Analyse de la chanson Lily - Pierre Perret
Par Raze • 17 Avril 2018 • 1 284 Mots (6 Pages) • 5 959 Vues
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Lily vient de Somalie.
II Interprétation de l’œuvre
Description
La chanson est composée de 11 couplets et il n’y a pas de refrain. Chaque couplet se compose de 5 octosyllabes.
Les rimes sont suivies (plates).
La musique est légère, répétitive et évoque les instruments africains, ce sont des percussions.
Analyse
Dans cette chanson Pierre Perret montre une émigrée fuyant son pays, la Somalie qui arrive à Paris avec ses rêves.
Ce texte montre ses désillusions successives puis son départ pour l’Amérique et sa lutte pour ses droits.
La chanson est construite autour d’une série d’opposition entre d’un côté ses rêves et ses espoirs et d’un autre une phrases très négative qui tombe comme une sentence Du personnage principal. Comme au début de la chanson, assez positif qui finit par « Vider les poubelles à Paris »
Ce qui ressort surtout de la première strophe c’est le contraste entre la France dépeinte et le pays symbole de valeurs de liberté, égalité, fraternité et les marques de racismes auxquels elle est conftontée :
- L’inégalité, elle est traduit par une métaphore au vers numéro 8 et 9 « pour Debussy en revanche, il faut 2 noires pour une blanche »
- La ségrégation : elle n’a pas accès à un hôtel réservé aux blancs
Dans la 2e strophe, Lily vit son expérience du racisme au quotidien.
Elle occupe différents petits métiers réservés aux immigrés « les sales boulots ». Les travaux les moins valorisés. (ramassage des poubelles, marchés, travaux publics…)
Cette strophe est assez ironique, Pierre Perret veut dire le contraire de ce qu’on pense tout en faisant comprendre son point de vue. Il décrit « ses frères de couleurs » comme un orchestre de « marteaux piqueurs ».
Elle subit des agressions verbales racistes, comme Blanche-Neige.
On voit qu’elle est ensuite rejetée par sa belle famille, qui refuse ce mariage mixte, il la désigne avec le terme « ça ». Le « beau blond frisé » est le seul personnage ouvert d’esprit.
Ensuite, Lily est allé aux USA, un autre grand pays démocratique, là-bas elle voit que les noirs aussi sont discriminés. Elle y rencontre Angela Devis.
Lily voit la violence faite envers les noirs, des émeutes raciales ont eu lieux dans les années 60, où des autobus ont été brulés, comme on le voit dans la chanson. Le bus est une image forte, qui fait référence à Rosa Parks, une militante qui avait refusé de céder sa place à un blanc, elle avait reçu une amende.
Enfin, dans la dernière strophe, Pierre Perret parle directement à Lily, avec un message d’espoir, mais qui n’évoque pas de changements de mentalité. Puis la chanson se termine avec un répétition du premier couplet, la musique a légèrement changée et ralentit.
Conclusion
Pour répondre la question « En quoi cette chanson révèle t’-elle le racisme en France en 1970 ? » Cette chanson de Pierre Perret dénonce le racisme dans les années 70 en France et aux Etats-Unis en retraçant l’itinéraire de Lily, jeune Somalienne qui fuit les affres de son pays, qui émigre en France puis aux USA pays considérés comme de « grandes démocraties », et de pays de justice. Par l’ironie Pierre Perret met bien évidence le décalage, la contradiction entre les valeurs revendiquées et le traitement quotidien infligé aux personnes de couleur (travail, logement, relations amoureuses…). Même s’engager de manière violente dans la lutte contre les inégalités n’est pas ce qu’elle attendait et n’apparaît comme salutaire.
C’est sans doute une de ses chansons les plus engagées et les plus touchantes de Pierre Perret qui a connu un grand succès auprès d’un public très large et que l’on chante encore aujourd’hui dans les écoles sans doute en raison du message qu’elle véhicule et de la poésie qu’elle recèle (il utilise un langage familier très imagé).
La dernière strophe de cette chanson n’évoque pas de changements à venir des mentalités. Quand on regarde la situation en 2015 avec l’arrivée massive de nouveaux migrants dans nos pays, on peut s’interroger sur nos capacités à mettre en œuvre nos valeurs fondamentales.
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