Cas promoges GRH
Par Ninoka • 14 Février 2018 • 2 290 Mots (10 Pages) • 1 658 Vues
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Christian Vallade précisa que cette candidature recevait pleinement l’assentiment de l’équipe, pour qui seul Michel Chevalier saurait assurer la continuité de l’esprit et de l’activité originale de Promoges. A la fin de la réunion Michel Chevalier annonça que si sa candidature ne devait pas être retenue, il le comprendrait, mais il y verrait un manque de confiance de la part du CA et il serait contraint de présenter sa démission.
Cette insistance de l’équipe et le « chantage » de M. Chevalier déconcertèrent le président et Lucie Liègois qui, bien qu’ayant réaffirmé leur intention d’aller jusqu’au bout de la procédure envisagée avec le conseil, avaient le sentiment désagréable de s’être faits débordés par une équipe bien déterminée dans ses objectifs. Conscient d’avoir jeté le désordre dans le fonctionnement d’une structure encore trop jeune pour vivre des ruptures sans traumatisme, Lucie Liègois se demanda un instant si, dans la précipitation, le conseil avait bien évalué les termes et les moyens de sa succession. Interrogée par le président sur la candidature de Michel Chevalier, elle livra son sentiment en ces termes :
« Michel a de réelles qualités et c’est sans doute le candidat naturel de l’équipe. C’est un excellent technicien, il connaît parfaitement et mieux que quiconque ici les procédures de dossiers de création d’entreprise, il est le seul à pouvoir établir un solide diagnostic de faisabilité ou une analyse financière complète. Je le vois moins, par contre, dans un rôle de représentation et d’animation, je crains aussi qu’il ne puisse canaliser la personnalité de Christian ».
Un premier tri des candidatures externes permit de mettre en évidence trois candidats dont les profils professionnels et les exigences salariales semblaient correspondre aux définitions retenues par la CA.
Contactés par Lucie Liègois, seuls deux candidats donnèrent suite à la proposition de rencontre et acceptèrent un rendez-vous.
Le premier entretien, conduit par Lucie Liègois et le président du CA, ne fut guère concluant. Trop d’éléments se révélaient négatifs dans cette candidature et la conclusion de ne pas lui donner suite s’imposa facilement au terme de l’entretien.
Par contre le second candidat, fort d’une double expérience de conseil dans une chambre des métiers et de direction dans le secteur associatif, présentait un certain nombre d’atouts qui le désignaient quasiment comme l’oiseau rare tant évoqué au début de ce recrutement.
A l’issue de cet entretien le président organisa une rencontre entre le candidat inespéré et certains membres du CA. La première impression fut tout à fait confirmée et partagée par les membres du conseil. Les compétences de Gérard Dunod s’accordaient parfaitement avec les exigences techniques de la fonction et son « équation personnelle » ne pouvait que susciter l’adhésion et la collaboration de l’équipe et donc dissiper tout malaise. Bien décidés à s’orienter vers le recrutement de G.Dunod, Lucie Liègois et le président du CA estimèrent toutefois nécessaire d’organiser une rencontre avec G.Dunod et le reste de l’équipe.
Cette rencontre tourna vite à la catastrophe. Aucun des arguments qui avaient convaincu les membres du CA, 48 heures auparavant, ne put résister au flux de critiques de l’équipe et en particulier de C. Vallade, institué une fois encore porte parole des permanents. Se défendant de faire preuve d’agressivité envers le candidat C. Vallade insista à nouveau sur le fait qu’un recrutement externe risquait de casser une dynamique ayant montré son efficacité depuis deux à trois ans.
Les motivations de Dunod ne semblèrent toutefois pas trop éprouvées : il avait été étonné de la réaction un peu radicale de l’équipe, mais la considérait finalement comme le signe d’une bonne cohésion et d’une aspiration à adopter un mode de fonctionnement collégial.
Devant une telle résistance de l’équipe, Lucie Liègois, elle, était moins optimiste, elle confia même son inquiétude au président en lui conseillant de renoncer au recrutement externe. Après tout l’équipe tournait bien et ce qui semblait manquer aujourd’hui à M. Chevalier pour faire un bon manger se révélerait peut-être en situation.
Un mois après la première réunion, le président semblait être revenu au point de départ.
Finalement le CA décidait, à l’issue d’une séance mouvementée, ou 2 administrateurs (dont le vice-président) donnèrent leur démission, de confier le poste de direction à M. Chevalier en précisant qu’à la fin 1999 il serait procédé à un audit des structures afin d’évaluer le nouveau fonctionnement de Promoges.
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Annexe 1 : l’équipe Promoges au 01/12/1998.
Lucie Liègois
32 ans, célibataire, diplômée de l’ESC Rouen 1989. Attachée au contrôle de gestion et déléguée de secteur dans deux filiales du groupe Gexeco, elle crée Promoges en avril 1992. Elle assure la direction de Promoges ;
Archétype du créateur d’entreprise, a le profil du leader charismatique et battant.
Elle sait susciter l’enthousiasme et l’adhésion de son entourage grâce à un bouillonnement d’idées. Très conviviale, elle sait convaincre mais aussi écouter ;
Salaire 200 000 francs/an
Michel Chevalier
28 ans, marié, un enfant.
Titulaire d’une maîtrise de sciences et techniques financières depuis 1991, il a travaillé un an et demi dans un centre de gestion agréé avant d’être recruté par Lucie Liègois en janvier 1994.
Il s’occupe principalement du montage des dossiers (économiques et financiers) de création ainsi que du suivi de gestion des entreprises nouvellement créées. Il assure exceptionnellement quelques actions de formation.
Personnalité réservée, il a apporté à Promoges la rigueur et la méthode du technicien (de l’expert) et favorisé ainsi l’image du professionnalisme de l’association.
Salaire : 185 000 francs/an.
Céline Mathieu
34 ans, mariée, deux enfants. Titulaire d’un Bac G1 elle a interrompu pendant 6 ans
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