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ADM-1002, l'entreprise SEMCO

Par   •  1 Mai 2018  •  2 674 Mots (11 Pages)  •  1 060 Vues

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Question 2 (5 points)

En quoi l’entreprise SEMCO correspond à certains postulats du mouvement des relations humaines et du modèle participatif? Illustrez votre réponse à l’aide d’extraits tirés du cas et démontrez clairement la correspondance de ces extraits avec les postulats du mouvement des relations humaines et du modèle participatif.

En démontrant ci-haut que l’entreprise SEMCO remet en question les théories mises de l’avant par l’organisation scientifique du travail et l’administration classique, on peut se demander vers quelle école de pensée administrative la compagnie et son PDG Ricardo Semler s’orientent. La réponse pourrait bien se trouver dans le courant de pensée béhavioriste, notamment le mouvement des relations humaines et le modèle participatif.

Tout d’abord, la base du mouvement des relations humaines s’articule autour de deux préoccupations, soit la volonté d’humaniser la condition ouvrière et le désir de modifier les modèles formels[17] (remise en question des modèles classiques). La question 1 du présent travail s’intéressant à la remise en question des modèles formels par la compagnie SEMCO prouve d’ores et déjà la deuxième préoccupation du mouvement des relations humaines. Je vais donc m’attarder sur la préoccupation première du mouvement.

L’humanisation des conditions des travailleurs est un principe évident au sein d’une entreprise comme SEMCO. En effet, un grand nombre des politiques et des idées prônées par Ricardo Semler sont teintées de cette volonté. D’ailleurs, le PDG a déclaré, en 2004 : « Le but du travail n’est pas de gagner de l’argent. C’est de faire que ceux qui ont un travail pénible aussi bien que les cadres dirigeants se sentent bien dans la vie[18]. » Pour atteindre cet objectif, plusieurs éléments sont mis de l’avant sur les lieux de travail. D’un point de vue extérieur, dès l’arrivée sur le site de SEMCO, « le visiteur est entouré d’un des jardins qui servent de lieu de repos pour tout employé de la compagnie brésilienne. Il risque fort d’y apercevoir des hamacs partout (Fisher, 2005, p. 4) pour les employés qui souhaiteraient faire une sieste dans l’après-midi[19]. » D’un point de vue plus interne, le fait que les employés gèrent eux-mêmes leurs horaires reflète également une humanisation des conditions de travail : « Il est également possible que certains bureaux vifs et clairs soient vides, car rien n’empêche les employés de passer un après-midi à la plage […], de travailler à la maison ou dans un café[20]. » En fouillant, on trouve des indices de cette orientation béhavioriste jusque dans le lexique utilisé par la compagnie : « SEMCO n’utilise pas le mot « ressources » humaines ni « employés », mais seulement « personnes »[21]. » Même la décoration chez SEMCO est associée à un meilleur bien-être pour les employés : « La cafétéria est un lieu de rencontre décoré par les employés eux-mêmes. Puisque cet endroit était l’objet de nombreuses plaintes à l’époque du fondateur Antonio Semler, son fils Ricardo et son DRH l’ont transformé pour qu’il soit géré et décoré par les employés[22]. » Finalement, notons la présence de groupe de travail, appelé « Nucléus d’innovation technologique » (NIT)[23]. Les groupes étant une notion abordée par le mouvement des relations humaines en termes de productivité.

La notion de groupe tel que mentionné ci-haut est également présente dans le modèle participatif qui examine la dynamique du groupe comme un élément central de l’organisation. Qui plus est, Cartwright et Zander « conçoivent le groupe comme un levier efficace pour réaliser des modifications de comportement.[24] » Les «nuclei» de SEMCO « proposent des façons d’améliorer les processus et les produits ou ils développent des façons de réduire les coûts. Souvent, ils proposent également des stratégies ou des initiatives de gestion.[25] » Cette fonction mise de l’avant par la compagnie s’inscrit donc dans un mouvement participatif.

Revenons toutefois à la base du modèle participatif qui prône une délégation de l’autorité afin que les décisions soient prises en groupe en incluant les travailleurs[26]. Pour la compagnie SEMCO, toutes les décisions sont étudiées et décidées en groupe. Même l’embauche de nouveaux employés passe par l’approbation du groupe : « Les employés sont impliqués pour chaque nouvelle embauche, même s’il s’agit de candidats qui deviendront leurs supérieurs[27]. » De plus, « l’adoption d’un nouveau produit ou bien l’achat d’une nouvelle usine de production sont des points qui sont décidés par les employés[28]. » Ricardo Semler pousse même l’audace jusqu’à laisser les employés décider de la répartition des profits : « Ce sont donc les employés qui décident comment distribuer le profit et la part des employés au profit est habituellement de 23 %[29]. » Un pied de nez au capitalisme, surtout en raison de la réussite de la compagnie.

La mise en place d’un tel système suppose une foi en l’être humain en tant que travailleur impliqué. En ce sens, Ricardo Semler rejoint la théorie Y du professeur Douglas Murray McGregor qui s’inscrit dans un optimisme appliqué au leadership en voyant, entre autres, l’effort mental comme aussi naturel que le jeu et voit également la recherche de responsabilité des travailleurs comme normal[30].

En terminant, le modèle participatif rejoint le mouvement des relations humaines au niveau du bien-être des employés, mais en amenant la notion de besoins, principalement à travers la pyramide de besoins de Maslow et les facteurs de motivation de Herzberg. La mise en place du modèle participatif amène une autoactualisation, une conciliation entre les besoins individuels, notamment le besoin supérieur d’actualisation de soi, et les besoins organisationnels. Par contre, notons une des critiques du modèle participatif, une difficulté d’application rapide, qui s’inscrit bien dans le cas de SEMCO. En effet, le changement de management dans les années 1980 est décrit comme suit : « Ce processus de transformation dure cinq ans et constitue une période difficile pour la compagnie[31]. » Un employé avoue même que « c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire[32]. »

Question 3 (5 points)

En quoi l’entreprise SEMCO remet en question certains principes associés au capitalisme industriel et au capitalisme financier? Illustrez votre réponse à l’aide d’extraits tirés du cas et démontrez clairement les liens que vous faites avec les principes associés au capitalisme

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