Les effets des modes de scrutin sur la représentation politique

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Malgré son efficacité politique, le scrutin majoritaire demeure, selon certains, « injuste », c’est donc la raison pour laquelle la représentation proportionnelle est favorisée lors de certaines élections.

II/ La « réponse » proportionnelle pour une représentation plus juste

Lors du scrutin proportionnel, le nombre de suffrages d’une circonscription est divisé par le nombre de sièges à pourvoir au sein de cette circonscription ; on obtient le nombre de voix nécessaires à l’attribution d’un siège. Quand les résultats des suffrages ne tombent pas juste, on utilise alors deux systèmes de répartition des sièges restants : soit le plus fort reste (en faveur des petits partis), soit la plus forte moyenne (en faveur des grands partis). Ce mode de scrutin, considéré comme plus juste (A), agit néanmoins sur la stabilité politique (B).

- Un système considéré plus juste…

-Le mode de scrutin proportionnel est jugé plus juste que le scrutin majoritaire car il permet à chaque électeur d’être réellement représenté. La RP reflète bien la diversité des choix exprimés par les électeurs à l’occasion de l’élection : elle est fidèle à un principe démocratique important : le pluralisme

-une démocratie plus respectée : les minorités, c’est-à-dire, les petits partis, peuvent donner leur opinion lors des débats au Parlement.

-renforcement de la cohésion, du monolithisme des partis

-favorise les hommes politiques de premier plan de siéger au Parlement

-incitation pour tous courants d’opinion, même minoritaires, à s’institutionnaliser dans des partis politiques, afin d’avoir assez de suffrages pour être candidat à la répartition des sièges

-la RP tend à favoriser la multiplication des petits partis, pour les raisons inverses. La garantie d’être représenté incite à la création de nouveaux partis, l’accès au Parlement des petits partis leur donne de moyens matériels et une audience médiatique qui contribue à leur développement

Grâce à la représentation proportionnelle, les petits partis sont favorisés, ils ont donc une chance de se voir attribuer un ou plusieurs sièges. Cependant, la pratique de ce scrutin ne permet une stabilité politique.

- … mais facteur d’instabilité politique

-le scrutin proportionnel ne permet pas de dégager clairement une majorité, il éparpille les suffrages et pousse aux coalitions entre les partis pour avoir la mainmise sur les décisions.

-difficulté de voir émerger une majorité stable et cohérente ; les partis se partagent le pouvoir comme les sièges.

-difficulté de renouvellement du mandat de l’élu

- La RP rend difficile la formation d’une majorité parlementaire stable, c’est-à-dire qui dispose durablement de la majorité absolue des sièges, condition nécessaire pour mener des politiques cohérentes. En effet, à l’issue du vote, les sièges sont parsemés entre de nombreux partis politiques. Ils sont donc contraints de s’allier pour gouverner. Conséquences : les majorités peuvent être instables.

La RP et le SM ont des effets opposés sur la représentation des électeurs, sur l’offre politique à long terme ainsi que sur la stabilité des majorités. Au vu des différentes répercussions, quelles soient positives ou négatives, liées au choix du mode de scrutin, un autre mode de scrutin a été mis en place : le scrutin mixte. Ce type de scrutin essaye de cumuler les avantages de chacun des deux systèmes (majoritaire et proportionnel). Par exemple en France : lors des élections municipales dans les communes de plus de 3500 habitants, à l’issu du deuxième tour, la liste en tête obtient la moitié des sièges, l’autre moitié est répartie proportionnellement entre toutes les listes ayant rassemblé au moins 5 % des suffrages.

Une question plus ou moins intrigante ressort de cet état de fait : Ne vaudrait-il pas mieux regrouper les avantages de ces deux grandes catégories de modes de scrutins, que sont le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel, en un seul et unique mode de scrutin ?