Analyse de pratique: la patience des soignants en psychiatrie
Par Junecooper • 3 Décembre 2018 • 1 026 Mots (5 Pages) • 723 Vues
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elle n’en a pas eu, que personne n’en a eu. L’infirmière et l’aide soignante à tour de rôle lui demandent également pourquoi elle pleure et répond la même chose, qu’elle n’a pas eu de gâteau. J’essaye de la rassurer, de lui dire qu’il ne faut pas pleurer. A ce moment là, la patiente se met à crier en pleurant qu’elle n’a pas eu son gâteau. J’avais du lui expliquer au moins 5 fois avant pourquoi elle n’en avait pas eu. J’ai senti monter comme de la colère en moi à cet instant.
3. PHASE DE QUESTIONNEMENT
Je ne m’étais jamais confronté à une situation qui aurait pu m’énerver auparavant. J’ai donc été assez surprise car je pensais être patiente et plutôt tolérante. Lors de cette situation, je ne savais pas trop quoi faire, si je devais continuer de parler avec la patiente, ou si je devais faire comme si de rien n’était, l’ignorer, ou bien partir dans une autre pièce pour me calmer. J’ai finalement choisi de ne plus faire attention à sa demande et ne plus répondre.
Je me suis donc questionnée sur les méthodes utilisées par les soignants pour canaliser leur agacement, et sur celles qu’ils utilisent quand ils sentent que leur patience arrive à bout.
4. ANALYSE ET COMPRÉHENSION
Après cette situation, j’ai demandé des conseils aux infirmières et surtout si ça leur arrivait également de perdre patience.
Ma tutrice m’a dit que c’était une situation normale et plutôt courante, surtout en psychiatrie. Elle m’a également expliqué qu’il ne fallait pas que je m’inquiète, que c’était la première fois que cela m’arrivait et que ce ne serai pas la seule. Elle m’a ensuite donné quelques méthodes pour me calmer comme déléguer la tâche à un collègue, ou bien m’éloigner afin que la patiente ne voit pas que je perds patience. Elle m’a également dit qu’ignorer la patiente n’était pas forcément une bonne méthode, et que cela dépendait du patient que l’on avait en face, mais qu’en l’occurrence, avec Mme C., c’était la meilleure méthode à adopter puisqu’avec sa pathologie psychiatrique, elle cherchait à attirer l’attention sur elle.
Les jours suivants, j’ai demandé aux autre infirmières et aide soignantes du service et elles étaient toutes du même avis.
5. TRANSFERT
J’ai été surprise de moi lors de cette situation car je ne pensais pas pouvoir perdre patience un jour. J’ai donc pu avoir l’occasion de « tester » mes limites et trouver des solutions grâce à l’aide de mes collègues. L’entraide dans l’équipe pluridisciplinaire de ce service est une grande force et cela m’a beaucoup aidé.
Les semaines de stage qui ont suivi ce sont parfaitement bien passées sur ce point là (la patience) et j’ai, avec le temps, je pense, réussi à m’adapter à chaque patient, à trouver les mots et le comportement qu’il fallait adopter en fonction de chacun.
Ce stage en psychiatrie, que j’appréhendais énormément s’est finalement parfaitement déroulé, autant au niveau des soins techniques que relationnels.
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