Question de corpus: la médecine en littérature
Par Matt • 28 Août 2018 • 1 486 Mots (6 Pages) • 418 Vues
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Dès le début de l'extrait, l'auteure nous ancre dans l'univers médical et nous met d'emblée au cœur de l'opération. L'oralité du début du texte avec les paroles du médecin « Harfang déclare : ok, c'est bon, on va pouvoir remplir » l.1-2, nous transporte comme si l'on assistait véritablement à l'opération. Le lecteur est plongé au cœur de l'opération et n'a pas le choix, « C'est maintenant », le lecteur ne peut plus reculer.
Toutes les étapes du processus, nous sont décrites une à une. Nous pouvons voir le champ lexical des outils utilisé par les médecins « lit chirurgical » l.8, « des palettes » l.10, « les palettes électriques » l.17, « l'électrocardiogramme » l.18. Le vocabulaire médical est également précis « débit hypercalibré » l.3, « lentement irrigué » l.9. Tout ce vocabulaire scientifique nous rapproche au maximum de la réalité. La répétition « On choque ? Feu ! » insiste sur l'importance de l'opération et la perséverance des médecins qui s'y reprennent plusieurs fois. Ce choc électrique pemet de relancer le cœur.
A partir de la ligne 26, le cœur reprend vie. Le champ lexical du coeur est omniprésent dans ce passage « coeur » et « contracte » l.26, « battements » l.28, « pomper le sang dans le corps » l.28-29, « pulsations régulières » l.30, « rythme » l.30. Tout est centré sur le cœur qui bat. La reprise du cœur est amenée par la gradation des étapes « il reprend sa place, puis ce sont des pulsations régulières, étrangement rapides, qui bientôt forme un rythme » l.29-30. Ensuite, une allitération en [p] ainsi qu'une répétition du mot frappe à la ligne 32-33 « c'est bien la frappe initiale qui se fait entendre, la première frappe », cela insiste sur les battements du cœur qui ont repris de nouveau. Cette allitération est suivi d'une métaphore « celle qui signe l'aube » où les battements du cœur sont comparés à l'aube du jour, comme le début d'un jour, les battements du cœur signifient les début d'une nouvelle vie en possession d'un nouveau cœur.
Cette description du processus nous ocnduit vers une scène sous haute tension. Cette tension qui envahit lex médecins et la salle d'opération, l'auteure parvient à la transmettre jusqu'au lecteur qui la suit « en temps réel ».
L'opération du cœur est vitale est très délicate. La transplantation du cœur est symbolique puisque c'est l'un des principales organes qui nous maintient en vie. L'auteure insiste donc sur l'irréversibilité de l'opération en insistant avec la négation jamais plus, « le greffon qui ne pourrait jamais plus retrouver sa forme initiale » l.4-5.
La tension est palpable, tous les médecins sont réunis, ce parallélisme le montre « les infirmières retiennent leur respiration, les anesthésistes sont aux aguets, le perfusionniste lui transpire » l.5-6. La tension est plus que présente avec l'oxymore « un silence compact » qui recouvre le lit chirurgical l.8. Une fois de plus l'oralité est présente pour nous donner l'impression d'assister à la transplantation « Harfang lance un coup de menton vers Virgilio, vas-y, fais-le » l.12. Les médecins contiennent leur angoisse , le parallélisme « la somme des actions, la somme des mots, la somme des espaces et des sentiments » l.15-16 nous montre ce qu'ils ont déjà accompli en insistant sur le fait qu'ils ont déjà accompli beaucoup avec la répétition du mot « somme ».
La tension est d'autant plus grande que les médecins détiennent la vie de Claire Méjan entre leurs mains. L'hyperbolee « le monde entier s'immobilise au-dessus de ce qui est maintenant le cœur de Claire » l.19-20, accentue et exagère l'ampleur de l'opération comme si le monde entier y assistait.
Nous pouvons dire que Réparer les vivants est un roman médical grâce à la manière dont Maylis de Kerangal l'a écrit. En décrivant scientifiquement et précisément le processus de la transplantation du cœur de Simon Limbres dans le corps de Claire Méjan, cela permet de rendre le récit beaucoup plus réaliste, nous permettant d'imaginer la scène. L'opération est d'autant plus réelle grâce aux ressentis des personnages que l'auteur parvient par le biais de son écriture à transmettre également aux lecteurs.
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