Commentaire de texte : Hiroshima, Albert Camus
Par Christopher • 22 Juin 2018 • 1 516 Mots (7 Pages) • 1 217 Vues
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Nous avons vu par cet axe comment Camus dénonce la réaction des médias devant l’utilisation de la bombe atomique.
Nous allons voir dans cet axe, comment Camus appelle-t-il l’humanité à une prise de conscience.
Tout d’abord, l’auteur dans sa première phrase, exprime brièvement ce qu’il pense du « monde », « c’est-à-dire peu de choses » on peut sentir dans cette phrase comme une sorte de misanthropie, c’est comme si Camus avait perdu foi en l’humanité en ayant vu ce dont elle est capable. L’écrivain va ensuite exposer les faits puis imposer un choix : « Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. » On retrouve dans cette phrase l’utilisation de vocabulaire choquant, dire que si l’humanité continue dans cette voie elle court au « suicide collectif » appelle forcément à la réflexion, Camus loue tout de même le fait que l’homme continue d’avancer dans la science mais il demande par dessus tout qu’une utilisation intelligente de cette dernière soit faite, l’auteur fait comprendre qu’il sait de quoi l’humanité est capable et que si elle n’évolue pas, elle court droit à sa perte, l’écrivain souhaite un changement de mentalité, une prise de conscience.
Dans le second paragraphe, il est clairement exprimé que l’homme est « incapable d’aucun contrôle, indifférent à la justice » l’homme est ici décrit comme une bête sauvage qui tuerait tout ce qui lui fait obstacle. L’auteur explique que l’humanité devient « indifférente au simple des hommes » ce qui laisse penser que Camus veut dire par là que l’homme n’est même plus capable de respecter la plus simple des libertés : le droit au bonheur. Il estime aussi que penser le contraire serait de l’ « idéalisme impénitent ».
Au cours du troisième paragraphe, l’écrivain nous dis qu’il pense que chacun est libre d’être au fait de ce bombardement, mais il appuie sur le fait que ces découvertes doivent être commentés « selon ce qu’elles sont » car il souhaite que l’homme puisse se rendre compte par lui-même de la dangerosité de la voie qu’il empreinte, pour qu’il « ait une juste idée de son destin ».
Dans le quatrième et dernier paragraphe, Camus parle d’un monde « torturé », en effet, en ce 8 août 1945, nous sommes au crépuscule de la Seconde Guerre Mondiale, une guerre qui marquera par la violence de ses combats, son ampleur mondiale, les bombardements interminables des civils et la volonté de Coventrysation, mais surtout par la découverte des camps d’extermination nazi. Pour Camus, cette bombe montre à quel point l’escalade de la violence n’a pas de limites, on se trouve ici devant l’apogée du désir d’anéantissement de ses semblables. L’auteur qualifie ensuite la bombe atomique d’angoisse et demande à l’humanité d’éviter celle-ci « qui a toutes les chances d’être définitive. » Il parle de « dernière chance », par dernière chance, il exprime une peur qui lui est personnelle, il pense que si l’humanité de change pas de direction, elle se dirige vers son autodestruction. Camus finira son pamphlet par cette sentence : « Mais ce devrait être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de silence. » L’appel à la réflexion est ici explicitement exprimé par l’écrivain comme une ultime demande, quand à ce « silence » il fait écho aux journalistes qui font l’éloge de cette arme sans réfléchir à ses conséquences et aux finalités auxquelles celle-ci mène. Nous avons ici mis en lumière les moyens que Camus utilise pour convaincre l’humanité de changer de direction.
Hiroshima de Camus critique bien le bombardement atomique ainsi que la réaction du monde face à celui-ci. En effet l’auteur attaque énergiquement l’utilisation de cette bombe et l’écho que les médias lui font tout en appelant l’humanité à prendre conscience de ses actes. Cette volonté de faire réagir l’opinion se trouve également dans Souvenir de la Nuit du 4, un poème de Victor Hugo publié en 1853 dans le recueil Les Châtiments où l’auteur raconte une soirée dans un foyer parisien, un enfant a été tué. Hugo souhaite convaincre en utilisant un registre pathétique et par la même occasion, attaque ouvertement Napoléon III.
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