Montrer en quoi cette scène est sublime et peut susciter l’admiration du spectateur

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- En l’appelant par son vrai nom, la reine montre qu’elle aime l’homme, et non le Premier ministre. Elle met donc l’essence, la valeur intrinsèque, au-dessus de l’origine sociale.

- Ce cri d’amour à un laquais est une remise en cause très forte de la hiérarchie de l’Ancien Régime, qui voulait que la noblesse soit par essence meilleure que le peuple.

- Par ailleurs, ce dénouement où les identités et les sentiments sont dévoilés marque le triomphe de la vérité sur les apparences et introduit un rayon d’optimisme dans cette fin tragique.

Les trois questions de l’examinateur

Question 1. Selon vous, la mort de Ruy Blas est-elle un échec ou une victoire? La mort de Ruy Blas signe son incapacité à s’affranchir de ses origines sociales. Il reste un laquais, ce qui rend son amour et son action politique impossibles. Néanmoins, il a vaincu don Salluste et sauvé la reine, et sa mort, qui est choisie, marque la victoire du sacrifice contre les manigances obscures du traître.

Question 2. À votre avis, comment les comédiens doivent-ils interpréter cette scène? Les sentiments sont au centre du drame romantique. Les comédiens doivent donc être très expressifs ; leurs visages et leurs gestes doivent traduire la force de leurs émotions. Au XIXe siècle, ce type d’interprétation tranchait avec les codes très rigides du jeu classique et les larmes de Frédéric Lemaître dans le rôle de Ruy Blas prié de fermer la fenêtre à la fin de l’acte III, ont suscité un tonnerre d’applaudissements à la création de la pièce.

Question 3. Connaissez-vous d’autres pièces évoquant un amour impossible? Le thème de l’amour impossible est fréquent dans la tragédie. On pense à Roméo et Juliette, nés de familles ennemies, les Montaigu et les Capulet (Roméo et Juliette, Shakespeare). Dans Le Cid de Corneille ou Bérénice de Racine, les héros doivent faire passer leur devoir avant l’amour : Rodrigue doit venger l’honneur de son père en tuant le père de celle qu’il aime, tandis que Titus doit renoncer à l’amour d’une étrangère, pour le trône de Rome. Enfin, Phèdre de Racine évoque l’amour incestueux de Phèdre pour son beau-fils Hippolyte.