et les sciences), la tactique de la critique (demander à ses proches ce qu’ils n’aiment pas sur ses produits, la critique négative) et la théorie du chaos (Elon Musk a dit : « il faut surtout laisser de la place à l’échec. Car une innovation par nature entraînera de nombreux dysfonctionnements »).
Malgré tout ses défauts, Musk est optimiste et volontaire et pense que la foi en la technologie permet d’améliorer la condition de vie de l’homme et que les choses rendues possibles, bien qu’elles nous paraissent ridicules, seront indispensables à l’homme de demain.
Henry Mintzberg a décrit le manager comme un gestionnaire et un leader. Le manager a 3 rôles : interpersonnel (il est agent de liaison entre l’extérieur et l’intérieur de l’entreprise), informationnel (au centre du système, il collecte et diffuse l’information) et décisionnel (il s’adapte à l’environnement, prend des initiatives de projets, répartit les ressources et négocie).
Le rôle interpersonnel est pleinement rempli par Elon Musk, il encourage ses collaborateurs, il est la façade entre les ingénieurs qui réfléchissent à ses projets et l’extérieur. Avec sa grande connaissance des sciences, il sait ce qu’il est produit dans ses usines et parle avec ses ingénieurs avec aisance. Avec son obsession du contrôle, il est le centre des informations, tout doit passer par lui jusqu’à l’utilisation d’acronymes. Il contrôle toutes les étapes de production jusqu’à la vis dans le pare-soleil. Il a aussi un rôle décisionnel, c’est lui qui donne les objectifs et les initiatives de projets comme faire baisser le prix de la Tesla Model 3 et de commercialiser des Bowerwall permettant aux résidences et aux entreprises de stocker l’électricité solaire. C’est lui qui négocie avec l’extérieur pour avoir des subventions. De plus, c’est lui qui a pris la décision d’utiliser le plus de ressources internes afin de réduire les coûts de production.
En conclusion, Elon Musk a réussi à atteindre le niveau de Steve Jobs même si sa réussite paraît plus spectaculaire mais aussi plus fragile. En effet à cause de ses nombreux fronts à gérer, il ne peut pas être indépendant. Avec sa nouvelle méthode de management, il ne rentre pas tout à fait dans la description du manager de Drucker, de Bennis et Nanus ni celle de Mintzberg. Donc Musk a su tirer avantage de ses nombreuses connaissances pour créer sa propre définition du management et sa propre méthode de manager.
Sources :
https://philippesilberzahn.com/2011/02/28/comment-entrepreneurs-pensent-agissent-principes-effectuation/
https://philippesilberzahn.com/2016/04/04/elon-musk-possibilite-optimisme/
www.industrie-techno.com/tesla-paypal-spacex-les-quatres-principes-d-innovation-d-elon-musk.28244
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