Travaille d'écriture sur Le roi se meurt d'Eugène Ionesco

...

La projection devient monochrome, les formes sont presque imperceptibles.

Puis elle crie.

Oublie ton existence.

LE ROI

Sa voix est de couleur orange.

J’aime … qu’est ce que j’aime, je ne sais plus. Qu’est ce que je vois, rien. Suis-je vivant, aucune idée, je n’ai rien à faire, rien à sentir. Fait-il froid, chaud? … je ne sens rien, le rien est si remplit de vide. Comment en finir ? Je ne sais pas. La mort ne me fait plus peur mais je veux ma liberté de pensée…

MARGUERITE

D’une voix diabolique.

Je vais t’épargner le rien par le néant, je vais te bruler.

Elle commence à manipuler son corps comme une marionnette et à rire d’une manière très désagréable. Elle lui crache dessus, puis lui urine dessus, elle continue à rire de plus en plus fort. Elle prend le reste d’alcool et lui en met partout très lentement. Elle prend une allumette, la craque et la regarde se consumer.

Regarde ce feu. Le néant y réside.

Elle rallume une autre et la jette sur son corps sans vie.

Avec une voix émerveillée.

Je te brûle !

LE ROI

Sa voix est de couleur orange.

Je ne sais plus, je veux, je ne sais que faire, mais je n’ai plus d’enveloppe charnelle, je n’ai aucune possibilité de communiquer, je me vois brûler, je vois le mal que j’ai fait mais je n’y peux rien, si la mort est si triste, que dis-je, si rien, autant mourir. Mais je suis déjà mort. Je ne sais plus, je veux, je ne sais que faire, mais je n’ai plus d’enveloppe charnelle, je n’ai aucune possibilité de communiquer, je me vois brûler, je vois le mal que j’ai fait mais je n’y peux rien, si la mort est si triste, que dis-je, si rien, autant mourir. Mais je veux le néant et pas le rien.

Sa voix s’éloigne, elle est de plus en plus tourmenté comme une voix d’enfant.

Les rires de Marguerite sont toujours là en arrière-plan.

Je ne sais plus, je veux ma maman, mais je ne suis pas un enfant, je suis un homme, Je veux le néant.

Noir plateau sur son corps brûlant.

Fondu au silence de la musique.

Fin du feu.

Une minute de rien avant la tombé du rideau.

(1017 mots)