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La stabilité de la demande de monnaie

Par   •  21 Novembre 2018  •  2 952 Mots (12 Pages)  •  614 Vues

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B. Taux d'intérêt, cours des titres et trappe à liquidité.

Pour Keynes, la préférence pour la liquidité exprime le choix de l’agent pour la monnaie ou pour un substitut (actif très liquide). De plus, il représente le coût de la liquidité. Les anticipations que vont effectuer les agents sur l’évolution du rendement des titres détermineront leur préférence pour la liquidité.

1) Le taux d'intérêt et le cours des titres.

Du point de vue de Keynes, le taux d’intérêt mesure le coût de la renonciation à la liquidité. Il détermine aussi la répartition de l’épargne entre encaisses monétaires et titres. À partir de là, on peut montrer qu'il existe une relation entre le taux d'intérêt observé sur le marché de la monnaie (taux de court terme) et le rendement des titres observés sur les marchés financiers (taux de long terme). Pour éclaircir cette relation, il s’attèle à la comparaison entre le rendement d’un titre du marché financier et le service de liquidité qu’apporte la monnaie. Le taux de rendement dépend des variations du cours des titres.

Afin de prendre la décision la plus rentable, c’est-à-dire conserver une rente ancienne ou détenir une nouvelle, l’agent est soumis au calcul du taux d’intérêt critique. Ce taux rend neutre la détention de titres anciens et nouveaux à la seule condition que le taux de rendement nouveau soit au moins égal au taux d’intérêt critique. L'écart entre les deux taux justifie non seulement le choix entre titres anciens et nouveaux mais également l'arbitrage entre monnaie et titres.

L’agent est donc en perpétuelle anticipation : si son taux de rendement est supérieur à son taux critique, l'agent placera sa richesse sous forme de titre en renonçant à la liquidité oisive, il ne détiendra que de l'encaisses de transaction. À l'inverse si le taux de marché est inférieur au taux critique, il conservera la totalité en encaisses monétaire, ce qui encoure ici une encaisses de spéculation maximale.

2) Le principe de la trappe à liquidité.

La trappe à liquidité est souvent étudiée à partir de l’analyse Keynésienne. Il s’agit d’expliquer les phénomènes observés lorsque la banque centrale est incapable de stimuler l’économie par la voie monétaire. Le graphique ci-après illustre la forme générale de la demande d’encaisse spéculative, où nous retrouvons le phénomène de trappe à liquidité.[pic 1]

3 phases se distinguent :

⁃ La première concerne l’unanimité des prévisions à la baisse du taux d’intérêt. Cela s’explique par le fait que les « It » sont supérieurs aux Ic max. Les agents prévoient donc une baisse des taux par rapport au cours des titres : les agents détiennent leur portefeuille exclusivement en titres.

⁃ La phase 2 est la plus souvent rencontrée car c’est elle qui illustre la demande d’encaisse spéculative dite normale. Les agents prévoient chacun des variations différentes du taux d’intérêt. Ici, l’aversion au risque et la taille du capital de départ jouent beaucoup sur les prévisions des agents car leurs anticipations en gains ou en pertes nettes dépendent de ces deux facteurs.

⁃ La phase 3, tout comme la phase 1, est une phase d'unanimité des prévisions. C'est celle que Keynes appelle la trappe à liquidité car les taux d'intérêts sont tellement bas qu'ils ne peuvent qu'augmenter. Il y a donc unanimité des prévisions à la hausse. Dès lors le cours des titres devrait diminuer et les agents qui en détiennent essuyer une perte en capital. C'est pourquoi ils préféreront détenir leur richesse en monnaie plutôt qu'en titres. Dans la trappe à liquidité la préférence pour la monnaie est maximale.

On en conclue que, plus la proportion des agents prévoyant des taux d'intérêt critique élevés est forte dans la population des épargnants plus la demande de titres est élevée et la demande de monnaie baisse. À l'inverse, plus la proportion des agents prévoyant des taux d'intérêts critiques à la baisse est grande, plus la demande de titres est faible et la demande de monnaie élevée. On a donc une relation décroissante entre le taux d'intérêt et la demande de monnaie spéculative. Pour Keynes, la phase 2 traduit l'instabilité intrinsèque de la demande monnaie.

II. Friedman, un auteur classique prônant la stabilité de la demande de monnaie.

L’analyse de Milton Friedman, propose une vision patrimoniale du comportement des individus. Plus simplement dit, la monnaie (pour Friedman) est un actif faisant partie intégrante du patrimoine.C’est en ce sens qu’il se différencie de Keynes, mais aussi par le fait que les agents prennent leurs décisions en fonction de leur stock d’actif et non par rapport à leur flux de revenu.

A. La stabilité de la demande de monnaie : gestion de stocks.

Friedman partage l'intuition de Keynes et de Tobin sur le fait que la monnaie est un actif de richesse mais il va plus loin en montrant que la détention de monnaie engendre un comportement de gestion du stock total de richesse ou de stock total de patrimoine.

1) Baumol et le rôle des coûts de transaction.

Une optique de gestion de stocks nous aide à examiner la demande de monnaie. Ainsi, l’auteur énoncé dans le titre nous permet d’avoir une vision plus large de la détention de monnaie. En outre, il fait valoir que détenir de la monnaie serait comparable à la gestion de stock effectuée par les entreprises.

Afin d’illustrer sa vision, Baumol prend l’exemple d’un ménage, qui ferait donc face à deux choix :

⁃ D’un côté, il peut choisir de dépenser l’intégralité de son revenu et le transformer par la suite en liquidité. De ce fait, il n’aura plus de disponibilités liquides à la fin du mois ;

⁃ De l’autre, il choisit d’étaler ses dépenses en divisant le mois en deux, chaque quinzaine se voyant attribuer la moitié du revenu.

De ces faits, le ménage régule la liquidité qu’il souhaite en fonction du revenu, qui peut être comparé à un stock (de monnaie) à gérer. Les coûts de transaction engendrés lors de la transformation en monnaie fiduciaire font que le ménage doit essuyer d’autres coûts. En effet, puisqu’il

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