"Documentation sur la construction des kolkhozes en URSS : Rapport du Kolkhozcentr du 7 septembre 1929 » (Article, 1965)

...

La deuxième grande partie est : la composition sociale des Kolkhozes et les problèmes de lutte des classes, qui aborde l’aspect plus sociale sur la construction des kolkhozes. On voit dans ceux-ci 3 classes dominantes : les bednjaki (pauvres), serednjaki (moyens), et les zazitocnye (aisés), avec les plus pauvres formant la classe la plus importante. On voit apparaitre le problème des Kulaki et de leur admission dans les kolkhozes de grande dimension qui avaient aggravé la lutte des classes à la campagne, avec deux exemples développés de ce problème, avec le climat social et les luttes que cela entraîne. Le Kulak est défini comme un agitateur pour mener les paysans à quitter les Kolkhozes notamment auprès des femmes, et les kulaki en dehors du kolkhoze mènent une action similaire. On montre aussi que dans les états d’esprits des paysans, certains se laissent entrainés, alors que d’autres veulent exclure ces fouteurs de troubles comme voudrait faire le gouvernement, également que certains sont indifférents à cette lutte et collaborent juste en raison des promesses faites pour leur apporter ce qui leur manque. Cette partie basée sur l’aspect social nous montre donc les effets de la collectivisation totale, avec cette lutte des classes de plus en plus présente, et le vœu d’interdiction des kulaks d’entrer dans les kolkhozes et d’exclusion des kulaki au sein des Kolkhozes.

Dans une troisième et dernière grande partie, le rapport nous montre le développement culturel et les conditions de vie dans les kolkhozes, donc ainsi toujours sous l’aspect social. On remarque que même si on a un développement considérable des kolkhozes notamment dans le domaine économique, au sein de ceux-ci le développement culturel et les services de la vie quotidienne manquent, comme les logements, bibliothèques… Mais en parallèle, on voit s’affirmer des aspects positifs à ce mode de vies avec des témoignages qui expliquent ne pas vouloir changer de vie, et qu’à présent elle est mieux sur tous les points de vue. Cette partie est de nouveau, composée de sous-parties, avec une petite introduction et conclusion à la fin, mais une présence moins grande de tableaux de statistiques.

Dans une dernière partie que l’on peut considérer de conclusion mais aussi de critique puisqu’elle se nomme : aspects négatifs et défauts du mouvement kolkhozien, on peut voir à travers de nombreux points des reprises d’idées étudiées précédemment et la réfutation de celles-ci, avec par exemple la consolidation des kolkhozes par la fusion de petits qui semblait être la méthode plus satisfaisante, alors que en réalité parfois cette fusion s’est faite de manière irréfléchie avec des kolkhozes qui sont éloignés, l’association d’un kolkhoze qui fonctionne très bien avec un qui se trouve instable et faible… Mais aussi l’absence de matériels nécessaires au sein de ces kolkhozes comme les tracteurs, ou encore le travail de réorganisation des conditions de vie qui avance très lentement.

Pour conclure, nous avons pu voir dans cet article, un auteur assez critique sur ce rapport de 1929, s’appuyant sur de nombreuses données, et documents de l’époque, mais aussi en intégrant une vison contemporaine de la réalité avec des projections dans l’avenir de certains événements. Il nous montre aussi la propagande faite sur ce mouvement de kolkhozes, et certaines informations non exactes ou crées pour les bienfaits de celle-ci. Dans cet article, trop copieux en corpus documentaire manque peut-être des comparaisons avec la réalité dans ces kolkhozes, avec des témoignages ou autre, et un équilibre dans le poids des parties. (Pour ma part, j’ai trouvé cette lecture intéressante mais assez complexe, avec les illustrations des faits par les documents, mais aussi cette rigueur dans l’organisation de l’argumentaire, avec des mini-intro et conclusions permettant d’insister à plusieurs fois sur certaines idées.)