Intérêt public vs intérêt privé, un combat perdu d’avance ?

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à l’intérieur, mais aussi au niveau des champs voisins. Le tout tomba à l’eau sous le coup des actions néfastes d’un visiteur inopportun qui se faufila comme une ombre maléfique au milieu de la nuit dans l’enceinte du centre pour dérober au nez et à la barbe d’un gardien, dodelinant de la tête, paisiblement plongé dans les bras de Morphée.

Le pire c’est que la plupart des personnes avisées ne s’en étonnaient point. Bien qu’étant indignées, elles s’attendaient quand même au vol. C’était comme si c’était presque normal qu’on vienne dépouiller le centre au cœur de la nuit. Et au milieu de ce brouhaha d’exaspération, ce courroux partagé, s’échappa comme un couperet qui mit d’accord tout ce beau monde cette phrase anodine, mais si affligeante : « dans une localité où les mosquées sont cambriolées, les postes de santé dévalisés, les écoles délestées, les plus démunis détroussés de leurs maigres biens, ce n’est pas un centre de tri qui sera épargné. » Et tout ce monde acquiesça. Quelle galère ! Que peut-on y ajouter si des inconscients se donnent l’infâme tâche de se prélasser dans d’odieux crimes.

C’est quoi cette vie où quand quelqu’un construit, dix détruisent. C’est quoi cette localité où si l’on se cure régulièrement les dents, ce n’est que pour mieux rire, pour mieux se marrer des malheurs de son prochain.

Dans de telles conditions, l’altruisme, la solidarité, l’entraide ne sont que vains mots devant le fronton du dédain de nos semblables. C’est chacun pour soi et bien évidement Dieu pour personne, il va s’en dire.

Est bien fou qui croit se renforcer en désavantageant autrui. Pour paraphraser Fatou Diom dans un autre contexte, on s’en sortira tous ensemble, ou on s’enlisera tous ensemble. Il n’y aura pas de demi-mesure, c’est l’effort de tous dans un même élan de générosité, de solidarité et de sacrifice, qui nous servira de renfort et nous rendra fort afin de nous extirper des bras membrus de la disgrâce. Une seule main ne peut applaudir, il faudra donc tous se réunir.

Moussa DIAGNE

Textes inédits