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Le mythe de Sysiphe, Albert Camus

Par   •  22 Août 2018  •  2 293 Mots (10 Pages)  •  510 Vues

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L’argumentation de Camus suit un enchainement logique qui permet de montrer comment bonheur et absude se conjuguent. Dans un premier temps, Camus évoque la question de la mort de dieu, il utilise ensuite l’exemple de Sisyphe qu’il associe à l’homme absurde car tous deux vivent le même « fardeau » et il explicite enfin comment Sisyphe, malgè sa punition, est heureux et juge que « tout est bien » , célèbre réplique d’Œdipe.

Nous notons, par ailleurs, l’opposition entre le champ lexical du tourment et celui de la lutte.(« son tourment » , « ombre », « la nuit » avec toutes ses connotations péjoratives, « fatale », « sa mort » , « son fardeau », « pleine de nuit », « douleurs inutiles » / «bonheur », « bien », « la victoire », « soleil », « son effort », « destin personnel », « destinée supérieure » , « maître de ses jours », « en marche », « la fidélité supérieure », « bien », « ni stérile, ni futile » , « la lutte », « heureux » ) Cette opposition contibue à monter comment l’homme absurde, devenu maître de son destin, trouve son bonheur dans sa lutte.Ainsi le personnage se contente-t-il pour vivre d’une ascension temporelle vers les sommets et d’une lutte devenue une raison de vivre.

Le recours au polyptote dans la phrase « s’il y a un destin personnel, il n’y a point de destinée supérieure » permet de mettre l’accent sur l’importance de prendre les rennes de son destin. Nous remarquons que le mot apparait quatre fois dans le texte. Rappelons de tout de même que le polyptote, du grec ancien πολύς/poly (« plusieurs ») et πτωτός/ptoté (« cas » au sens grammatical), est une figure de style qui consiste en la répétition de plusieurs mots de même racine, ou encore d'un même verbe, sous différentes formes. La figure joue donc sur les variations morphosyntaxiques permises par les cas grammaticaux. Son usage est important en rhétorique où elle permet d'insister sur un propos.

Pour Œdipe la « victoire absurde », (c’est-à-dire le bonheur qui nait de l’absurde) est la main que sa jeune fille Antigone lui tend. Comme lui Sisyphe finit par juger que tout est bien. Cette affirmation est le résultat d’une continuelle révolte.

Marie Louise Audin, ayant travaillé sur la sémiotique du "Mythe de Sisyphe" de Camus : Thèmes et métaphores au service de l'absurde montre comment l’auteur est passé du mythe du châtiment à un mythe d’initiation. Sisyphe exprime un besoin vital de transcendance et de quête. La réplique « tout est bien » prononcée par Œdipe et approuvée par Sisyphe fait voler en éclats le mythe dans son expression rationalisée et rend le négatif positif et ce en passant de la fatalité au destin. Ainsi, Sisyphe devient un mythe d’initiation car il initie une nouvelle conception de la vie dans laquelle bonheur et absurde sont inséparables.

D’un point de vue psychologique, le bonheur est le propre de l’homme, c’est quelque chose que le cerveau des primates a inventé pour les motiver à trouver de la nourriture et ainsi de survivre. C’est « l’état dans lequel se trouve quiconque se réjouit de à l’avance de ce qu’il va vivre ». Sisyphe en est un parfait exemple.

Conclusion :

Avec pour toile de fond un mythe antique, Camus a rapproché sa conception de l'homme d'un personnage légendaire qui illustre, selon lui, la destinée et le déroulement de la vie humaine. Il a eu recours à un récit imaginaire pour aborder un thème universel et crucial dans son œuvre : la quête du bonheur et de la raison.

Dans l’être et le néant, Sartre lie l’absurdité de la condition humaine à l’impossibilité rencontrée par l’homme à devenir le fondement de sa propre existence car l’homme ne peut exister à la fois comme nature et comme conscience, comme « en-soi » et « pour-soi » . Il est condamné à être libre », à être responsable de ce qu’il est alors qu’il n’est pas sa propre raison d’être et n’a donc pas de raison d’être. Pour les existentialistes qui pensent que l’existence précède l’essence, l’homme ne peut être que sa propre fin comme pour Camus.

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