Oedipe Roi Sophocle et Pasolini

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Chez Pasolini, les peuples sont multiples car nous parcourons les cités en suivant le voyage d’Œdipe. D’abord à son arrivée à Corinthe comme bébé et pendant son enfance. Les corinthiens sont rendus par Pasolini comme un peuple heureux : ils chantent beaucoup. Ils paraissent proches de leur roi et de leur reine. Mérope et Polybe sont sans cesse entourés de leurs sujets. En premier lieu, c’est un berger qui ramène Œdipe à Polybe et il n’hésite pas à lui donné, Polybe n’hésite pas à accepter. Le berger est montré comme assez proche de Polybe pour savoir qu’il voulait un enfant. De plus, quand le roi tient pour la première fois Œdipe dans ses bras, il n’hésite pas à le donner à un de ses serviteurs le temps d’enlever ses attributs royaux. Pasolini nous présente Corinthe comme une cité où la confiance règne entre le peuple et la « famille royale ». Après avoir quitté Corinthe, Œdipe se rend à Delphes pour consulter l’oracle d’Apollon. Ici Pasolini nous montre le peuple de Delphes comme un peuple pieux et très respectueux de l’oracle. Un peuple discipliné aussi puisqu’ils attendent en ligne pour voir l’oracle. Mais la séquence de Delphes dure très peu de temps et nous n’avons pas d’informations plus importantes. C’est ensuite à Thèbes que se rend Œdipe. Là, après avoir tué Laïos Œdipe croise une délégation de thébains. Toutes les femmes pleurent, ils quittent la ville à cause de la Sphinx. La première fois qu’Œdipe se rend donc à Thèbes, ce peuple nous apparait comme subordonné à la Sphinx. Les thébains quittent même leur ville pour essayer de survivre. La deuxième apparition du peuple de Thèbes est funeste. En effet, la caméra parcourt la ville qui est parsemée de cadavres à cause de la peste. Nous nous attendons à voir une ville abandonnée à cause de tous les morts qui sont causé par l’épidémie, mais ensuite nous revoyons les thébains sous le commandement du prêtre de Zeus lorsqu’ils viennent rendre visite à Œdipe (roi à ce moment du film). Ici nous avons affaire à un groupe de jeunes hommes suivant le prêtre. Ses hommes paraissent affaiblis, tourmentés et triste. Ainsi nous sentons le poids de la peste sur leurs épaules. Œdipe nous prouve qu’il n’a rien a caché à son peuple, il supplie Créon de lui donner la réponse de l’Oracle (bonne ou mauvaise) devant les thébains. Nous pouvons donc dire que la relation de confiance est établie autant qu’à Corinthe. Le peuple des Thèbes est donc toujours un peuple à problème, c’est une cité et un peuple maudit. Enfin la dernière population que nous voyons est celle de Bologne dans un décor de 1967. Ces habitants semblent joyeux et profitent de leur vie. Les enfants jouent dans les rues et les passants suivent leur chemin.

Ainsi les deux artistes qui nous présentent l’histoire d’Œdipe roi ont des visions différentes du peuple. Il est prostré et décimé pour Sophocle. La peste l’a dévasté et ne permet plus leur survie. Chez Pasolini nous pouvons voir différentes villes qui nous montrent différentes personnes. Les corinthiens, lorsqu’Œdipe est enfant, incarnent la paix et la bienveillance qu’Œdipe aurait pu avoir jusqu’à la fin de sa vie s’il n’avait pas voulu savoir qui il était. Ensuite Thèbes nous montre un peuple tourmentés, un peuple maudit où tous les rois doivent se méfier de ce qu’il s’y passe. Et enfin, à Bologne, Pasolini ce concentre sur des jeunes gens qui profitent de leur vie pour mieux nous montrer la fin tragique d’un roi destiné à errer toute sa vie.