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Cas lactalis.

Par   •  28 Mai 2018  •  5 608 Mots (23 Pages)  •  1 035 Vues

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IV - Profil des dirigeants et stratégie actuelle

L’entreprise Lactalis est restée, tout au long de son fort développement, une entreprise très familiale. Les héritiers Besnier se sont succédés à la tête de l’entreprise, André, Michel et Emmanuel Besnier, l’actuel Président-Directeur-Général du groupe.

Tout au long de ces successions, l’identité de la firme n’a pas bougé. Lactalis n’oublie pas ses origines et conserve une forte identité française. Elle base toujours sa stratégie sur l’innovation, le respect de l’environnement, la sécurité sanitaire, la qualité, la croissance externe via les acquisitions, le développement économique des zones géographiques où l’entreprise est implantée, la diversification de ses gammes pour coller le mieux possible aux attentes des consommateurs de chaque pays.

Le système de gouvernance

I - Les parties prenantes internes

Les parties prenantes internes sont généralement les actionnaires, les dirigeants et les salariés. Il est également possible d’ajouter les syndicats internes à l’entreprise. Ils ont une relation contractuelle et donc directe avec l’entreprise. Leurs actions et leurs comportements ont une influence notable sur l’avenir de l’entreprise. Ce sont des parties prenantes directes.

Les dirigeants et les actionnaires : qui a le pouvoir de décision ?

Les parties prenantes internes du Groupe Lactalis ont une particularité car les dirigeants et les actionnaires sont très liés. L’organisation de l’entreprise est très centralisée autour de la famille fondatrice. Créée dans les années 30 par André Besnier, l’entreprise présente une structure actionnariale concentrée entre ses trois petits enfants. C’est maintenant l’un d’eux, Emmanuel Besnier, qui en est le président. L’entreprise n’est pas cotée car ils n’ont jamais été désireux d’ouvrir le capital hors du cercle familial. Ainsi, le pouvoir de décision entre les dirigeants et les actionnaires n’est pas conflictuel. Emmanuel Besnier a la responsabilité opérationnelle mais ses frères et sœurs ainés donnent régulièrement leur avis de manière consultative à propos des décisions stratégiques globales de l’entreprise.

En tant que partie prenante, l’important pour eux est tout d’abord la pérennité et l’indépendance de l’entreprise. Ils sont propriétaire de leur entreprise et ont un attachement fort à leur entreprise. Il est pour eux plus important de faire perdurer l’entreprise que de croitre financièrement de manière rapide. Ce sont donc des entrepreneurs PIC (Pérennité, indépendance et croissance)

Cependant, depuis les années 2000, leurs prises de décision suivent une stratégie hybride entre la stratégie PIC et la stratégie CAP (Croissance, autonomie et pérennité). L’entreprise grandit par une croissance externe ; elle a réalisée plus de 20 acquisitions depuis 2000.

Il est important de souligner que les petits enfants propriétaires de l’entreprise, et notamment Emanuel Besnier, sont très discrets et n’accordent pas d’interview concernant le mode de fonctionnement et le mode de communication au sein de leur actionnariat commun. Il n’est pas possible de connaitre leur manière de se rémunérer par exemple.

Les salariés et les représentants syndicaux : une relation discrète mais non conflictuelle

A l’image de la communication discrète au sein de l’actionnariat du groupe Lactalis, le mode de fonctionnement et de communication au sein de l’entreprise dans son ensemble est également gardé secret. Par exemple, lors du récent conflit entre Lactalis et ses fournisseurs plusieurs enquêtes auprès des salariés, notamment par Europe1, ont montré qu’ils ne voulaient pas prendre part au conflit et ne pas donner leur avis. Cependant certains défendaient leur entreprise. Cela signifie que les employés sont satisfaits de leur entreprise et donc qu’ils ne sont pas en conflit avec les dirigeants de l’entreprise. Une culture d’entreprise autour de la discrétion semble avoir était mise en place et bien fonctionner entre les dirigeants et les employés.

La culture syndicale au sein de l'entreprise n'a jamais été très développée. La direction travaille essentiellement avec la CFTC, syndicat majoritaire au sein du groupe. La discrétion dont les principaux syndiqués ont fait preuve dernièrement montre que la relation expliquée concernant les salariés est également vraie pour les syndicaux.

II - Les parties prenantes externes

Si les relations entre les parties prenantes internes du groupe sont saines, les relations avec les parties prenantes externes sont plus compliquées notamment avec ses fournisseurs.

Les fournisseurs et syndicats externes à l’entreprise : des conflits permanents

On a beaucoup entendu parler dans la presse de la relation entre Lactalis et ses fournisseurs ces derniers mois suite à un conflit en France autour des tarifs d’achat. Lactalis est alors présentée comme le groupe laitier le plus détesté des éleveurs. Cette relation est due à la succession de tels conflits dans un contexte économique et agricole difficile.

Depuis 2009, c’est un bras de fer entre Lactalis et les éleveurs représentés par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). La communication entre les deux parties est très mauvaise si bien que la FNPL bloque tous les ans depuis 2009 les usines Lactalis pour protester contre la chute du prix du lait.

Les éleveurs sont également représentés par des syndicats et notamment la FNSEA. Mais Lactalis refuse de dialoguer avec le syndicat. Elle est accusée de préférer dialoguer directement avec les producteurs pour faire pression sur chacun. Ils n’ont pas de pouvoir de décision et la communication entre les deux parties n’existe presque pas.

Bien qu’ils aient obtenu l’augmentation du prix d’achat du lait, leur pouvoir d’influence sur les décisions est très faible car cette hausse fut très difficile à obtenir. D’autant plus que depuis 2015, la production de lait a beaucoup augmenté suite à l’abandon des quotas laitiers. Il est alors très difficile pour les producteurs en contrat avec Lactalis d’aller chez la concurrence car l’offre est saturée. Les fournisseurs sont pourtant une partie prenante primaire car ils ont une relation contractuelle avec Lactalis. De plus, le groupe a besoin de leur

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