La chanson de Guillaume
Par Ophe lie • 2 Novembre 2017 • TD • 1 485 Mots (6 Pages) • 635 Vues
Ophélie Metzler Lundi 27 février 2017
Préparation – Laisse CLVII et CVLIII
Littérature V
1° - Situation du passage :
Les laisses que nous étudions, c’est-à-dire les laisses CLVII et CVLIII, se situent vers la fin de La Chanson de Guillaume. Après que Guillaume se soit retrouvé seul face aux païens, il se retire vers Orange. Guibourc, sa femme, le voyant revenir décourage fait mine de ne pas le reconnaitre et de ce fait refuse de lui ouvrir les portes de la ville avant qu'il prouve son identité grâce à la bosse de son nez. Ensuite elle lui conseille d'aller chercher de l'aide auprès du roi Louis. Dans notre laisse Baudouin tente de convaincre le roi Louis de venir aider dans la bataille.
2° - Comment Baudouin rend-il son discours convaincant ?
Dans les laisses Baudouin tente de convaincre le roi Louis d’apporter son aide après que Guillaume lui ait demandé. Le roi Louis est réticent au départ c’est pourquoi Baudouin intervient et c’est ce protagoniste qui prend la parole en premier de la laisse CLVII.
Au niveau de la gestuelle Baudouin tente de se rendre convaincant. En effet il vient se placer devant lui : « Tuz ces baruns devant le rei vindrent.» (v2575) Cela fait effet d’une provocation, il fait face à lui comme une dualité entre les deux hommes. Baudouin fait preuve alors de courage et cela montre le signe d’un homme déterminé et qui veut se montrer convaincant en prenant son interlocuteur, qui est tout de même le roi, face à face, droit dans les yeux. Il y a comme une remise en doute de la hiérarchie du pouvoir. À travers cette scène entre le roi Louis et Baudouin on peut ainsi aborder le thème du fonctionnement de l'institution féodale. Le roi refuse de remplir son devoir d'assistance envers son vassal. Baudouin tente alors de le convaincre de revenir sur sa décision.
Ensuite Baudouin rend son discours convaincant en flattant l’égo du roi Louis. En effet il commence son discours en disant : « Forz empere » (v2577) en français moderne forz est traduit par l’adjectif puissant. C'est un adjectif avec une connotation très forte pour le statut que possède le roi Louis en étant roi. Cela signifie qu'il a une grande force, de l'intensité. Qu'il possède également de grands moyens pour venir en aide à Guillaume. Empereur vient du latin imperare qui signifie « commander en maître, ordonner ». C'est un titre monarchique. Le fait que Baudouin le nomme par son titre fait rappeler au roi Louis la puissance qu’il possède et que néanmoins sans lui ils ne peuvent rien faire. Cela marque notamment un rappel au roi de son rôle et des initiatives qu’il doit prendre en tant que roi. Mais cette anaphore, pour évoquer le roi Louis, va notamment lui servir comme compliment pour le flatter, Baudouin lui fait une louange, célèbre le mérite du roi Louis qui peut être perçu dans l’exagération. Il peut y avoir comme un soupçon d’ironie pour mieux faire du roi Louis son allié et le convaincre.
Et puis Baudouin va se servir de la peur, de la crainte que le roi Louis peut avoir pour son statut et notamment de la perte de ses terres. En effet il dit dans son discours : « S’il unt Orenge, puis unt Espaigne quite, puis passerunt as porz desuz Saint Gille, s’il unt Paris, puis avront Saint Denise fel seit li home qui puis te rendrat servise ! » (v2584-2587.) Baudouin prend le rôle d’un prophète qui détient les événements de l’avenir qu’il va exposer au roi Louis s’il ne prête pas ses troupes pour venir en aide à Guillaume. La menace que cela prend à cause des Sarazins, celle de perdre son trône.
Le discours de Baudouin va avoir un succès et va se montrer très convaincant car en peu de paroles le roi Louis répond : « Jo irrai me meïsme, En ma cunpaigne chevalers trente mille » (v2589.) Sa position physique, la flatterie et la crainte de perdre son statut vont suffire pour convaincre le roi Louis.
3° - Quelle image de la reine donne Guillaume dans ses propos ?
Dans cette laisse il va y avoir une tension, une violente colère qui possède Guillaume. Il va être en colère face à l'ingratitude et l'égoïsme de la reine Blanchefleur. En effet celle-ci va accuser Guillaume et sa femme, Guibourc, comme des traitres avec comme argument le fait que madame Guibourc soit née en terre païennes. Elle soupçonne le couple de vouloir détrôner elle-même et le roi Louis. Va s’en suivre alors une haine de la part de Guillaume envers la reine qui va consacrer la fin de la laisse ainsi que la suivante.
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