Question de corpus sur la laideur (corrigé).
Par Ramy • 7 Juin 2018 • 873 Mots (4 Pages) • 802 Vues
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III- Laideur exprimée par des images peu poétiques
Enfin les trois poètes emploient des images peu poétiques pour décrire leur personnage. Ronsard et Baudelaire ont tous deux recours à l’accumulation d’adjectifs péjoratifs. On peut relever chez Ronsard « décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé » (vers 2), et chez Baudelaire « Pareils aux mannequins ; vaguement ridicules ; / Terribles, singuliers comme les somnambules » (vers 2 et 3). Ces accumulations accentuent la laideur décrite. Scarron et Baudelaire font le choix de métaphores peu agréables. Chez Scarron « vilaine bête » (vers 13) et « creviez de rire » (vers 14) qui réduisent la femme à un animal détesté. Chez Baudelaire « globes ténébreux », les yeux sont réduits à de simples orbes sans couleurs ce qui accentue ici la laideur mais aussi le côté effrayant. Enfin les trois auteurs recourent à des comparaisons qui encore une fois mettent en scène la laideur. Chez Ronsard la présence de la mort est évoquée par « un squelette je semble » (vers 1), Scarron compare les dents d’Hélène à des « fragments noirs comme de l’ébène », le choix de ce matériau peut paraitre étrange car l’ébène est une essence rare mais ici c’est sa couleur profondément noire qui est recherchée afin de bien insister sur l’insanité de la dentition. Baudelaire quant à lui compare les aveugles à « des mannequins » (vers 2) et des « somnambules » (vers 3) pour accentuer le côté mort-vivant des ces êtres qui semblent déambuler sans but.
Conclusion :
A travers les sonorités, la forme des vers et les images peu poétiques, les auteurs mettent en scène la laideur et l’élève au rang de sujet digne de la poésie. On retrouve ce phénomène en peinture avec Le temps et les vieilles de Goya où le peintre montre la déchéance des corps ou bien dans l’œuvre de Quentin Metsys La vieille femme grotesque.
[pic 1]
Le Temps et les vieilles, Goya[pic 2]
La Vieille Femme grotesque, Metsys
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