L'Afrique : les défis du développement

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- Le continent africain est d’abord convoité pour ses ressources naturelles. Depuis le XX° siècle, les colonies offraient aux métropoles des débouchés aux produits manufacturés européens, et surtout, elles approvisionnaient l’Europe de matières premières. Aujourd’hui, même si la colonisation a disparu, les structures économiques n’ont pas fondamentalement changé ; seul, le cercle des partenaires s’est élargi.

- Ce sont avant tout les ressources du sous-sol qui confèrent à l’Afrique son importance géoéconomique mondiale. Dès la fin du XIX° siècle, la découverte de l’or et du diamant en Afrique australe a décidé de l’orientation économique de la région. Ces ressources expliquent le soutien inconditionnel des États-Unis au président dictateur Mobutu du Zaïre, car le pays était le premier producteur de cobalt du monde occidental ; de même, la présence française au Niger est indissociable des abondantes ressources en uranium et la prise d’otages des personnels d’Areva de 2010 visait la politique énergétique de la France. Le sous-sol de l’Afrique recèle des richesses minières mais aussi des hydrocarbures et des métaux rares… Certaines de ces richesses sont encore inexploitées, sans compter celles qui restent à découvrir car la récente augmentation des cours des matières premières entraîne des prospections nouvelles qui conduisent à la découverte d’importants gisements.

- Cependant, le plus souvent, les États africains ne disposent pas des capacités financières et techniques nécessaires à l’industrie extractive. Ils y parviennent au moyen de joint-ventures (des sociétés étrangères qui investissent avec des sociétés nationales). Les hydrocarbures bénéficient également de la hausse soutenue des cours mondiaux. L’Afrique est entrée dans la production pétrolière au tournant des années 1960. En 2009, elle comptait pour 12% de la production mondiale, dont 2,8% pour le Nigéria et 3,3% pour la Libye (qui possède le tiers des réserves africaines). Les grands bassins de production sont localisés dans le Golfe de Guinée et en Afrique du Nord. S’y ajoutent des nouveaux territoires pétroliers comme le Tchad ou le Soudan, en attendant la mise en exploitation de territoires frontaliers entre l’Ouganda et la RDC.

- Longtemps dominée par des compagnies américaines ou européennes, l’exploitation pétrolière s’ouvre à de nouveaux acteurs dont la Chine qui a installé un quasi-monopole au Soudan.

- Les ressources agricoles alimentent de nombreux et d’importants flux commerciaux. Le bois, les produits agricoles tropicaux – comme le cacao, le café, l’arachide, l’huile de palme, les bananes – mais aussi les fruits frais, les légumes et les fleurs coupées constituent l’essentiel des produits exportés.

- Depuis quelques années, la terre constitue une nouvelle ressource très convoitée. En effet, certains pays riches en pétrole (Arabie Saoudite, Qatar) mais pauvres en terres agricoles commencent à acquérir des concessions foncières au Mali, au Kenya ou en Éthiopie pour assurer leur sécurité alimentaire. Mais les riches pays pétroliers ne sont pas les seuls à s’accaparer les terres africaines. La Chine, la Corée du Sud ont-elles aussi acquis la concession de plus de 2 millions d’hectares, à Madagascar et au Soudan notamment. Ce phénomène pose clairement la question de la capacité des États africains à gérer et à protéger leurs propres ressources.

- Enfin, vu du Nord, l’Afrique est le soleil de l’Europe. Il attire les touristes européens. La vague touristique européenne a d’abord gagné les rivages de l’Afrique du Nord, Hammamet, Djerba, Agadir… avant de franchir le Sahara. Plus récemment, les safaris et les parcs d’Afrique orientale et australe proposent une autre forme de tourisme très prisé et qui peut s’allier à un tourisme balnéaire tropical en toute saison.

L’Afrique et ses partenaires dans la mondialisation

- L’héritage colonial a longtemps « figé » les rapports au monde qu’entretenait l’économie africaine. Aujourd’hui, sans effacer le passé, une mue décisive se met en place. Les relations entre l’Afrique et l’Europe sont une donnée géo-historique structurante. Et aujourd’hui, le transport aérien et les télécommunications facilitent encore tout cela. Même si les liens d’origine coloniale se distendent, le maintien des langues communes constitue un atout incontestable dans le jeu géopolitique.

- Où en est aujourd’hui la Françafrique et ses réseaux d’influence ? la France continue d’accorder beaucoup d’importance à son ancien « pré carré » comme en témoigne l’intervention militaire en Côte d’Ivoire menée en 2012 sous mandat de l’ONU. L’existence de la zone franc et de la garantie du franc CFA par le Trésor français témoignent des liens privilégiés qu’entretient la France avec ses anciennes colonies d’Afrique noire. Certaines entreprises comme Total, Bouygues, Areva, Bolloré ou Orange y ont des intérêts considérables. Cependant, la mondialisation rebat les cartes puisque les privilèges économiques et les protections politiques dont les entreprises françaises ont bénéficié par le passé arrivent à terme, les États préférant diversifier leurs partenaires commerciaux dans le cadre de la mondialisation. Ainsi, la gestion du port à conteneurs de Dakar a été confiée à Dubaï ports World au détriment de Bolloré. La France a aussi allégé son dispositif militaire. Dans l’ensemble, la place de l’Afrique dans l’économie française tend à se réduire d’année en année.

- La proximité géographique et le différentiel de développement ont fait de l’Afrique l’arrière-cour de l’Europe, celle ou les produits usagés trouvent une seconde vie mais ils constituent aussi un atout certain pour les délocalisations d’activités industrielles dans la mesure où les coûts de l’énergie et des transports sont amenés à augmenter. D’autre part, des centres d’appels s’y sont implantés, mettant à profit la présence d’une main-d’œuvre bon marché et parlant français.

- Sans se désintéresser de l’Afrique, les États-Unis ont longtemps laissé la Grande-Bretagne et la France en première ligne. Depuis les attentats du 11 septembre, ils manifestent un regain d’intérêt pour ce continent et la présence militaire américaine s’est renforcée. En effet, dans leur représentation géopolitique, un grand Moyen-Orient s’étend de la Mauritanie à l’Afghanistan et il leur faut donc se protéger. A l’ouest du continent, ce sont surtout les ressources pétrolières du Golfe de Guinée qui intéressent les États-Unis. cet « autre golfe » devrait représenter 25%