L’Etat-Providence en débat
Par Ramy • 10 Mai 2018 • 3 529 Mots (15 Pages) • 456 Vues
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- Respect des libertés fondamentales (réparties équitablement)
- Respect de l’égalité des chances
- Principe de différence : les inégalités doivent procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus défavorisés de la société
De ce point de vue, la discrimination positive (à l’américaine par exemple), entre dans ce cadre. En France, la loi sur la parité électorale illustre cet objectif d’équité.
- Ce principe entre en conflit avec l’idéal républicain et méritocratique français (ex : le concours administratif).
B) UNE MESURE DE COHÉSION SOCIALE
1) Les inégalités à l’origine des mouvements sociaux
Les inégalités sont à l’origine des mouvements sociaux
Les classes sociales au sens marxiste se constituent sur les inégalités.
Touche la question des revenus mais aussi les « sans » papiers, « sans » logement…
Suppose une organisation collective (syndicats…)
2) Les pays les plus inégalitaires
Lien groupes sociaux les plus défavorisés et mouvements sociaux pas si mécaniques.
Les pays les plus inégalitaires ne sont pas forcément ceux qui ont le plus de mouvements sociaux.
Ex : selon la carte de Gini les pays les plus inégalitaires sont les pays Sud-Américains, les pays Asiatiques.
Inversement les pays les moins inégalitaires sont les pays du Nord de l’Europe
→ Indice de GINI faible PEUT-ÊTRE aussi le cas pour un pays pauvre !
C) LA REDISTRIBUTION PEUT SOUTENIR LA CROISSANCE EN PÉRIODE DE CRISE
Les consommateurs réduisent la demande effective qu’ils adressent aux différents marchés. Anticipations négatives des entrepreneurs.
Définition de la redistribution : ensemble des mécanismes qui permettent aux pouvoirs publics d’opérer des prélèvements auprès de certains agents et des réallocations à d’autres, davantage en difficulté.
Toujours afin de stimuler et/ou d’accroître le volume de la demande effective, l’Etat peut présider à une répartition plus efficace des revenus :
- En prélevant une partie des revenus ou du patrimoine des ménages les plus riches, qui manifestent en généra une forte propension à épargner
- Afin de les redistribuer aux ménages les moins riches, qui manifestent au contraire une forte et spontanée propension à consommer.
Mais aussi pendant les phases de croissance
→ C’est le rôle du salaire minimum par exemple
II) L’âge d’or de l’Etat-Providence après 1945
A) PREMIERS EXEMPLES HISTORIQUES
1) L’Allemagne avec Bismarck
Dès son arrivée au pouvoir, Bismarck combat la montée du parti social-démocrate allemand.
Après l’avoir interdit, il reprend plusieurs de ses idées afin de satisfaire la classe ouvrière et de prévenir le retour de ses adversaires sur la scène politique. Dès la fin du XIXème siècle, il dote l’Allemagne d’un système moderne de protection sociale.
Il crée ainsi en 1883, la première assurance maladie obligatoire pour les ouvriers de l’industrie dont le revenu dépasse les 2 000 marks. La gestion des fonds est confiée à des institutions autonomes en majorité contrôlées par des représentants ouvriers qui doivent pour la première fois gérer un patrimoine collectif important.
En 1884, est voté une loi sur les accidents du travail qui oblige les industriels allemands à cotiser à des caisses coopératives destinées à indemniser les victimes. Ainsi l’ouvrier devenu totalement invalide continue à toucher 66% de son revenu, et en cas de décès la veuve continue à en percevoir une partie.
Enfin un système de retraite obligatoire qui est imposé en 1889 par la loi sur l’assurance vieillesse et invalidité.
2) Beveridge 1942 : conteste de Deuxième Guerre mondiale
Un parlementaire Britannique, William Beveridge remet au gouvernement en 1942 un premier rapport « qui fonde les obligations d’un Etat vis-à-vis de la Société, afin de lutter contre les cinq fléaux de l’humanité que sont « la maladie, l’ignorance, la dépendance, la déchéance et le taudis » ».
a) Le premier rapport
Ce premier rapport comprend de nombreuses suppositions visant à redéfinir le rôle de l’Etat après-guerre et préconise la création d’un régime de sécurité sociale visant à « libérer l’homme du besoin » en garantissant la sécurité du revenu, sans cesse menacée par les aléas de la vie : maternité, maladie, décès, chômage, accident du travail etc.
→ On voulait aussi ajouter au début la dépendance des personnes âgées qui ne sont plus autonomes.
Actuellement, soit on recourt à la famille, soit des aides au niveau des départements/régions, soit dans des centres privés spécialisés.
Avec le vieillissement de la population française cette question va indubitablement se reposer…
La guerre a accéléré la maturité du projet à cause des conséquences : les veuves, les handicapés etc.
Il propose la mise en place d’un système totalement généralisé, uniforme (c’est-à-dire qu’il profite d’une égale manière à tous sans distinction de revenu) et centralisé.
Convaincu par Keynes qu’une société ne peut s’appauvrir qu’en ne dépensant pas assez, Beveridge se sent fondé à réclamer que cette dépense minimale soit garantie par l’Etat.
→ Passage à l’Etat social.
b) Le second rapport
Dans un
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