La Peste, Albert Camus : Incipit
Par Ramy • 2 Mai 2018 • 1 312 Mots (6 Pages) • 817 Vues
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II) La description de la vie à Oran
1. Une description générale, collective
- Portrait général : « on »
« on y travaille », « on y aime », « on y meurt » → résumé
→ Habitants pris dans leur ensemble : ce sont eux qui vont vivre des événements tragiques, vont souffrir, finalement les surmonter
- « On » devient personnage principal de cette histoire collective
- Vie aussi banale et ordinaire que la ville
- Résumé d'une vie humaine, avec pour priorité le travail
- Vie caractérisée par l'ennui et l'habitude
« on s'y ennuie », « habitudes », « à heure fixe »n se promènent sur le même boulevard », « se mettent à leurs balcons »
- → Profiter de la fraîcheur du soir = habitude typiquement méditerranéenne mais Camus insiste sur le caractère routinier
- Vie pouvant apparaître comme bien remplie (« du même air frénétique et absent ») mais en réalité faite d'ennuis et d'habitudes
Conclusion intermédiaire :
La vie des Oranais pourrait apparaître comme bien remplie - « du même air frénétique et absent » -, mais en réalité, elle est faite d'ennuis et d'habitudes. Rien ne semble se passer, sinon ce qui est rituel. Les habitants ont une existence routinière.
2. Les occupations des Oranais
- Appât du gain = occupation principale
- L'argent est l'ultime finalité de leur existence
« toujours pour s'enrichir », « d'abord […] de faire des affaires »
→ Commerce = priorité
- Formule du narrateur « selon leur expression », montre que ce dernier a un regard critique vis-à-vis de cette conception de la vie, il n'adhère pas à leur propos.
- « les joies simples » :
- « les femmes » - formulation péjorative
- « le cinéma » - dénotant le rêve, l'évasion par la fiction
- « les bains de mer » - dénotant le délassement, la détente
- Le narrateur se démarque des Oranais par l'antiphrase « très raisonnablement »
→ Dénonce le fait que l'argent = place essentielle / sentiments, rêve, idéal = fin de semaine ou quand rien à faire seulement
- Critique du Dr Rieux très explicite à la fin du texte
- « vices » pour les « plus âgés »
→ Vice = disposition au mal, défaut grave
→ Occupations des plus âgés = rien de vicieux
« associations de boulomanes », « banquets des amicales », « cartes »
- Idem pour « les plus jeunes »
Conclusion intermédiaire :
Cependant, ce que dénonce ici le docteur Rieux, c'est le fait que personne n'ait de passion véritable s'inscrivant dans le long terme. Leurs occupations sont vaines et éphémères, comme l'expriment les adjectifs « violents » et « brefs ».
3. La symbolique de la ville d'Oran
- Lieu de l'action : pas choisi au hasard
→ Valeur symbolique
- Oran = représentation de toues les villes d'aujourd'hui
- Usage du présent de l'indicatif (présent de vérité générale) : sous-entend que ce qui se passe à Oran est, certes, habituel, mais aussi que c'est identique dans l'ensemble des grandes villes
Conclusion intermédiaire :
En outre, le choix d'une ville aussi peu accueillante permet de préparer la suite du récit particulièrement noire, vu que la peste va entraîner la mort de milliers de personnes.
CONCLUSION :
Ainsi, cet incipit renseigne parfaitement le lecteur sur le lieu, l'action et les personnages de l'histoire. Oran apparaît comme la capitale de l'ennui, des habitudes, de la non-vie. Cette ville semble parfaitement convenir pour provoquer l'émergence du Mal, ce Mal aussi bien physique que moral, qui peut très bien être vu comme une allégorie de l'époque contemporaine de Camus, avec l'émergence du nazisme en Europe. Nous attendons désormais le drame ainsi annoncé, qui surviendra au chapitre suivant, lorsque le docteur Rieux, au sortir « de son cabinet », bute « sur un rat mort ».
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