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L'étranger - Albert Camus.

Par   •  2 Mai 2018  •  6 071 Mots (25 Pages)  •  1 160 Vues

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Avant son exécution, Meursault retourne en cellule ; là, il réalise le tragique de la situation. Bien qu'il n'exprime à aucun moment de regrets pour son acte, il ne peut s'empêcher de rêver d'évasion ou d'être gracié. Il refuse de voir l’aumônier, et va jusqu'à perdre son sang-froid envers l'homme de Dieu qui s'invite dans sa cellule. Celui-ci essaie d’arracher des paroles pieuses au meurtrier, croyant à la rédemption des hommes coupables. Meursault n’envisage pas de voie salutaire en la religion, et la foi aveugle de l’aumônier ne parvient qu’à le faire sortir de ses gonds. C'est ainsi la seule fois que le narrateur réagira à une situation qui le désappointe, restant habituellement de marbre, même quand il entend les sirènes qui indiquent son futur passage à l’échafaud. Se révoltant face à l’absurdité de la sentence, face à l’absurdité de la vie, Meursault se sent innocent et libre, car il est parvenu à faire taire en lui l’espoir, et par là il a atteint un état d’indifférence et une forme d’apaisement : « je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde ».

Tout au long du roman le lecteur s'interroge donc sur les motivations du narrateur, qui apparaît marginal de par sa vision du monde. En effet, il vit sans être ancré dans la réalité, ne montre aucun signe d'humanité, ses ressentis physiques primant sur ses émotions. À travers ce personnage Camus interroge le lecteur sur la condition humaine, montrant le quotidien d'un personnage qui assiste au spectacle de sa vie sans en être acteur, jusqu'à sa prise de conscience devant l’absurdité de la vie et la naissance d’un sentiment de révolte.

Meursault

C’est le personnage principal. Il est également le narrateur. Il est présenté comme un personnage bizarre, mystérieux et incompréhensible. Il travaille en tant qu’employé de bureau à Alger, capitale d’Algérie (où se déroule l’action). Sur le plan émotionnel, il est détaché de toute personne, et n’est jamais surpris en train de révéler ses émotions.

Le roman s’ouvre sur cette phrase du narrateur (Meursault) : « Aujourd’hui, maman est morte » Il fait un constat de la mort de sa mère. Bien que le mot « maman » en soit un qui démontrerait une certaine intimité entre le narrateur et sa mère, on ne remarque cependant point de connexion émotionnelle de l’auteur envers sa mère. L’étrangeté de Meursault ne s’arrête pas là. En effet, à la lecture du télégramme qui lui est envoyé pour l’informer du décès de sa mère, sa réaction primordiale est de penser à l’organisation de son voyage, au nombre de jours qu’il y passera et à prévenir son patron. Il ne s’attarde point sur le traumatisme émotionnel que le décès d’une mère peut causer. Cette attitude passive devant la mort de sa mère peut horrifier le lecteur, et c’est cette froideur, cette insensibilité qui fait de ce personnage un être « étranger » aux autres, « étranger » à sa société.

Marie Cardona

C’est la petite amie de Meursault, et elle souhaite de tout cœur l’épouser. C’est une femme « élégante », « belle » et charmeuse, tantôt comparée à une fleur (par Meursault.) Cependant, sa personnalité est opposée a celle de Meursault : elle est expressive et ouverte, et n’hésite pas à lui avouer ses sentiments à son égard. Mais ce dernier, à cause de sa froideur inexplicable et de son détachement émotionnel est incapable de réciproquer ce geste. Néanmoins, Marie se montre incroyablement patiente envers son indifférence.

Mais bien que Marie soit quelque peu fascinée par l’étrangeté de Meursault, elle pense aussi que cette même attitude pourrait un jour l’éloigner de lui. «Après un autre moment de silence, elle a murmuré que j'étais bizarre, qu'elle m'aimait sans doute à cause de cela, mais que peut-être un jour je la dégouterais pour les mêmes raisons.»

Les arabes

Ils sont plutôt traités comme un groupe de personnes dans le récit. On pourrait justement affirmer que l’auteur les a choisis parce que l’action se déroule en Algérie. L'Arabe, tel qu'il est représenté dans le récit, est déjà la préfiguration d'une victime. : « Il reposait sur le dos, les mains sous la nuque, le front dans les ombres du rocher, tout le corps au soleil ». Ceci indiquerait peut-être la fragilité (vulnérabilité) de ce peuple face à l’agression, ou mieux face à l’invasion de l’Algérie par la France.

Raymond Sintés

C’est un ami de Meursault, aux caractéristiques morales bien douteuses. Il habite dans le même immeuble que lui. Bien qu’il prétende travailler comme magasinier, tout le quartier pense qu’il vit uniquement de femmes. Il est également très violent. Malgré le fait que Raymond soit plutôt détesté dans le quartier, Meursault l’aime bien car il le trouve intéressant ; sans doute à cause de son caractère unique et du fait que lui non plus ne se conforme pas aux lois : on voit donc très bien des similitudes entre les eux.

Raymond représente le point chavirant des évènements perturbateurs qui accableront Meursault et qui feront de lui un assassin ; mais malgré cela Meursault n’hésitera jamais à lui offrir son aide.

Salamano

C’est un voisin de palier. C’est également un homme intrigant, et on s’en rend compte à observer sa relation avec son chien : il l’aime, mais le déteste en même temps. Il le bat au quotidien, mais étonnamment lorsque son compagnon fidèle est porté disparu, il se retrouve en détresse.

Des mœurs sociales aliénantes

L’Etranger de Camus met en relief une révolte subtile et délicate face aux habitudes de la société auxquelles personne n’ose s’opposer. Dans le monde conformiste d’aujourd’hui, chacun a tendance à accepter aveuglement tout ce qui lui est imposé par la société ; et à s’adapter à ce qui est considéré comme « normal ». Il n’y a plus d’individualité, plus d’unicité. C’est contre cette société amèrement desséchée que Meursault s’oppose ; s’accrochant ainsi à son étrangeté et à ses propres mœurs, au détriment de celles de son entourage ; quitte à être considéré comme bizarre. Il ne pleure pas aux funérailles de sa propre mère, (ce qui le fait apparaitre comme froid et émotionnellement détaché). Il commet un crime atroce lors d’un après-midi

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