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Économie et Gestion, Parcours PLUS TD de M Stamboui

Par   •  2 Avril 2018  •  2 140 Mots (9 Pages)  •  594 Vues

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Dans un premier temps, nous allons nous intéresser à la naissance et l’expansion de « la Banque Universelle » (Chapitre III) jusqu’à son effondrement. Saccard qui a soif de richesse et de puissance, compte bien récréer sa fortune colossale qu’il avait dans La Curée. Avec l’aide de l’ingénieur Hamelin et de sa sœur, tous trois vont créer « une maison de crédit créée surtout dans le but de patronner les grandes entreprises » (Chapitre III), société destinée à financer de grands projets en Orient. C’est vrai que l’argent est la base des transactions mais il représente aussi un moyen d’ascension rapide. Ce qui va permettre à SACCARD pour constituer son capital d’attirer les plus pauvres aux petites économies et les riches qui rêvent de pouvoir s’enrichir davantage. Le premier rôle de l’établissement est de collecter des fonds et de les transformer en prêts pour ceux qui sont dans le besoin («elle va être d’abord la maison classique qui traitera de toutes affaires de banque, de crédit et d’escompte, recevra des fonds en comptes courants, contractera, négociera ou émettra des emprunts » (Chapitre IV)). Les premiers temps, la banque prospère et Saccard est persuadé qu’il va faire fortune, il est content de pouvoir à nouveau dominer les financiers parisiens. Pour gagner encore plus la confiance des parisiens, il décide d’acheter le Palace de la rue de Londres. Mais derrière cette magnifique façade (« la façade se dressait, fleurie d’ornements, tenant du temple et du café-concert, une façade dont le luxe étalé arrêtait le monde sur le trottoir » Chapitre VIII) se cache toutes les magouilles de notre homme. En effet, le sommeil des administrateurs est acheté par des primes spéciales. Et c’est ce qui mènera la banque universelle à son déclin.

Mais quel rôle joue la bourse dans le développement puis la faillite de l’établissement bancaire ?

Tout d’abord, il faut savoir qu’à cette époque, la Bourse est très sensible au climat politique. Grâce à la victoire de Sadowa, Saccard va acheter de nombreuses actions et réaliser une plus-value exceptionnelle « D’un coup de râteau, il venait de ramasser la presque totalité de l’argent perdu par les baissiers. Personnellement, il avait mis en poche deux millions. » (Chapitre VI). A partir de là, il décide une première fois de doubler la capital de la banque universelle. L’action qui était jusque-là stationnaire va se trouver en forte hausse. Saccard a réussi à gagner la confiance et à faire rêver les plus pauvres qui ont travaillé toute leur vie pour gagner un salaire qui est à peine suffisant pour vivre « À quoi bon donner trente ans de sa vie, pour gagner un pauvre million, 207 lorsque, en une heure, par une simple opération de Bourse, on peut le mettre dans sa poche ? » (Chapitre III). En effet, ce moyen qui consiste à acheter des actions et gagner de l’argent si rapidement et si facilement, incite ces personnes à miser toutes leurs économies dans les actions de la banque bien que le risque de tout perdre existe quand même « Vingt mille francs, qui dorment chez moi. Plus tard, j’aurais peut-être un remords de les avoir laissés ainsi improductifs ; et, puisque votre œuvre est bonne, puisque vous allez travailler à ce que nous souhaitons tous, de nos vœux les plus ardents, je me risque... »(Comtesse Beauvilliers, Chapitre IV). Dans ce livre, ZOLA dénonce l’appât du gain. Aucun actionnaire ne vendra ses actions tant que le cours ne cessera d’augmenter, il dépasse les 3 000 francs « il ne vivait plus que dans l’espoir d’un coup d’agio triomphant […] À cette fièvre, le pis est qu’on se dégoûte du gain légitime, qu’on finit même par perdre la notion exacte de l’argent » (Chapitre III). La seule personne à l’avoir fait est Madame CAROLINE qui s’est rendu compte des agissements de Saccard (« la veille, elle avait précisément vendu mille de ses actions, pour obéir aux ordres de son frère, soulagée, elle aussi, par cette vente », Chapitre IX).

Malgré le succès de la Banque Universelle, des bruits inquiétants « Un bruit courait, personne n’a pu me dire lequel, enfin quelque chose de pas bon » (Chapitre IX) quant à la surévaluation du cours de l’action se font entendre. Bon nombre d’actionnaires décident de vendre leur part. Pour soutenir son cours, Saccard tente d’acheter toutes les actions de la banque alors disponibles « Et, à deux reprises, il se crut obligé de donner lui-même des ordres d’achat, sous des prête-noms, pour que la marche ascensionnelle des cours ne fût pas arrêtée » (Chapitre IX). Ses associés participent à l’affaire tant qu’elle a du crédit, mais par contre, dès les premières secousses, ils s’empressent de quitter Saccard. La bulle spéculative commence à se crever « la débâcle à la Bourse venait de s’aggraver terriblement, les actions de l’Universelle étaient tombées, coup sur coup, au-dessous du pair, à 430 francs ; et la baisse continuait, l’édifice craquait et s’écroulait, d’heure en heure » (Chapitre X). La banque fait faillite et Aristide et Hamelin sont arrêtés.

Pour conclure, ce roman est en quelques sortes les prémices du système financier actuel. En effet, dans ce livre, on y retrouve le rôle des systèmes financiers directes (la bourse) et indirecte (le système bancaire), tel qu’il existe aujourd’hui. La banque qui joue un rôle d’intermédiaire entre les agents à besoin de financement et ceux à capacité de financement, transforme les dépôts de ses clients en prêts. Tandis que la bourse joue un rôle de « désintermédiaire » dans le sens où elle permet la rencontre des demandeurs de capitaux et des épargnants directement sur le marché.

En écrivant ce roman, ZOLA a été assez avant-gardiste de la situation actuelle. En effet, on y retrouve de nombreux thèmes qui sont au cœur l’actualité, tels que l’opacité des opérations financières, la dangerosité des bulles financières, etc.

« Je crois que l'avenir de l'humanité est dans le progrès de la raison par la science. »

E.ZOLA

Le livre est agréable à lire. Il m’a permis de mieux me représenter le système financier notamment à travers les descriptions de la bourse et d’autres mécanismes financiers, qui pour moi étaient totalement abstraits. Malgré tous les dommages qu’il a causé, le livre se termine toutefois sur une note plutôt positive de l'argent qui corrompt (Huret et les associés), qui ruine (telles que la comtesse de Beauvilliers), mais cet argent crée de la vie (notamment en ce qui concerne les projets de Hamelin).

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