Corpus sur Le Roi se meurt, Phèdre et Electre

...

Le Roi se meurt est lui très opposé aux deux autres textes. Le personnage principal de l’œuvre, le roi Béranger Ier, étant en effet inventé par l’auteur de la pièce. Par ailleurs, l’extrait constitue ici la fin de la pièce. La mort est ici vécue en direct, bien que racontée par Marguerite, la femme du roi ; son monologue est ponctué de nombreuses didascalies qui donnent plus d’animation à la pièce. Le décès est d’origine naturelle, contrairement à ceux des deux pièces précédentes, et graduel, Marguerite accompagnant progressivement son mari et le lecteur vers la mort tandis que le monde autour d’eux s’effondre lui aussi.

Les indications scéniques finales prolongent sa tirade, jusqu’à la fin du roi et donc de la pièce.

Celui-ci va essayer de garder sa dignité de roi jusqu’à la fin, allant jusqu’à mourir sur son trône.

Cette scène est assez mystérieuse car Marguerite, guidant son mari, lui indique le chemin dans un environnement qui semble hostile « Loups, rats, broussailles, vipères, … » et illusoire, provenant de l’imagination de la reine. Cet extrait désoriente donc le lecteur qui n’arrive parfois plus à faire la différence entre la réalité et la fantasmagorie, c’est cette même déstabilisation que doit ressentir le roi, dans ses derniers instants.

Ainsi, la mort au théâtre est très différente selon les pièces et surtout l’époque à laquelle l’histoire se situe. Les deux premières pièces, qui prennent place dans la mythologie grecque, décrivent ainsi des morts violentes, commises par des membres de la même famille. Au contraire, dans la pièce de Ionesco, la mort décrite est naturelle et progressive. Cependant, d’autres facteurs peuvent entrer en compte selon la date de l’écriture de la pièce ou encore l’origine du dramaturge.