Retraite par capitalisation, retraite par répartition, quel avenir pour la France?
Par Plum05 • 26 Mai 2018 • 2 581 Mots (11 Pages) • 567 Vues
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retraite. L’objectif est d’adapter le système à l’évolution de l’espérance de vie, on passera successivement de 60 à 62 ans en 2011 et de 65 à 67 ans en 2016.
- La durée de cotisation :
Elle passe progressivement de 37 ans et demi à 40 années pour le régime général des salariés et les régimes agricole et indépendant en 1993, suivra, en 2003 l’alignement progressif des fonctionnaires et l’allongement de la durée de cotisation pour tous afin d’atteindre 41 ans.
- Le montant des pensions:
On souhaite diminuer le taux de remplacement, et limiter la revalorisation du montant des pensions. Pour ce faire, le salaire moyen de référence pour le calcul sera pris sur les 25 meilleurs années et non plus les 10. De plus, les revalorisations des retraites se feront sur l’inflation et non plus sur l’évolution des salaires ( simple maintien du pouvoir d’achat).
Enfin, la réforme de 2003 porte aussi sur la création d’un mécanisme de décote (baisse de la pension lorsque que l’assuré prend sa retraite avant d’avoir la durée de cotisation requise) et de surcote (hausse de la pension en cas de départ retardé).
Exemple:
Un salarié du privé de 65 ans à qui il manque quatre années, car il n’a cotisé que 37 ans et demi, devra travailler deux ans de plus, jusqu’à 67 ans, ou subir une décote de 10 %.
Ces mesures s’accompagnent en 1999, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale, de la création d’un Fond de réserve pour les retraites, il devrait permettre de financer l’ensemble des génération du baby boom.
Toutes ces réformes tendent à montrer la difficulté pour les gouvernements successifs, de continuer avec notre système de retraite actuel, dont même le caractère solidaire est remis en cause. L’observatoire des inégalités souligne que ces réformes n’ont fait qu’accentuer les inégalités entre les cadres et les ouvriers, les uns ayant une espérance de vie plus grande que les autres, étant donc moins pénalisés par le recul de l’âge de la retraite.
Il faut par ailleurs souligner que les mesures prises ont entrainé d’autres problématiques :
- Une baisse de la confiance, les plus jeunes cotisent aujourd’hui sans aucune certitude de percevoir une retraite demain, ce qui remet en cause la solidarité
- intergénérationnelle.
Les réformes envisagent un départ en retraite de plus en plus tard, alors que la France
connait un faible taux d’emploi des séniors. Le système de chômage est en passe de
- crée une pré-retraite.
Un manque de lisibilité du système: les futurs retraités sont bien incapables de savoir ce qu’ils vont percevoir et quand ...
Pour reprendre les propos de Thomas Piketty, directeur d’étude à l’école des hautes études en santé sociale: « Halte au rafistolage ».
II) Le système de retraite par capitalisation, une solution concrète et déjà envisagée
A- Un système de retraites aux avantages multiples
Les spécialistes de l’application du calcul des probabilités et de la statistique aux questions de prévoyance social ( vision actuarielle) confirment que la technique de capitalisation est pertinente et davantage adaptée à l’environnement démographique et économique actuel.
1°) Sur le plan démographique:
Le premier avantage important par rapport à la répartition, c’est que la capitalisation n’est pas sensible aux évolutions démographiques. En effet les cotisants d’aujourd’hui seront les bénéficiaires de demain.
2°) Sur le plan économique:
- Le système de capitalisation permet d’injecter des capitaux importants dans l’économie dus au volume des cotisations, et peut permettre une meilleure capacité d’investissement des entreprises.
- Il coûte beaucoup moins cher : les rendements du capital sont en effet supérieurs au taux de croissance démographique ( le taux de croissance démographique étant indispensable au fonctionnement du système par répartition).
Une étude a fait une simulation afin d’évaluer les dépenses consacrées au retraites si la France avait opté dès 1945 pour un système par capitalisation.
Il montre que le système de retraites par capitalisation demande un niveau de cotisation plus bas que le système par répartition pour une pension équivalente, et ceci même pour un rendement du capital à 2%. Hors, à 2%, il s’agit d’un « scénario catastrophe » puisque les taux de rendement du capital sur le long terme sont au alentours de 8%.
3°) Pour les retraités:
La capitalisation permet une meilleure individualisation de la retraite, en effet chaque épargnant choisi le montant, la durée et le niveau d’épargne qu’il souhaite lui accorder. Il est donc libre de l’ adapter à ses besoins.
Chaque assuré reçoit exactement ce à quoi il a droit. Les cotisations de chaque individu sont capitalisées, son épargne fructifie. Il peut cesser son activité quand bon lui semble. Ce système est donc simple et clair.
De plus, il n’est pas aussi dangereux qu’on le dit, en effet sur le long terme, l’investissement en bourse est toujours rentable. Sur le moyen terme, si les investissements sont diversifiés dans plusieurs catégories de valeurs et d’actifs, comme c’est le cas en Suède ou dans d’autres pays, le risque est vraiment moins important.
C’est pourquoi de nombreux assureurs proposent dorénavant des investissements beaucoup moins risqués et volatiles lorsque les assurés s’approchent à grands pas de la date de départ à la retraite.
Enfin, le système par capitalisation devient moins rentable dans un contexte inflationniste, hors nous sommes dans une période durable de très faible inflation et les économistes de la banque de France ne prévoit pas à court terme de reprise de l’inflation.
B- La capitalisation au secours de la répartition, les mesures déjà en place qui méritent d’être développées.
1°) les systèmes publics
Même si notre système de retraite français est placé sous le système par répartition, il existe déjà trois systèmes de retraites par capitalisation, à savoir :
la
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