Rédigez la lettre que le chevalier des Grieux adresse à son père pour implorer la grâce de Manon lescaux au nom de L’amour qu’il lui porte et devant la cruauté de ses conditions de détention

...

Chère père,

Je vous apprends que je viens d’apercevoir ma maitresse et vous n’imaginez pas à quel point elle souffre. Je vous demande grâce et je fais appel à votre empathie.

Je vous raconte un malheur qui n’eut jamais d’exemple ; toute ma vie est destinée à pleurer si vous enlevez a votre fils cet amour parfait, fidèle et unique car la peine qu’elle subit est aussi la mienne.

Ma douce ne mérite pas ce que vous lui faites endurer. Le désespoir et la douleur l’entourent ; elle est enchainée, souillée, fatiguée, malheureuse, et cela me hante de la savoir dans cet état.

Dès le moment où je l’eu vu, je m’aperçus, en touchant ses mains, qu’elles les avaient froides et tremblantes. Quand je desserrais mes mains, elle continuait à tenir les miennes. Mon cher père, quel tourment vous nous faite subir ! Mon âme semble reculer d’horreur chaque fois que j’entreprends de m’exprimer et la peur que vous rejetiez ma proposition me tourmente. Le spectacle qui s’est déroulé devant moi est un vrai cauchemar et même votre personne n’aurait pu y assister ; j’ai subi l’horreur de voir mon amour traitée tel un animal, une vermine pleurant son propre sort, habillée de haillon.

Je ne peux vivre sans cette merveilleuse femme car c’est le destin qui nous a liés. Si vous me l’obliger je partirais sans aucun regret dans ce nouveau pays qu’est l’Amérique pour la rejoindre. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il est rempli de malfrat et d’Hommes rejetés comme je le serais moi-même.

Cette lettre ne ce sera point un échec mais une délivrance pour moi car je ne peux continuer à vivre sans avoir tout essayé pour faire perdurer notre amour et la savoir en bonne santé. J’espère tout de même au plus au point que ses malheurs cessent et que votre compassion éclose. Je vous en conjure, ayez pitié de ma douce.

Pardonnez si j’achève en peu de mots cette lettre mais l’épreuve que vous lui faites traverser ne peut exister !